Sainte-Marthe-du-Cap-de-la-Madeleine
Modeste localité de la région de Trois-Rivières, aujourd’hui, partie de l’agglomération de Trois-Rivières, bornée au sud par le fleuve et au nord par la rivière Champlain, Sainte-Marthe-du-Cap-de-la-Madeleine (Magdeleine, dans la Gazette officielle), a vu le jour en 1915. Le gouvernement la constitue en vertu de la disposition qui a pris effet en 1916 par suite du détachement d’une partie du territoire de la municipalité de la paroisse de Sainte-Marie-Madeleine-du-Cap-de-la-Madeleine, qui allait devenir, en 1918, la ville de Cap-de-la-Madeleine.
La dénomination municipale témoigne éloquemment des origines territoriales de la municipalité. En effet, d’une part, on a choisi Sainte-Marthe parce que, dans les Évangiles, Marthe et Marie de Béthanie sont sœurs. D’autre part, Cap-de-la-Madeleine constitue le nom de la municipalité mère.
En outre, l’abbé Jacques La Ferté de La Madeleine concède aux Jésuites, en 1651, sa seigneurie qui porte son nom. On connaisait le bon père en Nouvelle-France sous le nom de l’abbé de La Madeleine, surtout. Il avait le titre abbatial de Sainte-Marie-Madeleine dans le diocèse de Rouen.
Le choix du gentilé de Marthélinois, effectué au début de 1989, reflète parfaitement le lien qui existe entre le Cap-de-la-Madeleine et Sainte-Marthe-du-Cap, comme on dénomme couramment l’endroit, puisqu’il se compose de Marthe et du suffixe -linois, tiré de Madelinois, nom collectif des citoyens de Cap-de-la-Madeleine. Le minerai de fer, découvert dans la région de 1668 à l’économie locale de se développer grâce à son exploitation entre 1890 et 1967 et ce, parallèlement à l’activité agricole à laquelle se livraient les premiers colons jusqu’à ces dernières années.
Pointe de Lottinville
Située dans à Sainte-Marthe-du-Cap-de-la-Madeleine, cette pointe de terre décrit un arc de cercle sur la rive nord du Saint-Laurent, en face de Bécancour. L’anthroponyme honore les familles Lottinville. Le recensement de 1861 révèle, en effet, qui plusieurs familles Lottinville habitaient à proximité de cette pointe dans l’ancienne paroisse de Sainte-Marie-Madeleine. Il s’agissait sans doute de descendants de Pierre Lemaître, dit Lottinville qui, avec son fils Pierre, était censitaire dans le fief Gastineau en 1723. On connaît les variantes Pointe Provencher et Pointe au Vent pour identifier cette entité.
Hameau de Red Mill
Ce hameau se trouve à Sainte-Marthe-du-Cap-de-la-Madeleine, à environ 10 km au nord-est du centre-ville de Trois-Rivières. On y compte une cinquantaine d’habitations, implantées à 2 km au nord du Saint-Laurent. La première famille à venir s’installer à Red Mill, vers 1825, est celle d’Onésime Brière. Entre 1870 et 1888, quelques compagnies tentent de produire des pigments pour la peinture à partir du minerai de fer de l’endroit, mais en vain.
Toutefois, en 1890, la compagnie Canada Paint, acquise plus tard par la Sherwin Williams, dotée d’un équipement moderne, fonde officiellement l’usine de Red Mill. Elle s’assure au départ des services de John Bradley, passé maître dans l’art de préparer les pigments. C’est d’ailleurs celui-ci qui choisit le nom de Red Mill, « moulin rouge », à cause de la couleur des bâtiments de l’usine et celle de l’ocre. La désignation est d’abord attribuée à la gare puis, au bureau de poste et au hameau.
À l’époque, Red Mill est le plus important producteur nord-américain des pigments qui entrent dans la préparation de peintures et enduits de couleurs rouge et ocre. Les découvertes de produits chimiques, de résines de plastique, de dérivés du pétrole, du charbon et des huiles ont mené, en 1967, à la fermeture définitive de l’usine, alors propriété de la famille Bradley.