
Une histoire de séquestration et extorsion à Trois-Rivières en décembre 1976. L’accusé affirme qu’il a été menacé par un policier
La séquestrée raconte sa triste aventure
Trois-Rivières. Mme Georgette Barrière, présumée victime d’une séquestration survenue à son domicile du 120 de la rue Landry à Trois-Rivières, le 23 décembre 1976, a raconté, hier matin, au procès de Guy Harnois, que vers 10 heures, en matinée, deux individus sont entrés de force chez elle. Un grand individu et un petit l’ont forcée à téléphoner à son mari, gérant d’une succursale bancaire à Trois-Rivières et à lui dire qu elle était prisonnière dans un motel et que la chose était vraie.
Le plus petit a ensuite dit à M. Maurice Barrière d’aller déposer un montant de $25.000 à un endroit dans une ruelle près de la rue Saint-Maurice. Mme Barrière a ensuite été ligotée et les deux individus sont partis. Elle a réussi à se défaire de ses liens et a tenté d’appeler son mari mais les lignes étaient bloquées. Elle s’est adressée aux policiers.
Avec les $25,000
M. Barrière après avoir contacté ses supérieurs a préparé un sac contenant les $25,000 et il se préparait à partir pour aller le déposer dans l’endroit indiqué par les individus lorsque le détective Dessureault est arrivé à la banque. Le limier a rassuré M. Barrière en lui disant que son épouse était en sécurité et il lui a demandé de troquer l’argent pour n’importe quoi et du papier fut placé dans le sac. Le détective demanda à M. Barrière d’attendre une vingtaine de minutes avant d’aller déposer le sac dans la ruelle près d un poteau. Pendant ce temps, M. Dessureault est allé se cacher près de cet endroit de même que le capitaine-détective Normand Rouette. Ces deux derniers ont vu Harnois rôder dans les parages lorsque le sac eut été déposé par M. Barrière.
Me Pierre Houde, qui occupait en défense, a ensuite déclaré sa preuve close mais Me Pierre Gaudreault, défenseur de Harnois, a demandé que la preuve de la défense soit reportée à plus tard. La date sera définitivement arrêtée demain de même que celle des trois autres procès.
Guy Harnois, accusé, dit avoir fait une déclaration sous la menace
Guy Harnois un Trifluvien de 25 ans a juré qu’il avait fait une déclaration incriminante parce que le détective Guy Dessureault lui avait dit qu’il lui arracherait tous les poils de la barbe s’il ne s’exécutait pas. Hamois a fait cette déclaration lors de son procès pour séquestration et tentative d extorsion, hier (le 11 mai 1977), aux sessions de la paix. II est accusé avec trois autres présumés complices dont le- procès auront lieu plus tard, d’avoir, le 23 décembre 1976, à Trois-Rivières illégalement séquestré Mme Georgette Barrière et d’avoir tenté d’extorquer un montant de $25,000 à son mari, gérant de la succursale de la banque Royale du Canada, sur le boulevard des Récollets
Menace
Au cours d’une preuve de voir dire où il a été appelé à témoigner, Harnois a juré que Dessureault lui avait dit, en soirée du 23 décembre 1976, qu’il lui arracherait les poils de la barbe un par un s’il ne faisait pas de déclaration. Il a précisé que jusqu’à cette menace, il n’avait rien dit. II a dit ne pas se souvenir d’avoir dit aux policiers à cette occasion qu’il était tanné de ne pas avoir d’argent. II a reconnu qu’il s agissait de son écriture qui apparaissait sur le document mais qu’elle ne contenait la vérité qu’en partie à savoir qu’il avait rédigé ce que les policiers lui avaient raconté à tour de rôle.
J’ai tellement en peur
« J’ai tellement eu peur, de prétendre Harnois. que le détective Guv Dessureault m’arrache les poils de la barbe un par un que j’ai fait la déclaration ».
Tout près de là
Gérard Desjardins, co-accusé dans cette affaire, est venu déclarer qu’il avait entendu le détective Dessureault menacer Harnois car il se trouvait dans un bureau tout près de celui où se trouvait l’accusé.
Déclaration libre et volontaire dit le juge
Trois-Rivières. Le juge Maurice Langlois de la cour des sessions de la paix a déclaré libre et volontaire la déclaration faite par Guy Harnois, en soirée du 23 décembre 1976, alors qu’il s’incriminait dans la cause de séquestration de Mme Georges Barrière et de tentative d’extorsion de $25.000 aux dépens du mari de cette dernière.
Les détectives Guy Dessureault, Jacques Lauzer, Marcel Fournier et le constable Georges Marquis sont venus contredire Gérard Desjardins qui avait dit avoir été arrêté à 17h30, le 23 décembre dernier, alors qu’il l’avait été à 17h45. Le détective Dessureault a juré qu’il n’avait jamais menacé Harnois ni à cette occasion et ni à d’autres occasions. Selon les quatre témoins, l’arrestation de Desjardins a précédé celle de Harnois et à ce sujet, le détective Dessureault a souligné qu’il était arrivé au poste de police numéro un avec Harnois à 18h40. II a procédé avec son confrère Jacques Lauzer à l’arrestation de Desjardins au domicile de sa mère au Cap, mais n’a pas conduit le Madelinois à Trois-Rivières. Il a pris plutôt la direction de Trois-Rivières avec le constable Georges Marquis pour procéder à l’arrestation de Harnois.
À la suite des témoignages des quatre policiers, le juge Maurice Langlois s’est dit d’avis que la déclaration faite par Harnois aux agents de la paix, en soirée du 23 décembre 1976, avait été faite volontairement et librement et elle a été versée en preuve. Cependant personne n’en a fait la lecture mais Harnois s’incriminait dans ce document.

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