Un peu sur la généalogie
Ce qu’on peut découvrir dans les archives…
Lors de fouilles, l’École de fouilles archéologiques du Musée Pointe-à-Callière, a découvert, en été 2002, dans les couches datées de l’époque du château de Callière, un petit objet qui a révélé une histoire très particulière.
C’est le décor d’un manche d’ustensile fait d’une plaquette en os. Une inscription y est gravée à la main : CHARLOTE ROC.
On a effectué des recherches généalogiques qui ne tardèrent pas à en dire davantage sur cette dame :
Une seule entrée dans les registres municipaux consultés correspond à ce nom. Il s’agirait de Marie-Charlotte Gloria Roch, née à Montréal le 3 avril 1721. Cette dame est décédée le 13 novembre 1766 à Détroit, à l’âge de 45 ans.
Le 17 juin 1737, à l’âge de 16 ans, Marie-Charlotte épouse Pierre Dufour dit Bonvivant, originaire de Saint-Malo en France. Leur mariage a lieu à Montréal. Leur premier enfant, du nom de Pierre-Antoine, naît le 19 septembre 1737 à Montréal, et le deuxième, le 12 janvier 1739 aux Ougattanois dans les Pays d’en haut (selon le registre).
En 1739, le couple déménage dans la région de Détroit. Au total, les époux ont eu douze enfants, un nombre tout à fait moyen d’enfants à l’époque.
C’est le généalogiste Claude Brouillet qui a découvert ces données. D’ailleurs, Charlotte Roch a séjourné pendant une courte période au château de Callière avant de partir avec son époux pour Détroit et c’est sans doute à ce moment qu’elle aurait perdu cet outil portant son nom.
M. Brouillet a découvert également que les ancêtres de Marie-Charlotte sont arrivés en Nouvelle-France vers 1690. En effet, Charlotte Glory, grand-mère maternelle de Marie-Charlotte a contracté un premier mariage à Montréal avec Jean Auger. Sa fille aînée, Marie-Charlotte, est la mère de Marie-Charlotte Roch.
Lors du second mariage de Charlotte Glory, elle épouse le 5 mars 1704, Jean Prieur. Une fille du nom de Françoise naît de cette union le 17 septembre 1733.
On peut continuer. Un fait est cependant clair : on peut découvrir tout ou presque sur vos ancêtres, il faut savoir chercher…
En fait, il reste des mystères. Une question dont la réponse demeurera cachée pendant des siècles : à son mariage, Charlotte dit ne savoir ni lire ni écrire (comme la plupart des gens à l’époque, par ailleurs). Qui donc a gravé son nom sur l’ustensile ?
Municipalité de Saint-Malo
Au nord de Saint-Venant-de-Hereford et au sud de Saint-Isidore-d’Auckland, dans la MRC du Haut-Saint-François, on retrouve cette modeste municipalité implantée sur les bords de la rivière Hall. La partie nord du territoire est arrosée par la rivière Clifton et l’endroit se situe au sommet d’une colline à une altitude variant de 375 à 575 m, à l’ouest de l’État de New Hampshire. Délimité dès 1792, le canton d’Auckland dans lequel se situe la municipalité, sera proclamé en 1806 et recevra ses premiers colons vers 1850, des Anglais et des Irlandais.
Les véritables débuts de la colonisation remontent à 1860 avec l’arrivée de gens en provenance de la Beauce, de la Vallée-du-Richelieu, du Bas-du-Fleuve, de Montréal. En 1862, une paroisse répondant au nom de Saint-Malo voit le jour et fera l’objet d’une érection canonique en 1863. Par la suite, un bureau de poste ouvert en 1865, reprendra cette appellation. Sur le plan municipal, on assiste en 1855 à la création de la municipalité des townships unis de Newport-Ditton-Chesham-Clinton-et-Auckland, à l’origine de la municipalité du canton d’Auckland créée officiellement en 1870 et couramment dénommée Saint-Malo-d’Auckland. Afin d’assurer au nom de l’endroit un caractère davantage français, on lui substituait, en 1964, celui de Saint-Malo.
Si Auckland pourrait faire appel à un lieu ou un personnage, la dénomination portée actuellement par la municipalité évoque un moine gallois, Malo ou Maclou, évêque évangélisateur de la Bretagne nommé au siège d’Alet (Saint-Servan) vers 640. Toutefois, c’est davantage à un important port de pêche situé à l’embouchure de la Rance, en Ille-et-Vilaine, que l’on voulait faire allusion, patrie de Jacques Cartier, découvreur du Canada en 1534, comme le souligne Stanislas Drapeau en 1863, « Une chapelle est sur le point d’être construite dans la nouvelle paroisse de Auckland, qui aura pour vocable Saint-Malo, afin de commémorer le souvenir de la patrie de l’intrépide navigateur de 1535, Jacques Cartier, auquel est dû la découverte de notre beau pays ». D’ailleurs, le gentilé Malouin identifie aussi bien les citoyens du Saint-Malo québécois que celui de la France. En 1910, le territoire servant à constituer la municipalité de Saint-Isidore-d’Auckland, au nord, sera détaché de celui de Saint-Malo. Jadis agricole et forestière, l’économie locale est davantage axée aujourd’hui sur l’industrie du bois.