Été des Indiens

Été des Indiens

L’été des Indiens, l’été indien, l’été de la Saint-Martin (se célèbre le 11 novembre), l’été de la Saint-Denis ou l’été des Sauvages… toutes ces expressions, d’origine canadienne, désignent cette époque automnale qui survient vers la fin de l’octobre et qui donne un regain d’ardeur à la nature. Il s’agit d’une période de temps ensoleillé et radouci, après les premières gelées de l’automne et juste avant que la neige ne vienne s’installer sur le sol pour les quatre prochains mois.

Cette période est aléatoire et peut durer de quelques jours à plus d’une semaine, ou ne pas se produire du tout.

Vous pouvez aller, par une belle journée de novembre, faire une promenade rêveuse sur la montagne ou dans la forêt. Vous comprendrez alors le charme de cette période de transition eu vous en déplorerez la fugacité. Après cette promenade en forêt, au cœur de la nature et de ceux qui l’habitent, il faut rentrer vers la ville, vers cette machine à écraser

Les météorologues nous expliquent qu’à l’automne, l’ensoleillement diminue. Alors le contraste thermique entre le pôle pointant à l’opposé du soleil et l’équateur augmente. La circulation atmosphérique qui, en été, se situait surtout en région polaire, se décale vers les latitudes moyennes. Par conséquent, les dépressions météorologiques passent plus au sud. L’air froid entre sur ces régions et donne du gel.

Pourtant, le flux d’altitude est encore lent. Plusieurs jours s’écoulent entre deux dépressions. Les vents alors tournent au Sud dans un anticyclone et apportent de l’air doux et sec qui donne des conditions presque estivales.

Le chanteur français Joe Dassin en a fait une chanson célèbre:

« C’était l’automne, un automne où il faisait beau
Une saison qui n’existe que dans le Nord de l’Amérique
Là-bas on l’appelle l’été indien »

L’origine de l’appellation est incertaine. Cependant, plusieurs hypothèses furent émises. Par exemple, le terme des Indiens, des Sauvages ou indien vient du fait que les Amérindiens profitaient de ce temps doux et sans précipitations pour préparer leurs habitations en vue de la saison froide. La température étant clémente, les journées étaient propices à la conservation du gibier accumulé. Si, malheureusement, le temps doux n’avait pas lieu, les Amérindiens en étaient quittes pour un hiver de «vaches maigres».

On sait que les Amérindiens nomades du Québec – Montagnais, Abénakis, Malécites, Algonquins et autres profitaient de la période pour changer de camp. Ils levaient les camps d’été, installés à l’embouchure des rivières ou sur le bord des lacs, remplissaient les canots et remontaient vers les territoires de chasse dans la profondeur des forêts, que ce soit en Abitibi, en Haute-Mauricie ou sur la Côte-Nord. Ils y passaient l’hiver dans des tipis isolés avec de la fourrure si le piégeage était bon, en faisant la chasse au grand gibier.

Au fait, l’été des Indiens constitue un phénomène, où les critères ne sont pas vraiment établis. L’on vit un été des Indiens lorsque la période de temps exceptionnellement chaud suit une période de gel, le temps est ensoleillé, il n’y a pas ou peu de précipitations, il peut y avoir un peu de brouillard matinal, les températures nocturnes sont près des normales, les températures diurnes sont plus élevées que la normale.

Notons finalement que les dates de survenue du phénomène sont variables, en fonction des différences climatiques de chaque lieu. Au Québec, l’été des Indiens le plus tardif a eu lieu du 18 au 20 novembre 1953.

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Chevaux sauvages. Détail de la sculpture La Mère Terre des Amérindiens. Photo : © GrandQuebec.com.

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