Question du doublage : La guerre du doublage reprend de plus belle avec les Français
« Assez, c’est assez! », Serge Turgeon met le poing sur la table. Il ne cherche plus à s’entendre avec les Français sur la question du doublage. Il demande à Ottawa des mesures de rétorsion.
La guerre du doublage, qu’on croyait en voie de résorption, reprend donc de plus belle.
Dans un studio du doublage de la firme Sonolab, où même les murs absorbent sa voix de stentor, le président de l’Union des artistes (UdA) a dénoncé hier les « relents d’impérialisme » des Français. Bref, leur attitude « honteuse, mesquine et hypocrite ».
Ce qui vient de faire déborder la vase de l’indignation. En effet, une chaîne française, Canal Plus, a récemment refusé de diffuser le long métrage canadien Obsessed, doublé au Québec.
Le doublage québécois était-il si mauvais? À en juger par les extraits que l’on a présentés hier aux journalistes, il s’agissait d’un travail de première qualité, sans accent retraçable. Bref ce qu’on peut appeler du français international.
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Par la même occasion, et en guise de comparaison, on nous a fait voir et entendre des extraits de doublage français où le francophone moyen y perdait… son latin.
La question de l’accent n’a donc rien à voir là-dedans. Les Français, ont expliqué Serge Turgeon et Micheline Charest, présidente de l’Association des doubleurs, ont tout simplement décidé de se garder le monopole du doublage francophone, au mépris des ententes faites l’automne dernier.
En conséquence, il ne reste plus à leurs yeux qu’à demander au gouvernement fédéral, de qui relève ce dossier, d’imposer un quota, comme, par exemple, d’exiger que 60% des séries et films étrangers diffusés au Canada soient doublés ici même.
L’industrie du doublage, c’est plus que … du popcorn. En France, environ 1500 artistes en tirent des revenus de plus de 50 millions de dollars. Ce qui choque particulièrement l’UdA, c’est que sur cette somme, le cinquième, soit 10 millions, est fait de doublages destinés exclusivement au marché québécois. Ces productions doublées ne sont même pas diffusées en France.