
Le millionnaire-à-Dubois, l’homme aux extravagantes générosités, est en prison
Granby, 22 janvier 1952. – L’homme qui offrait des réceptions extravagantes, des pourboires princiers et que les gens de Granby appelaient « ce millionnaire-à-Dubois » est ce soir dans une cellule de la police provinciale. Il devra répondre à une accusation d’extorsion.
La police provinciale a annoncé que Georges Dubois, 26 ans , a semé aux quatre vents une fortune de $87,150 que l’on soupçonne avoir été extorquée à un riche fermier de la région de Granby. Dubois était en compagnie d’une femme de 35 ans quand il a été appréhendé. Il comparaîtra demain (jeudi, 24 janvier) devant la tribunal de Sweetsburg.
Mais la réputation de générosité de Dubois n’était pas strictement confinée à la région de Granby, loin de là.
En plus de magnifiques fêtes offertes en sa maison construite récemment à Granby et meublée de luxueuse façon, il a offert de retentissantes réceptions au Château Frontenac et au Manoir St-Castin, au Lac Beauport.
Il a fait un voyage en Europe en 1950 et, selon la police, il a offert une réception inoubliable au Piccadilly Club de Londres. Le personnel de cet endroit a été stupéfié de la générosité du « millionnaire de Granby ». Un journal britannique l’a appelé « l’homme le plus généraux du monde).
Provenance de cette fortune
La police a déclaré que l’argent provenait des coffres de M. Adéodat Marquette, 55 ans, qui est maintenant plus que ruiné, ayant quelque #26,000 de dettes.
Les autorités de la police provinciale ont déclaré que Dubois et son frère, Maurice ont prétendu pouvoir obtenir des automobiles américaines pour la somme de $1,400 sans avoir à défrayer le coût des douanes.
L’affaire Dubois-Marquette a débuté par une simple promesse de faire venir des États-Unis un camion pour le fils de M. Marquette, Roger, qui a versé un premier versement de $150. De ce point de départ fut échelonné un vol à continuité. Toujours dans l’espoir d’entendre un jour parler de son argent, la victime donnait et donnait des montants de plus en plus considérables.
De temps à autre, Dubois, afin d’inspirer confiance à sa victime communiquait avec elle par téléphone, se faisant passer tantôt pour un avocat qui ne manquait pas de faire l’éloge de Dubois, tantôt pour un juge qui avait confié $25,000 à l’honnête agent d’affaires Dubois. Ce dernier ne manquait pas d’imagination. Il a couronné l’affaire d’une menace de mort de la part de gangsters américains.
Bref, M. Marquette, saturé de ce traitement, a prévenu la police. Dubois venait de lui demander $1,200 en lui montrant un chèque de $100,000 valable dans quelques jours. Conseillé par la police, M. Marquette donna à Dubois 12 billets de $100 marqués. Quand Dubois voulut se servir de cet argent, il fut appréhendé.
(Cette nouvelle a été diffusée le 23 janvier 1952.)

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