Importance de la mémoire à long terme (texte par Megan Jorgensen, rédigé en 1998)
Importance de la mémoire à long terme : La mémoire à long terme est essentielle à la pensée, et son importance ne peut être surestimée. Dans les années 1930, Sir Frederic Bartlett a demandé à des participants d’écouter des contes folkloriques étrangers. Ensuite, il leur a demandé de raconter ces histoires, mais leurs souvenirs n’étaient souvent pas très précis.
Les erreurs de rappel observées étaient systématiques, les participants transformant les parties les plus étrangères en éléments familiers. Ils modifiaient souvent les intrigues pour les rapprocher de récits occidentaux plus conventionnels et compréhensibles.
Bartlett a expliqué que « se souvenir est une reconstruction imaginative basée sur l’ensemble des expériences passées. » Lorsqu’une personne fait face à un problème, elle s’appuie sur des schémas mentaux, des connaissances organisées et stockées.
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Par exemple, répondre à une question sur le baseball mobilise un schéma basé sur vos expériences directes et connaissances. Les découvertes de Bartlett révèlent non seulement la nature personnelle et imparfaite de la mémoire, mais aussi son utilité pratique.
Les souvenirs à long terme, lorsqu’ils sont intégrés dans la mémoire de travail temporaire, influencent nos pensées et nos actions. Depuis longtemps, on sait que notre mémoire de travail ne peut traiter qu’un nombre limité d’informations à la fois.
George Miller a déterminé, par des expériences psychologiques, que la capacité moyenne de la mémoire de travail est de sept éléments. Certaines personnes retiennent huit ou neuf éléments, tandis que d’autres seulement cinq, mais la moyenne reste autour de sept.
Les numéros de téléphone à sept chiffres illustrent cette moyenne, bien que des techniques de regroupement augmentent cette capacité. La langue humaine, intégrée à notre cerveau, multiplie notre pouvoir de catégorisation et de regroupement d’informations.
Un simple nom peut parfois impliquer une culture entière, démontrant ainsi l’efficacité cognitive unique du cerveau humain.
Le concept de mémoire de travail englobe ce qui était autrefois appelé mémoire à court terme. Cependant, la mémoire de travail ne se limite pas au stockage temporaire, elle sous-tend également les efforts mentaux.
Comme l’a noté Minsky, penser implique de jongler avec des éléments mentaux : comparer, juger, prédire et analyser. Les fonctions exécutives de la mémoire de travail sont responsables de ces activités complexes de jonglage mental.
Certains scientifiques comparent ces fonctions exécutives à un système d’exploitation supervisant le flux du traitement des informations. Elles déplacent les données de la mémoire permanente (ROM) vers l’unité centrale avec une mémoire active (RAM).
Les fonctions exécutives mettent à jour la mémoire temporaire et sélectionnent les systèmes spécialisés nécessaires pour travailler sur une tâche. Elles déplacent aussi des informations pertinentes de la mémoire à long terme vers l’espace de travail temporaire.
Elles dirigent l’attention sur des stimuli spécifiques tout en ignorant d’autres, selon l’activité en cours dans la mémoire de travail. Ces fonctions planifient également les étapes des tâches complexes et ajustent l’attention entre les activités nécessaires.
Cruciales pour la prise de décision, elles permettent de choisir entre différentes actions selon la situation et les attentes futures. En résumé, elles rendent possibles la pensée pratique et le raisonnement dans des contextes divers et dynamiques.
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La fonction exécutive représente une capacité mentale puissante, mais elle a des limites comme l’espace de travail. Elle peut gérer une ou quelques tâches à la fois, expliquant pourquoi un numéro de téléphone est vite oublié.
Avec entraînement, nous pouvons diviser notre attention entre deux tâches mentales simultanément, mais avec difficulté. En ce sens, la fonction exécutive ressemble à un vieux système DOS, incapable de multitâche comme les systèmes modernes.
Cependant, la segmentation joue un rôle clé dans la planification des étapes d’une tâche complexe et liée à un objectif. Gérer plusieurs objectifs non liés simultanément surcharge le système, entraînant stress et baisse des performances mentales.
Les lobes frontaux contiennent les circuits neuronaux responsables de la mémoire de travail et des fonctions exécutives. Lorsqu’ils sont surchargés, la planification, la prise de décisions et d’autres aspects de la vie mentale en souffrent.
(Source : Synaptic Self. How Our Brains Become Who We Are. Joseph LeDoux (auteur de The Emotional Brain).
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