Vous ne le saviez pas !

Action de grâces

Action de grâces

Action de grâces au Canada

La fête de l’Action de grâces provient d’une ancienne tradition de célébrer les récoltes agricoles. On trouve déjà mention, dans l’Ancien Testament, de fêtes hébraïques des récoltes (Soukkhot) pour remercier Yawhé, le Créateur du monde et lui « rendre grâce ». On trouve cette fête également dans la tradition hellène, où elle est consacrée à Cérès, la déesse de l’agriculture (celle qui donna le blé à l’humanité).

Nul doute, au Canada, l’Action de grâces, la fête officielle et le jour de congé, est une fête qui a changé de date un grand nombre de fois.

Cette fête a été apportée au Québec (plutôt au Bas-Canada) par les Québécois d’origine britannique, émigrés des États-Unis vers la fin du XVIIIe siècle.

Le premier jour de l’Action de grâces fut célébré le 10 janvier 1799, « pour souligner la victoire sur nos ennemis et pour les nombreuses et inestimables grâces que nos royaumes et provinces ont reçues et continuent de recevoir chaque jour » (les ennemis, c’étaient les révolutionnaires français avec leurs idées de soulever le Québec contre l’empire britannique).

La deuxième fois, on a célébré l’Action de grâces le jeudi 12 août 1802 tout simplement « pour les grâces divines ». Après, une longue pause de 12 ans s’ensuit, pourtant, en 1814, l’Action de grâces est célébrée deux fois : le jeudi 21 avril 1814 « pour les glorieuses victoires sur nos ennemis » – en raison de la guerre contre les États-Unis, et le mardi 13 septembre 1814 « pour souligner la fin du conflit sanglant en Europe et pour assurer aux domaines du roi les bienfaits de la paix ». Six mois s’écoulent, et on fête de nouveau : le jeudi 6 avril 1815, on célèbre « la fin de la guerre avec les États-Unis et pour ramener les bienfaits de la paix ».

Dans la première moitié du XIXe siècle, on continue à fêter l’Action de grâces non pas à une date fixe mais pour marquer des événements heureux :

  • en mai 1816 : la fin de la guerre entre la Grande-Bretagne et la France,
  • en février 1833 : la fin de l’épidémie de choléra,
  • le 1er novembre 1834 : la fin de la quarantaine imposée aux navires à Grosse-Île sur les îles de la Madeleine,
  • en février 1838 : le Bas-Canada célèbre la fin de la Rébellion des Patriotes,
  • en juin 1856 : le rétablissement de la paix avec la Russie après la guerre de Crimée.

Toutefois, le retour aux racines de la fête est à chaque fois plus visible et on commence à fêter l’Action de grâces comme un jour de remerciement à Dieu pour une récolte abondante et pour la paix dans le pays, avec quelque exceptions : par exemple, le 15 avril 1872, le jour de l’Action de grâces fut célébré pour remercier la guérison du prince de Galles, le futur roi Édouard VII, d’une grave maladie et en juin 1887, c’est le 50e anniversaire de l’accession au trône de la reine Victoria (mais la même année, en novembre, on fête aussi une récolte abondante). Au XXe siècle, la formule change pour devenir plus généralisée : « pour rendre grâces au Dieu tout-puissant des bienfaits dont jouit le peuple du Canada ».

Dès 1879, on commence à célébrer l’Action de grâces chaque année, d’abord un jeudi de novembre, puis, dès 1899, un jeudi d’octobre, puis entre 1901 et 1904, c’est à nouveau un jeudi de novembre, par la suite, on fête toujours en octobre. Chaque fois, la fête est annoncée avec avec quelque mois d’anticipation et personne ne sait en avance quel lundi ou quel jeudi sera choisi pour fêter.

En 1921, la Loi du jour de l’Armistice prescrit que le jour de l’Action de grâces sera désormais célébré le lundi de la semaine du 11 novembre, mais en 1931, le Parlement canadien modifie cette Loi et le 11 novembre est proclamé le Jour du Souvenir (telle est l’appellation officielle en français de la journée marquant l’armistice).

Finalement l’Action de grâces est fêtée le deuxième lundi d’octobre, mais c’est en 1957 que la célébration du jour de l’Action de grâces est fixée de façon permanente au deuxième lundi d’octobre.

Signalons que même si, au Canada, l’Action de grâces fut empruntée aux Américains (tout comme le menu, composé avant tout de la dinde), il ne faut pas confondre l’Action de grâces canadienne et l’Action de grâces ou Thanksgiving américain qui est célébré aux États-Unis un mois plus tard qu’au Canada pour des raisons géographiques (la récolte a lieu un mois plus tard aux États-Unis).

Rappelons, que le 11 novembre 1620, le bateau, le Mayflower conduit des pèlerins puritains en Virginie, une colonie britannique en Amérique et après la première récolte de l’automne suivant, les colons qui ont survécu la première année (une moitié d’entre eux sont morts les 12 premiers 12) ont commémoré leur survie par une célébration de louanges et de reconnaissance à Dieu. Alors, un premier festin est tenu pour rendre grâce au Seigneur pour cette terre fertile qui assure la survie du groupe. C’est le résumé du « Thanksgiving », célébré chaque année aux États-Unis le dernier jeudi de novembre, une fête très populaire.

Remarquons qu’au Québec (et au Canada) la fête de l’Action de grâces n’a pas la même ampleur que chez les voisins du sud, ni le même contenu.

Croix en fleurs

Une croix en fleurs. Photo : Megan Jorgensen.

Aux États-Unis on célèbre l’action de Grâces le 4ième jeudi de novembre:

À bord du Mayflower

Cette coupe d’une réplique du Mayflower, qui traversa l’Atlantique en 1957, donne une idée du vaisseau marchand du XVIIe siècle. À bord de tels navires, la vie était rude, la nourriture détestable, la paye infime. Il n’y avait pas de poste d’équipage ; par beau temps, les matelots dormaient sur le pont. Par mauvais temps, ils se glissaient sous le pont ou à l’abri des châteaux.

Sur le dessin, sous le château avant, deux voiliers sont occupés à réparer une voile ; l’usure des voiles, due au frottement des cordages leur assurait un travail incessant.

Plus bas, trois hommes s’occupent à virer l’ancre au cabeston et, à mesure de sa remontée à bord, le câble est levé par leurs deux camarades. Situé au milieu du navire, le cabestan central servait à hisser la grande vergue, qui demeurait à poste pendant toute la traversée.

Le local de l’homme de barre se trouvait sous le pont et, comme le matelot de quart ne pouvait apercevoir la voilure, les ordres lui étaient adressés du pont. Le timon étant trop lourd pour être manœuvré par un seul homme par mauvais temps, la tête du timon était pourvue d’une pièce verticale formant levier.

Voir aussi :

Vénération de Saint-Joseph. Photo de Megan Jorgensen.
Vénération de Saint-Joseph. Photo de Megan Jorgensen.
1 – Grand Mat ; 2 – Tillac ; 3 – Chaloupe ; 4 – Château avant ; 5 – Mât de misaine ; 6 – Beaupré ; 7 – Éperon ; 8 – Voiliers ; 9 – Cabestan de la ligne de mouillage ; 10 – Ligne de mouillage ; 11 – Échelle ; 12 – Magasin ; 13 – Batterie d’entrepont ; 14 – Buche à feu ; 15 – Cuisine ; 16 – Lest ; 17 – Barils ; 18 – Barils de bière ; 19 – Magasin à vivres ; 20 – Gouvernail ; 21 – Barre ; 22 – Levier à barre ; 23 – Habitacle ; 24 – Homme de barre ; 25 – Logement des officiers ; 26 – Grande cabine ; 27 – Cabine du pilote ; 28 – Dunette ; 29 – Mât d’artimont ; 30 – Demi-tillac ; 31 – Cabestan.
1 – Grand Mat ; 2 – Tillac ; 3 – Chaloupe ; 4 – Château avant ; 5 – Mât de misaine ; 6 – Beaupré ; 7 – Éperon ; 8 – Voiliers ; 9 – Cabestan de la ligne de mouillage ; 10 – Ligne de mouillage ; 11 – Échelle ; 12 – Magasin ; 13 – Batterie d’entrepont ; 14 – Buche à feu ; 15 – Cuisine ; 16 – Lest ; 17 – Barils ; 18 – Barils de bière ; 19 – Magasin à vivres ; 20 – Gouvernail ; 21 – Barre ; 22 – Levier à barre ; 23 – Habitacle ; 24 – Homme de barre ; 25 – Logement des officiers ; 26 – Grande cabine ; 27 – Cabine du pilote ; 28 – Dunette ; 29 – Mât d’artimont ; 30 – Demi-tillac ; 31 – Cabestan. Dessin ancien, image libre de droit.

3 Comments

  1. Gilles Moffette dit :

    J’aime bien cette fête du mois d’octobre.

  2. hhhhggg dit :

    Je suis un poisson!!!!!!!!!!!!!!!! XP

  3. Céline A Massicotte dit :

    J’ai 67 ans et dans notre grande famille, élargie, on a jamais fêté ça. Pour nous tant à Montréal, Lachine ou dans la région de Québec, ça n’existait même pas… À l’école, catholique évidemment, on en entendait pas parlé non plus. Niet!

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