Évaluation des actions : La rationalité des institutions
Rationalité des institutions : La plupart d’entre nous constatons qu’au moins une partie (et souvent la totalité) de nos fonds investissables est entre les mains de gestionnaires de portefeuilles institutionnels – ceux qui gèrent les grands fonds de pension et de retraite, les fonds communs de placement, les organisations de conseil en investissement, et autres.
Dès 1960, les institutions et autres investisseurs professionnels représentaient près de la moitié du total des actions échangées à la Bourse de New York. Deux décennies plus tard, les institutions telles que les fonds communs de placement ou les fonds de pension en étaient venues à dominer presque complètement le marché.
À la fin des années 1980, ces organisations représentaient généralement 85 % ou plus du volume des échanges à la Bourse de New York. Assurément, dans un marché où les investisseurs professionnels dominent les échanges, les règles du jeu ont dû changer. Le raisonnement pragmatique et précis des professionnels devrait garantir que les excès extravagants du passé seront évités.
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Et pourtant, en 1969, une entreprise avec un chiffre d’affaires annuel de seulement 16 millions de dollars était « évaluée » par le marché à 1 milliard de dollars. On obtenait cette dernière valeuren multipliant le nombre d’actions en circulation par le prix par action. Au cours des trente dernières années de domination institutionnelle du marché, les prix ont souvent fluctué plus rapidement. Dans des proportions bien plus importantes que ce que l’on pouvait raisonnablement expliquer par des changements apparents de leurs valeurs intrinsèques anticipées.
En 1985, par exemple, General Electric annonça que ses scientifiques avaient créé des répliques exactes du diamant. Le marché s’enthousiasma immédiatement. Malgré la reconnaissance publique que ces diamants n’étaient pas adaptés à la vente comme pierres précieuses. On ne pouvait pas les fabriquer assez bon marché pour un usage industriel. En vingt-quatre heures, les actions de G.E. augmentèrent de 4 ¼ points. Cela accrut la valeur marchande totale de toutes les actions G.E. de près de 400 millions de dollars. Soit environ deux fois la valeur alors courante des ventes mondiales totales de diamants. Six fois la valeur de toutes les ventes de diamants industriels.
Rationalité des institutions
En 1988, Johnson & Johnson fit un annonce sur un de ses produits dermatologiques sur ordonnance relativement mineurs. En effet, le Retin-A existait depuis des années comme médicament contre l’acné. Pourtant, il pourrait avoir un marché beaucoup plus large qu’on ne l’avait imaginé auparavant. Les résultats des tests avaient montré que des applications répétées de Retin-A sur une peau vieillissante pouvaient effectivement éliminer les rides. Immédiatement après l’annonce, l’action ordinaire de Johnson & Johnson bondit de 8 dollars par action. Elle a augmenté ainsi la valeur marchande de l’entreprise d’environ 1,5 milliard de dollars.
Bien sûr, nous ne devrions pas généraliser à partir de cas isolés. Les investisseurs professionnels ont cependant participé à plusieurs mouvements spéculatifs distincts. Cela des années 1960 aux années 1980. Dans chaque cas, les institutions professionnelles ont enchéri activement pour des actions. Non pas parce qu’elles estimaient que ces actions étaient sous-évaluées selon le principe des fondamentaux solides. Mais parce qu’elles anticipaient que de plus grands fous prendraient ces actions de leurs mains à des prix encore plus gonflés.
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