Momie égyptienne

Momie égyptienne : Patient de 3000 ans traité à l’hôpital Saint-Luc

Une équipe de radiologistes de l’hôpital Saint-Luc a utilisé hier, le 21 janvier 1995, un scanner hélicoïdal dernier cri pour arracher une partie de ses secrets à une momie égyptienne de plus de 3000 ans.

Cette exploration médicale inusitée, une première mondiale croit-on, a été conduite de concert avec les spécialistes des musées McCord et Redpath. Elle visait à obtenir le maximum de nouvelles données sur une momie qui dort à Montréal depuis 1859.

« On sait maintenant que Red II – c’est le surnom de la momie, – est un jeune adulte de taille moyenne décédé alors qu’il avait entre 35 et 40 ans. Nous en apprendrons davantage dans quelques semaines, lorsque nous aurons effectué une analyse approfondie des radiographies », a déclaré le docteur Étienne Cardinal.

La momie du Musée Redpath et les résultats de cette  recherche scientifique seront d’ailleurs présentés au grand public, à partir du 9 mai, dans le cadre de l’exposition « L’invisible se révèle », au Musée McCord. Cette manifestation soulignera le centième anniversaire de la découverte des rayons X par le professeur de physique bavarois Wilhelm Roentgen.

Même si on est parvenus hier à déterminer l’âge et le sexe de la momie, il est peu probable que les médecins puissent établir la cause du décès. Ceux-ci sont en effet privés de preuves de pathologies, compte tenu que les organes ont été retirés du corps lors de l’embaumement, a noté le docteur Cardinal.

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Les spécialistes ont, par exemple, obtenu des informations très utiles sur le type de momification pratiqué dans l’ancienne Égypte et sur le statut social de Red II.

Ainsi, ils ont découvert qu’on retirait le cerveau du crâne en agrandissant l’orifice nasal du sujet et qu’un produit de conservation, sans doute une résine, tait injecté dans le corps et la tête. L’homme était bien nourri, puisque son ossature était bonne. Il semblait n’avoir souffert d’aucune maladie grave, estiment les médecins.

L’absence d’amulettes à l’intérieur des bandelettes, ou de pochettes contenant les organes de l’homme, porte à croire qu’il était de condition sociale modeste. Les riches et les puissants faisaient l’objet d’un rituel élaboré qui s’étendait sur 70 jours, a expliqué Barbara Lawson, la conservatrice de la collection au Musée Redpath.

On trouve seulement une vingtaine de ces momies égyptiennes au Canada, dont quatre au Musée Redpath, à Montréal, et une autre au Musée du Séminaire, à Québec. Celle qu’on a examinée hier, le musée montréalais l’a acquise au milieu du siècle dernier (XIX). Pourtant on ne l’a jamais soumis à une autopsie, de crainte de la détruire.

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Entièrement recouverte de bandelettes brunâtres, sauf sur le visage, elle a un peu l’air d’un grand blessé enveloppé de bandages chirurgicaux. La peau du visage est presque noire, comme du cuir usé par la patine du temps, et elle colle aux os en raison de la déshydratation du corps.

Les médecins de Saint-Luc l’ont examinée au moyen d’un Ct-Scan, ou tomodensimètre à haute révolution, acquis tout récemment. Cet appareil, unique en son genre au Québec, combine l’ordinateur avec les rayons X. Il est le dernier-né de la génération des scanners et a coûté 1,2 million de dollars.

Contrairement aux appareils plus anciens, celui-ci permet d’acquérir des images de façon continue, comme une vis sans fin, et non plus par tranches. On le qualifie d’hélicoïdal en raison du patient lors de la prise d’images. Les radiologistes ont capté de 350 à 400 images de la momie en une heure, hier, et ils ont même reproduit sur l’écran le corps sans ses bandelettes, grâce à ce nouveau procédé. Un tel examen exigeait autrefois une journée entière de travail, a expliqué le docteur Cardinal.

Le directeur du service de radiologie a souligné que la réalisation de cette expérience ne nuisait aucunement au service régulier de l’hôpital, puisqu’un autre appareil était libre pour les cas d’urgence. Il a également noté que tous les médecins avaient offert leur collaboration de manière bénévole.

(C’est arrivé le 21 janvier 1995).

Si le stylographe est d’invention moderne?

Dans une tombe égyptienne, vieille de plus de 6.000 ans. on a découvert une sorte da porte-plume. Il s’agit d’un réservoir constitué par un roseau mince terminé à l’une de ses extrémités par un petit morceau de métal et, à l’autre, par un boucle. Les Romains utilisaient un porte-plume similaire qui s’appelait le « calamus scriptorium » et qui contenait une certaine quantité d’encre. Ce Écalamus scriptorium » avait d’ailleurs un autre usage. À l’état de neuf, les médecins l’utilisaient. Ils l’emplissaient de poudre sternutatoire. En fait, ils soufflaient cette poudre dans les narines des personnes affligées de maux de tête persistants.

momie redpath
L’une des trois momies égyptiennes du musée Redpath. Source de la photo : A day in Montreal.

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