La météorologie sans aucune technologie…

Des baromètres naturels

Il est indéniable que l’activité de l’araignée filandière et le comportement du poisson, de l’hirondelle, de l’âne, du cheval ou du chat sont essentiels à l’observateur sagace qui désire faire quelques prévisions atmosphériques. Qu’un chat, sans s’accorder de répit, passe l’une et l’autre de ses pattes avant derrière ses oreilles, on peut être assuré de voir des torrents d’eau tomber des nuages sur la terre.

Malheureusement, les gens des villes n’ont pas toujours un cheval, une vache ou une grenouille que leur permette de tirer de la nature de si admirables enseignements. Pour ceux-là, il existe d’intéressants baromètres naturels. Un article du journal « La Minerve », inspiré d’un ouvrage ancien intitulé : « Quel temps fera-t-il ce matin, ce soir, demain, etc. » offre aux lecteurs une possible séance d’introspection et d’analyse de réactions physiques utiles.

En effet, les petits bobos, les blessures cicatrisées, les rhumatismes, l’arthrite et les simples durillons disent, chacun à leur manière, le temps qu’il fera. Les douleurs ressenties à l’occasion des modifications de la charge d’humidité, de la pression atmosphérique, etc. valent tout le talent des « services météorologiques national et international. »

Une recommandation spéciale est adressée à ceux qui vivent dans l’entourage des femmes qui passent, c’est connu, une partie de leur temps à se coiffer : leurs cheveux sont « un hygromètre normal ». Toutes ont remarqué que, par les temps humides, leurs cheveux tiennent bien moins, les nattes se détendent et les frisures de déroulent », pendant que celles dont les cheveux frisent naturellement voient leurs boucles se multiplier et leur coiffure résister à toute discipline.

Téléphone et météo

La téléphonomanie frappe partout et ceux qui ont un peu d’imagination lui cherchent de nouveaux usages. Une découverte impressionnante permet de croire qu’à l’aide du téléphone on pourrait prévoir le temps qu’il fera.

« En plaçant deux barres de fer à la distance de 7 à 8 mètres l’une de l’autre, et en les mettant en communication d’un côté par un fil de cuivre recouvert de caoutchouc et de l’autre avec un téléphone, on peut prédire. Au moins douze heures à l’avance, une tempête, par un bruit sourd qui se fait entendre dans l’instrument récepteur.

Au fur et à mesure que la tempête approche, on entend un bruit semblable à des grêlons qui battent contre les fenêtres. Chaque éclair, et, par suite, chaque coup de foudre qui l’accompagne, produit un choc semblable à celui d’un coup de pierre lancé contre le diaphragme. » Aïe!

Allez donc jouer dehors!

Voilà une nouveauté dont les personnes frileuses auront beau jeu de s’étonner. En effet, de savants hygiénistes craignent que l’arrivée de l’hiver 1874-1875 n’engendre les mêmes abus qu’autrefois. Aussi recommandent-ils à ceux qui ont l’habitude de se réfugier dans leurs maisons bien chauffées, d’aller plutôt à l’extérieur affronter la neige et le froid. « L’exercice la marche au grand aire sont encore, disent-ils, les meilleurs et les plus sains des calorifères. Il vaut mieux forcer l’organisme à lutter, à réagir de ses propres forces contre le froid, que de lui donner trop de secours extérieurs. »

Craignant les conséquences malheureusement trop nombreuses des refroidissements, les hygiénistes font de plus valoir qu’il existe suffisamment d’occasions de perdre la santé sans que « par notre propre imprudence, nous cherchions à en augmenter le nombre. » Faut-il conclure qu’il est sain d’avoir toujours froid ?

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“La météo est une science qui permet de connaître le temps qu’il aurait dû faire.” (Philippe Bouvard, humoriste français). Photo de Megan Jorgensen.

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