Le bonheur et l’absence du bonheur

Le bonheur et son absence dans nos vies

La nature seule n’explique pas entièrement le bonheur ; selon Martin Seligman, les choix environnementaux jouent aussi un rôle majeur. Les recherches indiquent que les relations rendent heureux, tandis que l’argent, au-delà d’un seuil de sécurité, n’a pas d’impact significatif.

Entretenir de nombreuses amitiés et interagir régulièrement avec elles augmente statistiquement les chances d’être heureux. Consacrer du temps à rendre les autres heureux, par le bénévolat ou les actions charitables, est fortement lié au bonheur personnel.

Ceux qui donnent avec générosité courent moins de risques de dépression et semblent recevoir autant qu’ils offrent. Un concept paradoxal montre que plus d’argent n’apporte pas toujours davantage de bonheur après avoir évité la pauvreté. En fait, les millionnaires ne sont pas significativement plus heureux que les personnes de la classe moyenne inférieure.

La dépression et son sérieux

L’absence de bonheur est souvent synonyme de dépression, une réaction négative extrême à la vie, parfois menaçant la survie. La dépression diffère de la tristesse ordinaire ou du deuil lié aux événements difficiles comme un divorce ou une perte. Elle implique un changement profond d’humeur affectant explicitement la capacité fonctionnelle et engendre souvent un sentiment chronique de désespoir. Ce désespoir, lié à la théorie de l’impuissance acquise, s’accompagne fréquemment de modifications comportementales significatives.

Prévoyez de faire quelque chose de significatif lors d’un jour spécial – quelque chose que vous souhaitez faire et qui vous apportera le soutien dont vous avez besoin.
Il existe de nombreuses pratiques reconnues pour réduire le stress chez la majorité des personnes, comme les exercices de respiration profonde ou la relaxation musculaire progressive.Prévoyez de faire quelque chose de significatif lors d’un jour spécial – quelque chose que vous souhaitez faire et qui vous apportera le soutien dont vous avez besoin. Photo de Megan Jorgensen.

Lorsque l’on emprunte le chemin de la dépression, on ressent non seulement du désespoir, mais également un profond changement. Les habitudes de sommeil changent : on dort trop ou pas assez, et les habitudes alimentaires deviennent aussi perturbées. On perd la capacité de se concentrer et de prendre des décisions importantes, ce qui complique la vie quotidienne. Les activités apportant autrefois du bonheur cessent d’être appréciées ; la perte d’intérêt pour le sexe en est un signe notable.

La dépression touche une part importante de la population. Environ 17 % des Canadiens en feront l’expérience à un moment donné. Ce trouble est plus fréquent chez les femmes : près de 25 % en souffrent, contre environ 10 % des hommes. La dépression se manifeste de diverses manières : 40 % des personnes ne traversent qu’un seul épisode et s’en remettent totalement. Cependant, pour 50 %, la dépression revient après une période de rémission ; 10 % ne se rétablissent jamais, souffrant de dépression chronique.

Certaines personnes ne subissent pas une dépression profonde, mais vivent avec une dysthymie : une dépression légère persistante. La dysthymie provoque un état constant de morosité dès le réveil, persistant tout au long de la journée. Ce trouble de l’humeur n’est pas rare : environ 5 % des Canadiens ou plus en souffriront à un moment de leur vie.

Conclusion

La dépression et la dysthymie, opposées au bonheur, sont aujourd’hui largement traitables grâce aux services de santé mentale disponibles. Les origines biologiques de la dépression, étudiées depuis des décennies, incluent un déséquilibre des neurotransmetteurs entre certains circuits neuronaux.

Le processus de recaptage, responsable du recyclage des neurotransmetteurs, joue un rôle clé dans ce déséquilibre chimique. Les progrès ont permis d’examiner les mécanismes moléculaires des antidépresseurs, tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Ces médicaments, bien qu’efficaces pour certaines personnes, nécessitent souvent six semaines avant de produire des résultats thérapeutiques. Malheureusement, ils ne fonctionnent pas pour tout le monde ; les essais de doses ou de types d’antidépresseurs sont parfois nécessaires.

(Bibliographie : Your Best Brain, Course Guidebook, de professeur John J. Medina).

Parfois, le stress est notre ennemi. D'autres fois, les réactions au stress sont nos alliées évolutives. Photo par Megan Jorgensen.
Parfois, le stress est notre ennemi. D’autres fois, les réactions au stress sont nos alliées évolutives. Photo par Megan Jorgensen.

Pour en apprendre plus :

Laisser un commentaire