Évolutionnistes contre créationnistes (Texte par Poul Andersen, traduit par Megan Jorgensen en 1999)
Évolutionnistes contre créationnistes : En 1830, Charles Lyell publia un ouvrage révolutionnaire démontrant que les forces façonnant la Terre restent constantes. À cette époque, on découvrait que l’homme avait coexisté avec des animaux disparus depuis longtemps.
En 1836, Christian Thomsen établit la base de l’archéologie moderne en définissant les âges de pierre, bronze et fer. L’âge de pierre, selon lui, remontait très loin dans l’histoire de l’humanité et marquait des débuts anciens.
L’intérêt pour la préhistoire grandit rapidement parmi le public et les scientifiques, grâce aux découvertes et reconstitutions. Lors de l’exposition du Crystal Palace de 1856, des statues de dinosaures en taille réelle suscitèrent curiosité et confusion.
La même année, les restes de l’homme de Néandertal furent découverts en Allemagne, générant des débats parmi les biologistes. Certains nièrent son statut humain, inventant des récits fantaisistes pour expliquer ces découvertes mystérieuses.
Malgré cela, les preuves accumulées et les progrès en géologie rendirent difficile la croyance en leur disparition lors du Déluge. Ces créatures, qualifiées d' »antédiluviennes », remirent en question les récits bibliques concernant l’histoire de la Terre.
1859, Charles Darwin publia « De l’origine des espèces », démontrant que l’évolution est un processus naturel compréhensible. Cette hypothèse avait également été envisagée indépendamment, avec moins de détails, par Alfred Russel Wallace.
Quatre ans plus tard, Lyell publia « L’Antiquité de l’homme prouvée par la géologie », créant une autre révolution intellectuelle. Parallèlement, des chercheurs français, tels que Boucher de Perthes et Édouard Lartet, découvrirent toujours plus de traces humaines anciennes.
En 1871, Darwin publia « La descendance de l’homme », expliquant comment humains et primates partagent potentiellement un ancêtre commun. Cette idée était déjà largement acceptée, bien qu’elle ait provoqué une opposition populaire et académique importante.
Pendant la guerre civile américaine, certains déniaient tout lien entre les singes et figures héroïques comme Robert E. Lee. Beaucoup de religieux s’opposaient fermement à l’idée que la Genèse ne soit pas un récit littéral de la création.

Il faut reconnaître que certaines personnes ont contribué à enrichir les connaissances dans ce domaine, notamment en France. Thomas Henry Huxley débattait avec l’évêque Samuel Wilberforce, un homme cultivé et philanthropique, loin de tout préjugé.
Malgré cela, les données accumulées ne cessèrent de croître grâce aux travaux de chercheurs pionniers dans ce domaine. En 1865, le moine autrichien Gregor Mendel établit les bases de la génétique, ses travaux demeurant ignorés pendant une génération.
Ils furent redécouverts après que Hugo de Vries, néerlandais, identifia vers 1895 le phénomène de mutation décisif pour Darwin. Ce facteur devint la matière sur laquelle opèrent les principes de sélection naturelle et sexuelle décrits par Darwin.
En 1891, Eugène Dubois, autre chercheur néerlandais, trouva à Java des reliques humaines primitives liées aux origines. Ces connaissances révélaient un monde existant bien avant l’apparition des humains modernes, démontré par des découvertes fossiles.
Un exemple clair est celui de l’évolution du cheval, retracé par l’Américain O.C. Marsh grâce à des fouilles rigoureuses. Ces découvertes permirent alors de voir l’évolution en action, appliquée à des observations scientifiques ou à la vie quotidienne.
Un cas notable est le mélanisme industriel : les papillons mouchetés devinrent plus sombres pour mieux se camoufler sur les arbres. Avec la réduction de la pollution dans nos vies modernes, cette espèce redevient plus claire actuellement, selon des observations.
Les créationnistes objectent que ces cas relèvent de la variabilité plutôt que d’une preuve valide de création d’espèces. Cependant, les changements décrits par les évolutionnistes prennent des milliers ou millions d’années pour se manifester pleinement.
Les preuves sont indirectes, tout comme celles des récits chroniqués dans la Bible, selon les arguments des créationnistes.
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