
Le mal de mer – quoi faire?
Le nombre des moyens proposés pour éviter le mal de mer prouve à lui seul leur inefficacité relative. Celui qui paraît réussir à l’un de réussit pas à l’autre; et peut-être de prétendus succès ne sont-ils dus qu’à l’immunité naturelle du sujet ou à l’autosuggestion. Car il ne faut pas oublier que le mal de mer est un phénomène nerveux, essentiellement, tout provoqué qu’il soit par le balancement du navire.
La carence de la médecine contraint à s’en tenir aux conseils de l’expérience.
On recommande de ne s’embarquer que l’estomac plein; le travail de la digestion offre en effet un dérivatif aux tendance de l’estomac à se contracter et, si le mal de mer se produit pourtant, le vomissement sera moins douloureux d’être alimentaire. Des personnes ne sont bien trouvées d’emporter quelques provisions de pâtisseries ou de fruits secs qu’elles grignotent jusqu’à ce que l’accoutumance au roulis intervienne.
Il faut s’efforcer de distraire son esprit, de ne pas penser au mal de mer, encore moins de le craindre maladivement avant toute atteinte; on s’écartera et l’on détournera les yeux des personnes qui pourraient en présenter les symptômes. Car la contagion nerveuse est certaine et le vomissement se communique autant que le bâillement, l’éternuement et la toux.
On fixera son regard au loin, vers l’horizon de façon à perdre le plus possible la notion du déplacement du bateau et des courbes des vagues. Regarder le ciel est encore mieux et la position horizontales, favorable à cette attitude, a l’avantage, en outre, de faire affluer le sang aux centres cérébraux et de livrer au balancement de la mer un corps plus abandonné. À la première inquiétude, s’allonger, se coucher et souvent suffisant à dissiper l’ébauche de malaise.
Il importe de vivre au grand air, de fuir le plus possible l’air confiné, les locaux surchauffés et nauséabonds. On supprimera la construction du faux col, les vêtements étroits bridant le thorax et l’abdomen.
Comme médicaments, beaucoup ont été essayés, qui sont à base de belladone, d’opium, de morphine, d’éther. On ne peut se confier à eux avec certitude. Les meilleurs sont le chloral et les bromures. L’eau chloroformée, le champagne, les boissons gazeuses, amères ou alcooliques, rendent de grands services.
Et si, malgré ces précautions, le mal apparaît il n’est de ressource que d’être couché, avec des compresses sur le front et les tempes, de boire pour alimenter le vomissement et le rendre moins pénible, d’attendre enfin patiemment la fin d’un malencontreux incident dépourvu de toute gravité.
Raz de marée
Monsieur Thoulet a donné à l’Académie des sciences une explication de différents phénomènes assez fréquents sur les côtés maritimes.
La terre se refroidit peu à peu et ce refroidissement se fait avec contraction. Il se produit ainsi des cavités qui finissent par se combler : la croûte terrestre s’affaisse et comble le vide qui existait.
Quand ce phénomène se passe au voisinage des océans, on peut considérer trois cas.
Ou bien l’effondrement se produit sans qu’il y ait communication avec l’eau. Alors, on perçoit un bruit spécial, facile à reconnaître, et la surface de la mer se ride : c’est un tremblement de mer.
Ou bien il s’ouvre un passage par lequel l’eau peut pénétrer dans la cavité. Il y a d’abord abaissement du niveau de l’eau, puis élévation subséquente : c’est un petit raz de marée comme on en voit parfois sur les côtes de Bretagne, de Portugal ou du Maroc.
Si la cavité est grande et si le passage de l’eau est brusquement ouvert, la vague créée par le subit affaissement de l’eau est énorme; elle déferle sur le rivage, puis revient en arrière, arrachant tout sur son passage. C’est le vrai raz de marée, auquel les Japonais, qui en sont plus particulièrement victimes, ont donné le nom de « tsunami ».
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