Naissance de la station CKAC

Naissance de la station CKAC

Le 22 septembre 1922, à Montréal fut ouverte la première station radiophonique de langue française au monde, CKAC.

Au printemps de 1922, alors que partout dans le monde on parlait des merveilles du sans-fil, le journal La Presse annonça à ses lecteurs qu’ils pourront bientôt «être en communication constante avec le poste CKAC» que le quotidien décida d’aménager à l’étage supérieur de son immeuble principal, dans le quartier des affaires.

Le journal invita ses lecteurs à se procurer un appareil récepteur et indiqua qu’il était même possible de s’en fabriquer un chez soi pour la modique somme de $5.

Le poste à galène de l’époque fut très rudimentaire. Il s’agissait d’un cylindre, rivé sur une planche, auquel était relié une paire d’écouteurs. Une seule personne à la fois pouvait écouter puisqu’il n’y avait pas de haut-parleurs. Avec une petite aiguille reliée au cylindre et aux écouteurs, il fallait chercher sur cette galène le point sensible qu’on ne réussissait à trouver qu’après d’inlassables recherches à travers un orage de « fritures ».

La station diffusait, bien sûr, en direct et même s’il y avait de nombreux changements «imprévisibles», par rapport à l’horaire affiché dans les journaux, personne ne protestait.

Roger Baulu dans le livre consacré aux 60 ans de CKAC dit qu’à l’époque « on écoutait tout. C’était l’émerveillement collectif ».

On improvisait beaucoup. Le disque n’avait que très peu d’importance et le temps d’antenne était meublé par des interprétations musicales et vocales qui étaient faites en direct. Causeries et bulletins de nouvelles complétaient le menu des radiophiles.

Moins d’un mois après sa première émission, CKAC transmettait les résultats de la série mondiale de baseball avant même qu’ils ne paraissent dans les journaux du lendemain. C’était la première manifestation de la rivalité presse parlée – presse écrite.

À la fin de la première année de fonctionnement de CKAC, on constate 2 mille récepteurs à Montréal et 18 mille au Québec. Pour en avoir un il fallait détenir un permis, dont le coût était d’un dollar.

ckac faibanks et mary
Le studio de la station CKAC en 1922. Douglas Fairbanks et Mary Pickford de passage à la radio de CKAC. Photo : Auteur inconnu/Bibliothèque et Archives Canada / PA-139111. La photographie fait partie du domaine public.

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