
La recherche océanographique : L’exploitation minière des océans
La recherche océanographique a depuis quelques années dépassé le stage de la curiosité. La survivance de l’homme en dépend. Dans moins de 50 ans, la population du globe aura doublé. D’un autre côté, les richesses de la terre s’épuisent lentement. Une partie de ces ressources peut-être renouvelée comme le bois et les pâturages mais il en va autrement en ce qui concerne les gisements miniers. Dans ce domaine particulier, les entrailles des océans, lesquels recouvrent les trois quarts de notre planète, joueront un rôle de premier plan. En effet, la mer renferme les plus importantes réserves minérales et pétrolières du globe.
Le plateau continental, c’est-à-dire la partie du continent qui est enfouie sous la mer jusqu’à une profondeur d’environ 600 pieds agrandit le territoire canadien du quart de sa superficie, il est l’objet depuis quelques années de sondages géologiques lesquels sont orientés principalement vers la recherche pétrolière.
De grandes réserves de pétrole se sont formées dans le sous-sol marin. Le pétrole se forme grâce aux dépôts organiques en décomposition qui s’enfoncent avec les million d’années de plus en plus profondément pour former des nappes immenses du précieux liquide. Sur terre, ces dépôts organiques sont constitués de plantes mortes, d’arbres ou d’animaux morts. Au fond des mers, ils se présentent sous forme de boue.
Déjà d’énormes quantités de pétrole nous proviennent du plateau continental grâce aux différentes techniques de travail. Cependant, la mer ne nous offre pas que du pétrole. On sait, grâce aux données de forage et géophysiques, que des gisements minéralisés existent dans le sous sol marin. Aussi l’homme pense-t-il sérieusement à installer des camps de mineurs au fond de la mer. Mais en attendant ce jour, qui est beaucoup plus près qu’on ne se l’imagine, il est une sorte de ressource minérale marine, en suspension dans la mer, qu’on a commencé à exploiter. Malgré son aspect, elle n’est pas la moindre avec ses 175 millions de tonnes de substances minérales en suspension par mille cubes d’eau.
Les océans occupent 330 millions de milles cubes, faites le calcul !
Plusieurs gisements ne demandent qu’à être ramassés « à la pelle ». Ils sont sous forme de dépôts, sur le fond de la mer. L’exemple le plus marquant concerne les nodules de manganèse. Elles ont été découvertes lors de la première véritable expédition océanographique en 1873-76, par le Challenger britannique. Au début, elles ne représentaient qu’une curiosité minéralogique. Ce sont des concrétions dont les principaux constituants sont : manganèse et le fer avec des concentrations respectables de nickel et de cobalt. Elles ressemblent à des boulets de canon noirâtres de la taille des galets, montrant des couches concentriques comme un oignon. Ces nodules sont si nombreuses qu’elles forment de véritables pavages sous-marins. On estime la quantité de manganèse contenue dans ces nodules à, tenez-vous bien, 400 milliards de tonnes seulement dans le Pacifique.
Les chimistes océanographes affirment que la mer contient tous les éléments connus. La quasi totalité des minéraux en dissolution est constituée de chlore, de sodium, de magnésium, de soufre, de calcium et de potassium. Bien que ces six éléments forment 99% du total, la mer contiendrait environ six millions de tonnes d’or. Et elle les contiendra encore longtemps les procédés d’extraction étant encore trop coûteux.
En brûlant les algues il est possible d’en récupérer la potasse et de produire de l’iode.Cependant, ce procédé est depuis longtemps abandonné pour faire place à des méthodes plus raffinées. Depuis 1920, la récupération du chlorure de potassium, du brome et du gypse est chose courante.
C’est l’industrie automobile qui provoqua d’une manière définitive l’épanouissement de l’industrie des minéraux de la mer. Par exemple, le brome est utilisé comme antidétonant dans l’essence. On a prévu que sa demande deviendrait si importante que la production actuelle par l’évaporation de l’eau de mer ne comblerait plus les besoins. Le besoin étant la mère de l’invention, une compagnie chimique d’Éthyl-Dow Chemical Company met au point une méthode de récupération du brome directement de l’eau de mer, sans passer par cette évaporation.
L’industrie de l’aviation utilise une bonne partie du magnésium tiré de l’eau de mer. La méthode fut développée durant la dernière guerre. Le métal ainsi produit coûte 30 % moins cher que par tout autre procédé.
En 1964 survient une découverte importante. Les Britanniques découvrent un moyen d’extraire l’uranium de l’eau de mer. L’uranium, comme on peut s’en douter, est appeler à jouer un rôle de plus en plus important dans les prochaines décennies comme source d’énergie en prenant la relève dans plusieurs domaines. Le vieillissement et la pollution des eaux sont devenus des problèmes mondiaux prioritaires. Aussi procède-t-on, au dessalement de l’élément liquide, à plusieurs endroits. Deux cents usines sont présentement en opération à travers le monde produisant un milliard de gallons d’eau potable par jour.
À Los Angeles en Californie, l’usine procure au public 150 millions d’eau potable chaque jour mais laisse un résidu de 23,000 tonnes de sel pour une même période. La consommation du sel ne s’accentuant pas au même rythme ces résidus deviendront un problème grave à moins qu’on décide d’en extraite les minéraux.
On voit donc que la mer qui fut le berceau de la vie sur terre est devenue le sein maternel de la race humaine. Les ressources qu’elle nous offre sont loin d’être connues tellement elles sont variées et gigantesques. Et si ses enfants existent assez longtemps pour extraire tout ce qu’elle peut nous donner, il restera toujours les autres planètes de l’univers que nous avons déjà commencé à explorer.
(Par Robert Darlington).

Facebook
Twitter
RSS