Monarchie de L’Anse-Saint-Jean
C’est le 24 juin 1997 que M. Denys Tremblay est sacré roi de L’Anse-Saint-Jean, une municipalité de la région du Saguenay.
Ce jour-là, rassemblées à l’église Saint-Jean-Baptiste, plus de 1500 personnes, résidents et invités illustres, ont assisté à la cérémonie officielle du couronnement du roi Denys Ier, professeur en art environnemental à l’Université du Québec à Chicoutimi. Sa Majesté fut couronnée par le curé Raymond Larouche (qui avait peut-être toujours eu le désir secret de devenir une sorte de cardinal de Richelieu?).
Le nouveau Roi a prêté devant Dieu et son peuple les trois serments – le religieux, le civique et le constitutionnel. Il a ensuite prêté serment d’allégeance au peuple. Il est devenu alors le chef suprême de L’Anse-Saint-Jean, le maire agissant en tant que représentant du souverain. La municipalité a conservé également ses conseillers qui continuaient de siéger pendant que Denis Ier régnait en toute quiétude et constituait le symbole des valeurs de L’Anse-Saint-Jean.
Dans le cadre des lois canadiennes et québécoises, l’établissement d’une monarchie fut un acte légitime et constitutionnel. Nommé à vie, le Roi pouvait être destitué en tout temps par référendum si les sujets le voulaient. D’autre part, cette monarchie n’était pas héréditaire. Aucun privilège particulier n’était octroyé au Roi et l’institution n’a rien coûté aux sujets.
Le nouveau souverain reçut son mandat royal suite à un référendum tenu le 21 janvier 1997. Ce jour-là, une forte majorité de résidents de L’Anse-Saint-Jean, soit 74%, ont voté pour l’instauration de la première monarchie municipale d’Amérique, le Royaume de L’Anse-Saint-Jean.
Plus prosaïquement, le roi – artiste rêvait de créer une immense fresque végétale sur le flanc du Mont-Édouard représentant Saint-Jean-Baptiste ou le Saint-Jean du Millénaire. La création d’une «monarchie municipale» était donc un excellent moyen de promouvoir et de financer cette œuvre dont le coût était estimé à environ un million de dollars.
Le règne de Denys Ier a duré trois ans. Quoique la population se soit montrée enthousiaste envers l’établissement de la monarchie, le manque de soutien financier a mené à l’abandon du projet de sculpture «environnementale». Denys Ier abdique le 14 janvier 2000, lors d’une cérémonie au presbytère de l’Anse-Saint-Jean. Le curé du village le relève de ses serments, la mairesse, Mme Rita Gaudreault, et deux témoins sont présents et constatent le fait.
L’un des premiers décrets du roi Denys traite du développement des activités touristiques de la région dans le but d’obtenir une visibilité nationale et internationale. La monarchie anjeannoise devient donc un instrument de développement social et économique.
Le projet d’émission d’une monnaie municipale a été conçu par la monarchie. Il s’agissait en fait d’un billet de loterie où le prix à tirer serait l’immortalité du gagnant par l’assignation d’un nom de son choix à un lieu de la province. Ce projet a été organisé en collaboration avec la Commission de toponymie du Québec.
Voici l’hymne de la Monarchie, reprise sur le site officiel consacré à l’histoire de la Monarchie de L’Anse-Saint-Jean :
(Refrain)
Mon pays, c’est bien plus qu’un pays, c’est ma vie
Ma maison, c’est bien plus qu’une maison, c’est château
Mon royaume, c’est bien plus qu’un royaume, c’est couleurs
d’un tableau, qui est moins un tableau que lumière.
(Couplet)
Mes veines sont fleuves et rivières, qui n’en finissent pas de couler
pour tous les printemps de ma mère, pour tous les bleus des océans
Ma chair est montagnes et vallées, qui n’en finissent pas de verdir
pour tous les étés de mon père, pour tous les tons des continents
pour tous mes couchers de soleil.
(Refrain)
Mon pays, c’est bien plus qu’un pays, c’est ma vie
Mon passé, c’est bien plus qu’un passé, c’est racines
d’un futur, qui est moins un futur qu’une fleur
aux couleurs de toutes les saisons de ma vie.
(Couplet)
Mon souffle est vents et marées, qui n’en finissent pas de changer
pour tous les automnes de mes fils, pour tous les jaunes des moissons
mon âme est feux de foyer, qui n’en finissent pas de briller
pour tous les hivers de mes filles, pour tous les blancs des mariées
pour tous ceux que j’ai invités.
(Refrain)
Mon pays, c’est bien plus qu’un pays, c’est ma vie
Ma raison, c’est bien plus qu’une raison, c’est mon cœur
Mon destin, c’est bien plus qu’un destin, c’est lueurs
d’un matin, qui est moins un matin que splendeur
(Paroles de Denys 1er, musique de Janick Tremblay et Pierre Lamontagne).
Pour en apprendre plus :
- Armoiries de L’Anse-Saint-Jean
- Symposium des villages en couleurs
- Association des plus beaux villages du Québec
- Pont couvert du Faubourg
- Station Mont-Édouard
- Voyage à Saguenay
- MRC du Fjord du Saguenay
- Région administrative du Saguenay-Lac-St-Jean