Crime et hypnotisme… états des théories sur cette question controversée

 

Crime et hypnotisme : État des théories les plus récentes sur une question passionnément controversée

Est-il possible qu’un innocent soit amené à confesser un crime sous l’influence de l’hypnotisme? La science peut-elle faire d’un homme honnête un criminel, d’un homme de bonne fois, un menteur, à l’encontre de ses propres intérêts?

La célèbre affaire Covelle

Le débat en cette matière n’est pas neuf. Nous n’avons qu’à prendre pour exemple une affaire qui fit sensation en Amérique en 1923.

Arthur Covelle, un astrologue, tait accusé d’avoir exercé un pouvoir hypnotique sur son neveu et de l’avoir amené à assassiner sa femme. Suivant les déclarations des témoins à charge, le neveu s’était avancé dernière la victime et l’avait étouffée avec une pièce d’étoffe imbibée si bien que la thèse de hypnotisme s’accordât plus ou moins avec la nature des faits en présence, elle fut rejetée par les juges comme n’offrant pas une base scientifique suffisamment consistante.

L’avis des médecins

Sans avoir besoin de citer d’autres affaires analogues, il convient d’établir le fait saillant dans ce domaine; à savoir, que l’hypnotisme ne peut généralement s’exercer sans la volonté du sujet. Il y a beaucoup de médecins qui emploient souvent l’hypnotisme dans l’exercice de leur profession. Eh bien, ils sont, pour majorité, d’accord pour admettre que la volonté du patient doit être disposée favorablement à cet égard, pour que le traitement puisse jouer. Le patient qui y résiste peut rarement être amené à un état hypnotique qui n’est, après tout, qu’une forme de sommeil.

Le Dr Harold Darden, l’éminent psychologue, déclare notamment à ce sujet : « Il a été prouvé maintes fois qu’une personne hypnotisée ne réalisera pas plus une suggestion qu’elle ne désire pas, qu’elle ne l’aurait fait à l’état normal. »

 

Il est terrible de penser que les seuls moyens découverts jusqu'à présent par l'homme pour apaiser la souffrance, le chloroforme,... l'hypnotisme, ne sont, en réalité, que des approximatifs de la mort. (Louis Dumur, poète et dramaturge français). Photo de Grandquebec.com.
Il est terrible de penser que les seuls moyens découverts jusqu’à présent par l’homme pour apaiser la souffrance, le chloroforme,… l’hypnotisme, ne sont, en réalité, que des approximatifs de la mort. (Louis Dumur, poète et dramaturge français). Photo de Grandquebec.com.

L’hypnotisme au service de la justice

Cela n’empêche pas que l’hypnotisme peut quelquefois venir au secours de la justice; au lieu de contrecarrer ses efforts, et cela de deux manières: en aidant un témoin à se rappeler par le sommeil hypnotique, des faits qu’il a pu oublier complètement et dont le souvenir s’est effacé de sa mémoire, et, secundo, en contrôlant la déposition d’un témoin, effectuée à l’état éveillé par une déposition, obtenue à l’état hypnotique. Et sur ce point, il ne saurait y avoir de doute: une personne, dans le sommeil hypnotique, dira toujours le vérité.

Il est intéressant de rapporter à ce sujet un cas qui confirme ce que nous venons d’énoncer. Un avocat berlinois, rentrant chez lui, un soir, fut informé par son secrétaire que trois hommes avaient forcé la porte de son étude et fracturé le coffre-fort. Une certaine somme d’argent manquait effectivement dans le coffre-fort, mais la police, informée de l’affaire, ne crut pas devoir ajouter foi aux déclarations du secrétaire, sur qui se posèrent les soupçons du cambriolage. Mais comme le secrétaire ne s’écartait pas d’un iota de ses précédentes déclarations, il fut hypnotisé et interrogé dans cet état. Or, il confirma point par point ses dépositions antérieures. Par la suite, l’enquête démontre qu’il avait dit la stricte vérité.

Drogue de vérité

Il existe une certaine drogue, la scopolamine, dont l’injection sur une personne produit les mêmes réactions que l’hypnotisme. Dans certains États de l’Amérique, la police fait usage de cette drogue, sous l’influence de laquelle le sujet perd tout pouvoir de dissimulation.

Le criminel à qui l’on a injecté de la scopolamine, révèle tout ce qu’il sait – il ne peut pas faire autrement – et de cette manière, bien des crimes mystérieux ont été résolus par les criminologistes américains.

Hypnotisme encombrant

Les expériences d’hypnotisme devant la Justice ne réussissent pas toujours tel qu’on le désire. Voici le cas de John H, Mills, qu’on avait endormi devant le tribunal d’Inez, Kentucky, pour l’interroger au sujet d’un crime rituel que les membres de sa secte auraient commis. Le malheureux eut alors une crise nerveuse qui dura plus de trois jours, durant lesquels les seuls mots qu’il prononça continuellement furent : « La langue… » Après quoi, la police décide de se passer de son témoignage.

Voir aussi : 

taichi pin. Le sommeil de la raison engendre des monstres. Photo de GrandQuebec.com.
Taichi spin. Le sommeil de la raison engendre des monstres. Photo de GrandQuebec.com.

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