Le Bon Vieux Temps et Maintenant
(cet article a été publié dans la revue La Canadienne en janvier 1920).
Dans notre marche vers le progrès nous n’avons guère porte attention au pittoresque, mais si le confort et la rapidité comptent pour quelque chose, nous les avons tous deux.
Dans le bon vieux temps, la danse était lente et solennelle. Chacun devait surveiller ses pas et d’assurer qu’ils étaient gracieux. Le menuet, le « réel » de la Virginie et autres danses analogues étaient à la mode, le couples se faisaient face et un homme ne pouvait toucher d’autres mains que celles d sa danseuse. On a souvent fait grise mine à des gens qui manquaient aux manière du temps et se permettaient de conduire la danse trop rudement. Quelqu’un en touchant le violon ou le clavecin fournissait la musique.
Dans le bon vieux temps, on tirait l’eau du puit avec un sceau suspendu au bout d’une fine saule, au lieu d’une corde ou d’une chaîne.
Aujourd’hui, si vous voulez de l’eau, vous allez à la glacière, vous vous en versez un verre a même une bouteille que vous avez achetée d une compagnie qui. non seulement pompe son eau très haut dans les montagnes, là où seule la pluie peut s’y déverser, mais encore garde dans ses laboratoires de chimie et de bactériologie des chimistes chargés de constater, pour ainsi dite, toutes les heures, si l’eau coule toujours pure.
Dans le bon vieux temps, la cuisine était la salle commune de la famille. On faisait la cuisine dans une vaste cheminée ou brûlaient des bûches de boit. Tous les pots et la chaudrons étaient en cuivre ou en fer. On les suspendait au-dessus du feu en les accrochant a la crémaillère.
Dans la maçonnerie il y avait des fours, que l’on réchauffait en y faisant brûler du bois, après quoi on les balayait et l’on y plaçait te manier qu’il fallait faire cuire. Presque toute la vaisselle était en étain et devait être frottée tous les jours. À cette époque, le foyer remplaçait le moulin et la fabrique de conserves, car on y préparait tout ce qu’il fallait peut manier et s’habiller.
Maintenant la cuisine moderne utilise largement l’électricité et la cuisinière n’a plus, pratiquement, qu’à presser sur des boutons. On y trouve un poêle électrique, un appareil électrique pour laver la vaisselle, une table électrique pour garder le manger chaud, et ce qu’il a y a de plus nouveau, une glacière électrique, qui fabrique ta glace à mesure. De plus, un cuve nouvelle que sur pression d’un bouton, se met à laver de linge, existe déjà.

Dans le bon vieux temps, une femme n’avait pas le droit d’oublier son âge un seul instant. Vers la quarantaine, on considérait que le noir était la seule couleur convenable pour une personne aussi âgée. Elle portail une « bonnette » attachée sous le menton par un large ruban et par-dessus un voile de Chantilly qu’elle ramenait sur la figure ou rejetait en arrière à sa fantaisie. Les jupes avaient six verges ou plus de tour, dans le bas, et étaient portées par-dessus un lourd jupon. Le corsage était uni et ajusté. Elle portait à son cou un collet de dentelle attaché avec une camelle ou une broche à cheveux.
Maintenant la femme de quarante est aussi jeune qu’elle l’a jamais été. et le parait parce qu’elle prend soin d’elle-même et cultive sa santé aussi bien que son esprit. Elle s’intéresse autant que sa jeune fille aux caprices de la mode, y compris les fourrures d’été, et paraît et sent jeune, parce qu’elle est physiquement jeune.
Au temps de grand-mère, la machine à coudre était d’apparence lourde et gauche. Quand elle fut exposée pour la première fois, en 1863, on ne la proclama pas moins une merveilleuse invention. Elle était actionnée par le pied, et les journaux disaient qu’elle était une aide précieuse pour les femmes industrieuses qui étaient invitées à ne pas la laisser monopoliser par les hommes.
Maintenant, la machine à coudre moderne est actionnée par l’électricité. Elle est si petite qu’elle peut facilement être rangée dans une malle pour être reprise et utilisée sans effort partout où il est possible de se procurer du courant. Elle a bien changé durant le dernier demi-siècle, mais reste une aide précieuse pour femmes industrieuse, et, jusqu’ici, pas un homme, sauf peut être le tailleur, n’a même tenté de la monopoliser.
Dans le bon vieux temps, la femme de maison filait son fil. Tout le lin et la laine récoltée sur la ferme passait par son rouet et, en travaillant for, elle pouvait filer deux ou trois douzaines de verges par jour. Tard, elle tissait le fil dans son « métier » à main, puis, dans l’ ainsi obtenue, taillait les habits de la famille. La vignette réprés le plus ancien modèle de rouet utilisé en Amérique.
Maintenant nous avons révolutionne cette vieille industrie et filons tout notre fil sur une machine merveilleuse qui file son million de verges par jour. Cette machine est dirigée au milieu du rugissement d’une immense filature, non plus par une modeste Evangeline, mais par quelque immigrant hirsute venu du vieux continent.
Dans le vieux bon temps, on couchait les bébés dans des berceaux chauds sur des lits de plus que n’étaient pas secoués une fois par génération. Le plus petit courant d’air leur était épargné et l’ont était convaincu que l’air de la nuit leur serait fatal. Chaque fois qu’il pleuraient, on les berçaient jusqu’à ce qu’il devinssent trop étourdis pour exhaler même un soupir. Le premier berceau européen est venu en Amérique avec les pèlerins du May Flower. Il appartenait à Peregrine White, la première petite pèlerine qui soit née en Amérique. Il est fait d’osier tressé serré et repose sur de lourds berceaux en bois qui devaient donner à l’enfant de rudes secousses chaque fois qu’on agitait le berceaux. Les spécialistes modernes déclarent qu’à bercer constamment les bébés, affect l’intelligence même des plus brillants.
Aujourd’hui, le berceau est hygiénique, les côtés en sont ouverts pour que l’enfant reçoive l’air le plus pur possible. Il est fait de fer émaillé et lavable, et possède un matelas de crin, qui repose sur un grillage en fil de fer. Le coté de plus rapproché de la mère, peut être baissé d’un mouvement du pour qu’il soit plus facile de prendre l’enfant.
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