Vous ne le saviez pas !

Comment parler canadien

Comment parler canadien

Comment parler canadien : conseils utiles

L’anglais que nous parlons ici nous est propre. Ce n’est pas une question de vocabulaire, mais plutôt «de notre manière de parler».

Pour vous mettre dans le bain, voici un exemple de cet anglais bien canadien (la traduction suit) :

Queue up, folks, and lemme tell you a story. My pal Doug pulls out of the parkade this morning, dekes between the neighbour’s dogs, does a Trudeau Stop at the 4-way and he’s on the 401 before sunup. He’s guzzling double-doubles to stay awake, just givin’ ‘er, puts like 50 clicks under him before Tom Allen comes on, and the only thing that slows him is now he has to go to the washroom.

Traduction : Rapprochez-vous, messieurs, dames, j’ai une histoire à vous raconter. Ce matin, mon copain Doug a sorti sa voiture du stationnement en évitant les chiens du voisinage sur sa route. Il a fait un stop à la Trudeau à l’intersection puis a filé sur la route 401 avant le lever du soleil. Il a enfilé deux allongés pour rester éveillé et a parcouru 50 km avant même que Tom Allen soit en ondes. La seule chose qui l’a ralenti, c’est qu’il a dû s’arrêter pour aller à la toilette.

Si cette petite histoire en anglais fait vibrer vos cordes sensibles – si vous avez tout compris de la version anglaise, j’entends –, c’est que vous êtes canadien.

Voyez-vous, nous parlons un anglais bien à nous ici. Ce n’est pas une question de vocabulaire, mais plutôt de notre manière d’assembler les mots. Parler anglais canadien, c’est bien plus que mélanger un peu d’anglais américain par ci et d’anglais britannique par là. C’est différent.

Pour illustrer ce propos, le lexicographe Stefan Dollinger compare l’anglais canadien à la neige sur laquelle les skieurs olympiques ont récemment glissé à Whistler, en Colombie-Britannique . Si certains auraient cru qu’il s’agissait de la neige de la Sierra Nevada, par moments on la méprenait pour la neige de Salt Lake City. Pourtant, à Whistler, la neige n’est ni comme l’une, ni comme l’autre. Elle est unique en son genre.

Stephan Dollinger, qui enseigne l’anglais à l’Université de la Colombie-Britannique, est la référence en matière de canadianismes et d’histoire de l’évolution de la langue anglaise au nord du 49e parallèle. Il dirige un projet qui lui permettra de créer un nouveau dictionnaire de l’anglais canadien comprenant plus de 10 000 mots distinctement canadiens et leur origine. Il s’agit d’une version actualisée de la bible of Canadianisms qui, vieille de 50 ans, est lamentablement dépassée. Ce nouveau dictionnaire promet à ses lecteurs des heures et des heures de lecture captivante, bien calés dans leur chesterfield (divan).

Ce projet prouve que la lingua canadiana est en fait bien cool. Comme on peut facilement l’imaginer, dans un pays aussi immense, les dialectes régionaux abondent. Pour saisir le sens d’une jolie phrase comme She’s some lop on da pond, buddy what?, il faut résolument être natif de Terre-Neuve-et-Labrador. Et pourtant, l’anglais canadien perdure avec une certaine uniformité, d’un océan à l’autre. Il n’est pas appelé à disparaître, même si nous avons l’impression de dormir avec un éléphant depuis un siècle et demi.

En passant, Canucks n’est pas du tout une insulte. C’est comme ça que nous nous appelons en anglais.

Quelques mots pour parler comme un Canadian :

  • Toonie (nom) : Pièce canadienne de deux dollars. Celle qui a la reine sur son côté face, et un ours, côté pile.
  • Pop (nom) : Boisson gazeuse.
  • Jacked (adjectif) : Animé.
  • Keener (nom) : Personne des plus enthousiastes. L’adjectif jacked se rapporte souvent au nom keener.
  • Timbit (nom) : Un tout-petit. Timbit est le nom que la chaîne de cafés Tim Horton a donné aux trous de beignes. Tim Horton est le commanditaire de plusieurs programmes des ligues mineures de sports au pays (on a donc fini par appeler Timbits les très jeunes joueurs de soccer qui portent le chandail de leur équipe affichant le logo Timbits).

Avec l’autorisation de la Commission Canadienne de Tourisme.

Nakura… Nakura… Le crâne du mal, le symbole de la Mort qu’ils vénèrent. Que savent ces sauvages des dieux d’Atlantis-au-milieu-des-eaux ? Que savent-ils des dieux invisibles et redoutables que leurs maîtres adoraient, de leurs rites secrets et majestueux ? Ils ignorent tout de l’essence invisible, de la divinité qui règne sur l’air et les éléments ; ils adorent un objet matériel à qui ils ont donné une forme humaine. Nakura fut le dernier grand magicien de Negari, encore gouverné par les Atlants. C’était un renégat ; il conspira contre son propre peuple et soutint la révolte des sauvages. De son vivant ils le suivirent ; à sa mort, ils le déifièrent. Son crâne décharné est conservé au sommet de la Tour de la Mort. De ce crâne dépendent les cerveaux de tous les habitants de Negari. (Robert Howard, La Lune des Crânes). Photographie par Megan Jorgensen.
Nakura… Nakura… Le crâne du mal, le symbole de la Mort qu’ils vénèrent. Que savent ces sauvages des dieux d’Atlantis-au-milieu-des-eaux ? Que savent-ils des dieux invisibles et redoutables que leurs maîtres adoraient, de leurs rites secrets et majestueux ? Ils ignorent tout de l’essence invisible, de la divinité qui règne sur l’air et les éléments ; ils adorent un objet matériel à qui ils ont donné une forme humaine. Nakura fut le dernier grand magicien de Negari, encore gouverné par les Atlants. C’était un renégat ; il conspira contre son propre peuple et soutint la révolte des sauvages. De son vivant ils le suivirent ; à sa mort, ils le déifièrent. Son crâne décharné est conservé au sommet de la Tour de la Mort. De ce crâne dépendent les cerveaux de tous les habitants de Negari. (Robert Howard, La Lune des Crânes). Photographie par Megan Jorgensen.

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