Presse d’information
Après la presse dite «de combat» et celle d’«opinion», vient le tour de la presse d’information, la presse populaire qui se veut un outil quotidien indispensable à la population. Certains journaux qui existent encore aujourd’hui, sont classés dans cette catégorie de «presse populaire » à leurs débuts, à savoir : Le Soleil, La Presse, Le Devoir, en plus des célèbres L’Action catholique, La Patrie, Le Canada et plusieurs autres.
Évidemment, la presse populaire ou la presse d’information relate des événements dans le but d’atteindre le plus gros tirage possible. Les premières pages deviennent très importantes et les titres empreints de sensationnalisme valent de grosses sommes.
Un autre facteur influence le développement de la presse d’information : c’est la publicité qui commence à jouer un rôle prépondérant au tournant du XIXe siècle. L’augmentation des tirages apporte un nombre croissant d’entreprises qui sont disposées à payer pour des annonces publicitaires, alors, la bataille des tirages éclate.
En 1911, au Québec, vivent deux millions de personnes, mais la plus grande partie ne lisent pas le journal. Or, les entreprises ont besoin de gens qui sachent lire et qui achètent la presse, d’où leur défense acharnée de l’instruction publique gratuite.
« Nos gens ne savent pas, ils ignorent tout des auteurs français contemporains » – ce sont les mots du célèbre journaliste et politicien de l’époque, Jules Fournier, parus en 1907 dans La Revue Canadienne.
Les entrepreneurs comprennent qu’il faut embrasser les lecteurs de toutes les classes, couches et âges. En 1880, Wilfrid Laurier fonde à Québec le journal L`Électeur qui deviendra Le Soleil.
La Tribune de Sherbrooke, paraît en 1909, Le Progrès est publié à Chicoutimi à partir de 1912, et combien d’autres, fondés dans cette perspective de gagner le plus grand nombre de lecteurs.
En 1903, à Montréal, un groupe de démocrates crée Le Canada avec le rédacteur Godfroy Langlois qui commence à promouvoir l’école obligatoire pour tous.
À cette époque, les intérêts des patrons et de la presse populaire coïncident en général et la presse d’alors se bat pour une évolution sociale qui à son tour apportera des profits aux entreprises.
Mais c’est le 17 avril 1943, que le gouvernement libéral d’Adélard Godbout propose un projet de loi instituant l’école gratuite et obligatoire. Alors, le Québec est la dernière province du Canada à adopter cette loi et à franchir cette étape, réclamée sans arrêt depuis des décennies.

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