Les hommes et les villes
Une ville est semblable à un organisme humain et elle peut être représentée comme un organisme vivant qui avale de la nourriture, la traite, l’absorbe, et rejette des ordures.
D’abord, la place centrale ou place royale, où le marché public est aménagé, constitue le cœur de la cité. Cette place est nécessairement facile d’accès grâce à de larges rues. Ces rues doivent être maintenues en ordre, couvertes de bois ou pavées.
La place royale est reliée par une large voie à la zone des entrepôts, silos et réserves de nourriture qui doivent être placés à l’entrée de la ville pour que d’imposantes charrettes n’aient pas besoin d’entrer dans la cité et ainsi de gêner la circulation.
Donc, les portes d’entrée de la cité sont la bouche de l’organisme, la place du marché son estomac et la décharge municipale, on devinera à quelle partie de l’organisme humain il faut l’associer, car l’évacuation ou le recyclage des ordures est une question de survie ; en cas contraire, les rues dégagent des odeurs pestilentielles, et deviennent des foyers de maladies.
Une ville, en plus d’avoir un système digestif, a un système nerveux. Le château seigneurial ou le palais royal en Europe, le château du gouverneur ou l’hôtel de ville au Québec en sont le cerveau. Ce cerveau, alimenté par les impôts, décide de la redistribution des gains. Ensuite, l’oxygène -l’argent des impôts- est amené d’abord aux muscles de l’organisme : aux bâtisseurs de la ville qui la font grandir et aux artisans qui la font prospérer, ainsi qu’à ses agriculteurs qui entretiennent son fonctionnement. On pourrait dire que les yeux de la ville sont les explorateurs qui en sortent.
Le système immunitaire, la muraille qui protège la cité des agressions est formée par les militaires, ainsi que par la police qui arrête les éléments malades ou dangereux de l’organisme. On neutralise ou on isole ces éléments pour ne pas contaminer l’organisme. Les pompiers qui éteignent les incendies sont une autre partie de ce système immunitaire. Le temple, qui assure la cohésion du système émotionnel collectif, complète ce système.
Les institutions d’enseignement sont pareils à un système génital, créant de nouveaux citoyens.
Une ville harmonieuse et idéale n’existe pas. Comme toute organisme en mutation constante, une ville porte en soi autant de menaces que de progrès, mais en la considérant comme un organisme vivant, on pourra mieux comprendre la façon la plus appropriée de l’administrer.
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