Les cloches en Nouvelle-France
C’est Marguerite Bourgeoys qui nous révèle qu’en Nouvelle-France française on fondait des cloches au Canada.
M. Noël Fauteux cite la note suivante tirée des « Récits » de Marguerite Bourgeoys : La cloche de l’église de Bonsecours (à Montréal) a été fondue à Québec. Monsieur Souart a payé la façon; la fonte est d’une petite cloche cassée et d’un canon cassé que j’avais obtenu de M. de Maisonneuve. Elle pèse quelque peu moins de cent livres.
Cette note de Marguerite Bourgeoys date de 1658 ou peu après. Elle ne nous dit. pas cependant le nom du fondeur québécois qui fabriqua la cloche de Notre-Dame de Bonsecours.
Mais Mgr Amédée Gosselin nous apprend qu’en 1664 Jean Hamonnet ou Amounet, avec l’aide du serrurier Charles Philippeau, coula les trois cloches de l’église paroissiale de Québec qui furent bénies peu après par Mgr de Laval. Le cuivre, l’étain, etc., qui servirent à la fabrication de ces petites cloches avaient été recueillis chez les particuliers.
Mgr Gosselin nous dit même le prix payé à MM. Hamounet et Philippeau: trois cents livres. Ces cloches devaient être fort petites si on en juge par le prix payé aux fondeurs. Hamounet dut retourner en France car on perd ses traces peu après. Hamounet n’aurait-il pas été le fondeur de la petite cloche commandée par la Marguerite Bourgeoys?
Mgr Amédée Gosselin signale trois autres fondeurs de cloches du régime français, Pierre Latour, René Chevalier et Étienne Simoneau tous trois établis à Beauport. En 1713, le maître fondeur Latour coula quatre cloches, la première pour l’église de Boucherville, la deuxième pour la chapelle Notre-Dame de Bonsecours de Montréal, la troisième pour la chapelle de la mission de Saint-François et la quatrième pour l’église de Saint-Nicolas.
Trois ans plus tard, en 1716, le même Latour coula une cloche de 1800 livres pour l’église cathédrale de Québec. René Chevalier, lui, répara ou refondit, en 1746, la cloche brisée de l’église du Cap-Santé. Quelques années plus lard, le même Chevalier rendit un semblable service à l’église de Saint-Augustin de Portneuf. Il répara une cloche brisée et il reçut pour ses services une somme de 590 livres. Cette somme comprenait l’achat du matériel nécessaire à la réparation. Enfin, c’est Étienne Simoneau qui, eu 1757, fabriqua une cloche destinée à l’église de Beauport.
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