La langue québécoise
Il existe des différences entre le français de France et la langue parlée par les Québécois francophones.
Des milliers de mots et d’expressions caractérisent «le québécois» qui, comme toutes les langues, doit s’adapter à son environnement. Naturellement, le français constitue la base de cette langue, mais les influences anglaises et amérindiennes se font sentir dans le parler quotidien, dans la toponymie, dans la littérature, dans le cinéma, bref, dans toutes les facettes de notre vie.
Des livres entiers, des dictionnaires, des guides sont consacrés à l’emploi des archaïsmes ou des néologismes, aux emprunts à l’anglais et aux langues autochtones, à l’accent québécois en général, et à chacune des régions du Québec en particulier.
Notons que les caractéristiques du québécois n’empêchent généralement pas la compréhension de cette langue par les francophones venus de différents horizons. Cependant, on peut parfois tomber sur une personne qui parle dans ses moustaches, être interloqué par la signification d’un terme particulier, ou ne pas comprendre une tournure pittoresque.
Il existe aussi une façon de parler un peu plus difficile à assimiler par les nouveaux arrivants au Québec. Il s’agit du joual, un langage spécifique développé au long des siècles.
En fait, le joual est né en partie de la rencontre du français et de l’anglais, ce qui est logique dans une région où les gens parlent le français à la maison et utilisent régulièrement l’anglais au travail ou dans leurs loisirs. Les mots anglais sont souvent francisés et la langue s’enrichit de néologismes.
Outre les anglicismes, le joual reflète la présence de phénomènes géographiques, historiques, sociaux, naturels et autres, propres au Québec. Il y a, naturellement, d’autres sources et influences, mais on ne fait que présenter un cadre général, sans entrer dans une analyse profonde des secrets et mystères de la langue québécoise.
On dit que le terme «joual» provient de la déformation du mot «cheval» dans certaines régions du Québec .
Voici quelques expressions en joual:
Barrer la porte = fermer la porte à clé; du blé d’Inde = du maïs; un char = une auto; dispendieux = cher; magasiner = faire des courses; s’arrêter à la lumière = s’arrêter au feu rouge; un traversier = un bac.
Au Québec, le mot « boisson » désigne une boisson alcoolisée tandis que « breuvage » désigne une boisson non alcoolisée. «C’est correc’» veut dire «c’est bien» ou «c’est d’accord». Un petit commerce est «un dépanneur». Un dollar devient «une piastre», et un cent «un sou». Une petite amie, c’est «une blonde», peu importe la couleur de ses cheveux, et un ami est «un chum».
Cette liste de mots, d’expressions, de phrases propres aux Québécois, est longue et c’est pourquoi des livres entiers sont consacrés aux études de la langue québécoise sous toutes ses facettes, de la grammaire jusqu’à la phonétique (l’affrication de «t» et «d» en «ts» et «dz» devant les voyelles «i» et «u» par exemple).
La langue québécoise a donc sa propre histoire, qui a évolué au cours des siècles et qui continue à évoluer. C’est une variante du français tout comme les langues parlées par les francophones de Belgique, de Suisse, de Monaco, du Luxembourg, et dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique.
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