Histoires des maris qui sortent… et ne reviennent jamais au foyer
On rappelle souvent, sur un ton amusé, l’histoire de ce mari qui s’excusa un jour, auprès de sa femme, pour aller acheter un paquet de cigarettes. Vingt ans plus tard, il n’était pas encore revenu. Pourtant, des disparitions mystérieuses se produisent chaque année dans tous les pays du monde. Et elles sont loin d’être amusantes pour les proches des disparus… règle générale.
Notons bien que chaque grande ville de l’univers rapports chaque année un certain nombre de disparitions. Londres, pour sa part, en compte une moyenne de 5,000.
Presque toujours, les disparus sont retracés après un laps de temps plus ou moins long.
La majorité des disparus se recrute chez les jeunes, particulièrement chez les adolescentes de 17 ans. C’est l’âge de l’aventure romantique, de l’attrait irrésistible du premier amour. Quand cet amour est déçu, les petites perdent 1a tête. Plutôt que d’affronter les potins de leurs petits pateline, elles fuient vers les grands centres où elles sont absorbées dans la foule anonyme.
D’autres, au sortir de l’école, veulent se tailler une place dorée sous le soleil. Les moyens sont tous bons… surtout dans les villes. Les déceptions, aussi, sont grandes… Les unes et les autres finissent toujours par rentrer au bercail ou échouent lamentablement entre les mains des autorités policières, les ailes brisées. Vies brisées. Tristes histoires.
Les « extraordinaires »
Mais il y a des disparitions « extraordinaires », des disparitions que les enquêtes les plus poussées même les années n’ont pu éclaircir.
Ainsi le cas de l’ex député britannique Victor Grayson. Une fois défait aux élections de 1910, il visita la Nouvelle-Zélande, servit dans les forces expéditionnaires en France, durant la guerre, et revint finalement s’installer en Grande-Bretagne, avec sa belle et jeune femme. Elle mourut quelques mois après l’armistice.
De prime abord, Grayson semblait bien supporter sa peine. Un jour, il dit au revoir à sa mère, à Liverpool, disant qu’il se rendait à Hull.
C’est à Londres que, fugacement, or le retrouve, dans un hôtel bien connu, où il laisse ses bagages. Il se rend au bar. Depuis, personne n’a eu de ses nouvelles.
À Toronto
Le Canada n’échappe point à ces disparitions mystérieuses. Le 2, décembre 1918, le millionnaire Ambrose Small, de Toronto, vendait subitement ses intérêts dans un théâtre de la ville reine, remettait à sa femme, étonnée, la rondelette somme de $80,000 et se rendit dans et se rendait dans un hôtel. II disparut dans le bar de cet hôtel, tout comme Grayson.
La récompense de 320,000 promise pour sa découverte tient toujours. M. Small, s’il vit encore quelque part sur le boule terrestre, est de 87 ans…
Les esprits
Il y a mieux encore. Avant la guerre, vivait à Shepton Mallet, dans le Somerset, un paralytique, Owen Parfitt. Sa sœur habitait avec lui. Quand le temps le permettait, Owen s’asseyait au soleil. Et un jour, de cette façon, il disparut… au beau milieu d’une conversation qu’il poursuivait avec sa sœur, par une fenêtre, celle-ci s’affairant à l’intérieur de la maison.
Elle posa une question et ne reçut pas de réponse. À l’extérieur, la chaise longue du paralytique était vide. Après cris affolés, elle ameuta les voisins. Personne n’avait vu le frère paralysé. Une battue vaine fut organisée dans la région.
La disparition d’Owen Parfitt délia les langues… perfides. On murmura même qu’il avait été enlevé par les esprits, pur le diable, pour le punir de s’être livré à la traite des blanches dans sa jeunesse.
Vengeance ?
Et que dire de la disparition, dans les montagnes, près de Nicastro, en Italie, du comte André Mirano. II roulait en auto, en compagnie de sa femme. Un pneu creva. Le comte descendit pour dépanner sa voiture. Sa femme demeura dans l’auto, car il pleuvait et le comte refusa son aide.
Il prit le pneu de rechange dans le compartiment à bagage, y déposa le pneu crevé… Nul ne sait ce qui se produisit par la suite.
Devant le silence qui se prolongeait, la comtesse, inquiète sortit de l’auto. Son mari était disparu.
L’enquête subséquente révéla que des clous avaient été disséminés partout sur ce secteur de la route. On apprit, aussi, que le comte Mirano s’était créé de nombreux ennemis en combattant une secte secrète d’Italie. Le comte fut-il victime d’une vengeance bien ourdie? Possible. Mais, les autorités policières se sont toujours demandé comment l’enlèvement du comte avait pu se faire sans bruit, sans éveiller, l’attention de la comtesse.
Leur sort
Devant ces mystérieuses disparitions, les policiers sont bafoués. Ils se demandent, bien en vain, le sort réservé à ces disparus. La question demeure toujours sans réponse.
(Le Petit Journal, texte publié le 1er février 1953).
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