Histoire de la lorgnette

Histoire de la lorgnette, son origine, sa popularité, son rôle et sa évolution

L’histoire de la lorgnette est fascinante et s’inscrit dans l’évolution des accessoires optiques au fil des siècles.

Origine et invention

C’est l’Anglais George Adams qui a inventé la lorgnette au XVIIIe siècle. Ce petit dispositif se définit comme une petite lunette d’approche munie d’une poignée, permettant de la tenir devant les yeux plutôt que de la porter avec des branches sur les oreilles.

Popularité et usage

La lorgnette a connu son apogée de popularité au XIXe siècle. Les femmes de la haute société la prisaient particulièrement. En effet, elles la préféraient souvent aux lunettes classiques. On l’utilisait fréquemment lors de bals masqués, à l’opéra et au théâtre en général. On portait la lorgnette aussi comme accessoire de mode et bijou.

Fonction optique

Bien que la lorgnette ait été conçue comme un instrument d’optique, son rôle dans l’amélioration de la vision était souvent secondaire. En fait, on la considérait davantage comme une pièce de joaillerie et un accessoire de mode que comme un véritable outil pour corriger la vue.

Évolution vers les jumelles de théâtre

Les lorgnettes utilisées à l’opéra ont effectivement inspiré le développement des jumelles de théâtre modernes. Cette évolution témoigne de la transition entre un accessoire de mode et un instrument optique plus fonctionnel.

Usage contemporain

De nos jours, l’utilisation de la lorgnette est devenue très rare. Des dispositifs optiques plus pratiques et efficaces l’ont largement supplantés. On peut mentionner les lunettes à branches, les lentilles de contact et les jumelles modernes. La lorgnette est désormais principalement considérée comme un objet historique ou de collection, rappelant une époque où la mode et l’optique se mêlaient de façon unique.

Bref, la lorgnette représente un chapitre intéressant dans l’histoire des accessoires optiques, illustrant l’évolution des technologies et des modes au fil du temps.

Matériaux utilisées pour la fabrication de la lorgnette

Au 18e siècle, les lorgnettes étaient souvent fabriquées avec des matériaux précieux, reflétant leur statut d’accessoire de luxe et de mode. Voici les principaux matériaux utilisés :

  • Métaux précieux : Or, argent. On employait couramment ces métaux nobles étaient pour la structure et les décorations des lorgnettes.
  • Matériaux organiques de luxe, tels nacre, écaille de tortue (appelée aussi « tortoise »), os de baleine, ivoire. Ces matériaux naturels étaient prisés pour leur beauté et leur rareté.
  • Pierres précieuses et semi-précieuses pour orner souvent la lorgnette : Diamants.

On utilisait aussi l’émail pour créer des décorations colorées et délicates. Encore la laque, appréciée pour ses finitions brillantes et ses motifs exotiques.

En fait, on considérait les lorgnettes comme de véritables objets de vertu, remarquables par la richesse des matériaux employés et la qualité de leur exécution. Plusieurs les traitaient comme des pièces de joaillerie, reflétant le statut social et le goût raffiné de leurs propriétaires.

Cette utilisation de matériaux précieux s’inscrivait dans la tendance plus large des accessoires de luxe de l’époque, comme les tabatières et les éventails. Celle-ci étaient également fabriqués avec des matériaux similaires. La lorgnette, tout comme ces autres objets, était ainsi un moyen d’afficher son rang social et sa sophistication dans la société.

Notons finalement que les dames utilisaient les lorgnettes pour observer discrètement les autres invités sans paraître impolies. Cela leur permettait d’examiner les tenues et parures des autres convives
Elles repéraient ainsi des personnes d’intérêt dans la salle. C’était la coutume d’observer les interactions sociales à distance.

Moyen de communication non-verbale

La façon de manipuler la lorgnette pouvait servir de langage codé entre les invités. Par exemple, diriger sa lorgnette vers quelqu’un pouvait être un signe d’intérêt ou une invitation à la conversation.

Extrait du roman « Isolée » de Brada, paru en 1904

Mme Hurstmonceaux, étincelante de diamants, un collier de perles de six rangs au cou, trônait dans sa loge ; il y avait de la Royauté dans la salle, et à cause du ténor aimé l’assemblée était des plus brillantes. Sylvaine, habillée d’une robe de gaze noire, en émergeait tel un beau lis voilé de crêpe ; elle s’était coiffée elle-même, comme de coutume ; une simplicité élégante la différenciait de la plupart des femmes présentes, parées à outrance. Il y avait dans l’arrangement de sa chevelure, dans sa tournure, dans son attitude, la marque de son origine française : elle était autre et elle le sentait.

Le contraste, entre elle et Mme Hurstmonceaux, était frappant, et les lorgnettes convergeaient curieusement vers la loge bien connue. Sylvaine qui, pour la première fois de sa vie, se trouvait le point de mire de tant de regards, éprouvait une émotion intense qui lui faisait battre le cœur et pâlissait sa joue. Il lui semblait que quelque chose allait lui arriver, et lorsque Roméo fit entendre sa voix amoureuse, elle frissonna comme à la révélation d’un monde nouveau.

Voir aussi :

lorgnette
Une lorgnette de la collection Raper de la Société historique Wodonga. Source d l’image : https://victoriancollections.net.au.

Laisser un commentaire