Banquettes ou trottoirs
Qu’est-ce qu’une banquette? Nous serions curieux de savoir si quelqu’un peut répondre à cette question.
Le Dictionnaire de Trévoux (paru en 1704) donne la définition suivante du mot banquette: « Banquette se dit d’un petit chemin relevé, ou d’une petite élévation au-dessus du niveau de la rue, pour servir de chemin commode aux gens de pied, comme il y en a à Paris, au Pont-Neuf et au Pont-Royal. »
Sous le régime français au Canada, il n’y avait pas de trottoirs à Montréal ni à Québec.
Seulement, on pratiquait des banquettes en face des maisons, dans les principales rues des deux villes. À partir de 1720 ou 1721, les procès-verbaux mentionnent souvent les banquettes. Il ne faudrait pas croire, toutefois, que le mot trottoir n’existait pas à cette époque. Seulement, il avait un sens plus restreint. Le même Dictionnaire de Trévoux dit, au mot trottoir, « chemin élevé que l’on pratique quelquefois le long des quais et des ponts pour la commodité des gens qui vont à pied ».
Comme on le voit, le trottoir des rues n’existait pas encore ou était peu connu.
Constatons une très curieuse anomalie: à Québec où on a conservé la langue française le mot banquettes n’est plus en usage depuis plus d’un siècle. On se sert ici exclusivement du mot trottoir. À la Nouvelle-Orléans où la langue française a à peu près totalement disparu, on a jalousement conservé le mot banquette, même chez les personnes de langue anglaise.
