La création de l’Univers : Comment l’Univers a-t-il été créé?
Est-il gouverné par le hasard ou par un ordre profond? Qu’est-ce que la première lumière? Y avait-il « quelque chose » avant le Big Bang?
Le 21 mars 2013, le monde entier découvre les stupéfiantes photos de l’Univers naissant prises par le satellite Planck. Elles bouleversent notre vision du monde et la place que nous y occupons. Sur le site officiel de la Mission Planck, dans la rubrique « Avant le Big Bang », on lit la question autrefois interdite : « Peut-on voir des traces de l’avant-Big Bang? »
Pour la première fois, des débuts de réponses existent et elles sont fascinantes.
Lancée le 30 juin 2001, la sonde WMAP a réussi à établir la durée du temps écoulé depuis le Big Bang à 13,73 +/- 0,12 milliard d’années. Or ce chiffre d’une fantastique précision sera encore amélioré par le satellite Planck. Ce que Planck nous révèle. Avec des détails encore jamais vus, c’est le visage de notre Univers nouveau-né. Le bébé Univers. Prenons un exemple. Avant Planck, le satellite américain COBE nous avait montré en 1992 l’image d’un bébé. Mais le tout était trop flou pour que l’on sache s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon. Puis, en 2003, le deuxième satellite américain, WMAP, a précisé les choses. Le bébé Univers était un garçon. Mais impossible encore de voir vraiment à quoi il ressemblait. Enfin, avec Planck, on découvre nettement son visage. Le bébé est blond et il a les yeux verts. Et on peut du même coup dire son âge avec une précision inégale. Alors, quel est-il exactement?
Pour répondre, le satellite Planck, comme avant lui les satellites COBE et WMAP, va simplement évaluer aussi minutieusement que possible la vitesse à laquelle l’Univers « grandit », En mesurant son taux d’expansion, on obtient facilement son âge. Planck a constaté que l’Univers « grandit » au rythme de 67,3 kilomètres par seconde et par mégaparsec. Cela ne vous dit certainement pas grand-chose. En kilomètres, 1 parsec équivaut à environ 36 000 milliards de kilomètres. Pour parcourir cette distance en voiture, à 100 km/h, il vous faudrait environ… 34 millions d’années. Et lorsque l’on sait que 1 mégaparsec équivaut à 3,26 millions d’années-lumière (une distance considérable, plus grand encore que celle qui nous sépare de la galaxie voisine d’Andromède), il nous faudrait cette fois… 34 000 milliards d’années! Une durée inimaginable, qui dépasse de loin celle de l’Univers, né il y a « seulement 13,8 milliards d’années. En fait, ces chiffres vertigineux sont à la mesure de la taille de l’Univers : dans l’espace, les distances sont tellement colossales que les kilomètres, les années-lumière, les parsecs et les mégaparsecs ne veulent plus rien dire.
Depuis le 21 mars 2013, l’âge de l’Univers est désormais évalué avec une fantastique précision à 13 milliards et 820 millions d’années. Un âge qui fait rêver dès lors qu’il fixe une limite dans le passé et qu’on ne peut manquer de se demander : puisque l’Univers n’existait pas il y a 30 milliards d’années, qu’y avait-il donc à la place.
Peut-être qu’à la lumière des derniers développements de la cosmologie, une réponse à cette question devient possible. Peut-être qu’il y a 30 ou 40 milliards d’années, l’Univers n’existait pas sous sa forme physique, mais, de manière plus subtile, sous la forme d’une information. Une réalité numérique, qui pourrait « encoder » sous une forme mathématique l’ensemble des propriétés et à l’évolution de l’Univers physique. Une nouvelle génération de chercheurs, à mi-chemin entre les mathématiciens et les physiciens, commence à apparaître. Tels sont ces pionniers du nom de Charles Bennett, le théoricien d’IBM, Seth Lloyd, avec son rire aigu qui fait légende, Stephen Wolfram, le père des nouveaux moteurs de recherche sur Google tourné vers la connaissance, David Deutsch, le créateur à Oxford de l’idée de dr. Peter Shore et d’autres.
Chez tous, on retrouve une trace de l’hypothèse hardie avancée par Leibnitz trois siècles plus tôt : le fond de la réalité ne serait pas composé de particules matérielles mais de cette chose tout autre, immatérielle, qu’est l’information.
Une sorte de code crypté sous la forme d’équations mathématiques avant le Big Bang? Peut-être. En tout cas, une autre manière de dire, avec Galilée : « La mathématique est l’alphabet dans lequel Dieu a écrit l’univers » et « le livre de la nature est écrit en langage mathématique ».
On trouvera plus de réponses dans l’ouvrage qui fait état d’une révolution sans précédent, aux confins de la physique et de la métaphysique : Le Mystère du satellite Planck. Qu’y avait-il avant le Big Bang » d’Igor et Grichka Bogdanov. Préface de Luis Gonzalez-Mestres, physicien, chercheur au CNRS. Éditions Eyrolles).
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