Cantons de la région administrative de la Mauricie
Canton de Suzor
À l’est de la municipalité de Parent et au nord de la voie ferrée qui va de La Tuque à Senneterre, s’étend le canton de Suzor. Arrosé par la rivière Pichoui et baigné par plusieurs étendues d’eau dont certaines ont des formes très effilées, son relief accidenté varie approximativement entre 425 m, qui est le niveau de la vallée et 620 m d’altitude. En dénommant cette entité géographique, on a voulu honorer la mémoire de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Côté, artiste originaire d’Arthabaska (1869) et décédé à Daytona Beach (Floride) en 1937. Le nom apparaît dans la Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec en 1916. L’attribution à ce personnage de l’origine dénominative de ce canton a été privilégié, bien que la Commission de géographie ait signalé en 1926 que cet espace administratif a été nommé en mémoire de Monseigneur Philippe-Hippolyte Suzor (1826-1917). Le canton a été proclamé en 1965.
Canton de Verreau
Le canton de Verreau s’étend à un peu plus de 100 km au sud de Chibougamau, dans un milieu couvert de lacs et arrosé notamment par la baie Verreau, l’une des extensions septentrionales du réservoir Gouin. Dans les île de cette baie, l’altitude du relief est de 457 m, alors qu’elle en atteint 580 dans les monts qui longent la limite nord du quadrilatère. Le nom attribué à cette entité géographique est celui d’Hospice-Anthelme Verreau (1828-1901), prêtre né à L’Islet, professeur à Sainte-Thérèse (1856-1857) avant de devenir le premier principale de l’école normale Jacques-Cartier à Montréal (1857-1901). Cet archiviste et historien, délégué en 1873 par le gouvernement canadien à Paris, Londres et Saint-Petersburg, a été le président fondateur de la Société historique de Montréal (1859-1901), membre fondateur également de la Société royale du Canada (1882) et professeur d’histoire du Canada à l’Université Laval à Montréal (1887). Parmi ses nombreux articles et ouvrages, il a recueilli et annoté une collection de mémoires concernant l’invasion du Canada en 1775, édité en 187e par Eusèbe Sénécal. À son décès, l’abbé Verreau a légué au Séminaire de Québec une inestimable collection de documents connue sous le nom de Fonds Viger-Verreau. Ce canton est noté comme nouvelle dénomination dans le premier rapport de la Commission de géographie, en 1916. Proclamation : 1965.
Canton de Toussaint
Situé dans la partie nord du réservoir Gouin, ce canton possède une superficie en eau équivalente à celle de la terre ferme. Son relief, offrant peu de variété, se maintient généralement entre 300 et 490 m d’altitude ; une colline atteint 594 m d’altitude à l’ouest du lac Gaudet. La réserve indienne d’Obedjiwan, qui occupe une presqu’île au sud de ce lac, est accessible par un chemin secondaire provenant de la route principale reliant le lac Saint-Jean à Chibougamau. Ce toponyme rappelle la mémoire du professeur François-Xavier Toussaint (1821-1895), originaire de Saint-Jean, île d’Orléans. Désireux de poursuivre ses études en génie civil après des études classiques presque complétées au Petit Séminaire de Québec, il se rend à La Nouvelle-Orléans en 1842 et doit revenir par cause de maladie. Il s’oriente alors dans l’enseignement auquel il a consacré un peu plus d’un demi-siècle, d’abord comme instituteur dans deux paroisses de l’île, à Saint-Jean (1843-1848) et à Saint-Laurent (1848-1852), puis à Saint-Michel (Bellechasse), comme directeur fondateur du collège commercial et industriel (1853-1857) et finalement comme professeur de mathématiques et de géographie à l’École normale Laval (1857-1894) Il faisait partie du groupe des six personnes de cette école qui avait ses locaux dans une aile du vieux Château, sur le site du Château Frontenac actuel. Ce dévoue pédagogue décédé le 2 décembre 1895, est l’auteur d’un manuel scolaire d’arithmétique et d’un Abrégé de géographie moderne, publié à Québec en 1877. Le nom de ce canton est signalé comme dénomination nouvelle dans la Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec, en 1916.
Canton de Vallières
Le canton inhabité de Vallières, proclamé en 1868 est situé vis-à-vis de la ville de La Tuque sur la rive droite de la rivière Saint-Maurice qui draine les ruisseau Deveriche, de la Tuque et la rivière au Lac ; il est davantage arrosé dans l’étroite partie nord que dans le sud où le relief dépasse 400 m d’altitude. Ce canton porte le nom de Joseph-Rémi Vallières (1787-1847) auquel celui-ci ajoute les mots « Saint-Réal, vers 1806. Cet avocat qui a représenté nombre de clients à la Cour du banc du roi (1815-1824), a été député de la circonscription de Saint-Maurice (1814-1816) et de la Haute-Ville de Québec (1820-1829), avant d’être nommé juge à Trois-Rivières. Nationaliste modéré qui eut néanmoins maille à partir avec le bouillant Louis-Joseph Papineau, magistrat d’envergure qui a signé une pétition contre l’Union, en 1840, Vallières de Saint-Réal a été suspendu par John Colborne en décembre 1838 pour avoir accordé l’habeus corpus à un prisonnier politique, à l’encontre de la décision antérieure du gouverneur. Réhabilité dans ses fonctions par le gouverneur Charles Edward Poulette Thompson, en 1840, il fut nommé juge en chef de la Cour du banc du roi par Charles Bagot deux ans plus tard.
Canton Tarte
Proclamé en 1965, ce canton inhabité se situe à environ 100 km au nord-ouest de La Tuque. Arrosé par la rivière Saint-Maurice, son territoire fort vallonné passe de 365 m au niveau de cette rivière à plus de 610 m d’altitude, particulièrement au nord-ouest, entre la rivière Najoua et la rivière Najoua Nord. Parmi les étendues d’eau qui le baignent, le lac Furrois, le lac Vienne, le lac du Grand Castor et le lac de l’Orignal sont les plus étendus. Cette unité territoriale porte le nom de Joseph-Israël Tarte (1848-1907), né à Lanoraie, notaire de profession qui mena parallèlement les carrières journalistique et politique. Il a fondé le journal Les Laurentides (1874), a été propriétaire, éditeur et rédacteur de l’Événement (1883-1893), de La Patrie (1897-1907), du Québec Daily Mercury (1902-1903), du Canadien (avec Louis-Georges Desjardins, 1874-1889 et seul, 1889-1893), puis collaborateur, entre autres de l’Électeur et du Soleil. En politique, il a été élu député conservateur du comté de Bonaventure à l’Assemblée législative (1877), puis député libéral des comtés de Saint-Juan et Iberville (1896) et de Montréal-Sainte-Marie (1900), période au cours de laquelle il fut ministre des Travaux publics dans le cabinet de Laurier qui le destitua en 1902. Parmi ses ouvrages il faut mentionner Les Périls de la souveraineté des provinces et La Prétendue conférence de 1887 (1889), Les États-Unis au XXe siècle (1904) et Le Procès Mercier (1892), Le patronyme de l’ancêtre était Letartre. Les descendants de Jean-Baptiste, à partir de 1769, ont adopté celui de Tarte.
Canton Tassé
Ce canton, situé au sud du réservoir Gouin appartient au réseau hydrographique de la rivière Saint-Maurice. Les principaux lacs qui le baignent se nomment Tassé, Lajoie, Dugré et Bourget. L’amplitude de son relief est de quelque 190 mètres entre le réseau des lacs et le sommet qui culmine au sud-est, à plus de 625 m. Joseph Tassé (1848-1995), journaliste, écrivit dans le Canada, publié à Ottawa (1867-1868), dans la Minerve de Montréal (1869-1872) et dans la Revue canadienne. De 1878 à 1887, il fut la représentation de la capitale canadienne à la Chambre des communes.. En 1891, il deviendra sénateur.. Parmi les ouvrages qu’il a publiés, il faut mentionner La Vallée de l’Outaouais (1873) et Les Canadiens de l’Ouest en 2 volumes (1878). Ce toponyme est présenté comme une nouvelle dénomination dans la Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec en 1916. Proclamé en 1965.
Canton de Turcotte
Le canton, proclamé en 1868 et inhabité, arrosé par plusieurs lacs et cours d’eau, l’est notamment par le lac Turcotte et la rivière aux Rats. Il est limité à l’est par la rivière Saint-Maurice qui s’encaisse dans la topographie massive des Laurentides laquelle, de 121 m d’altitude près de la rive ouest, monte jusqu’à 487 m près de la rive ouest, monte jusqu’à 487 m près du centre de cette unité géographique. Le nom qui l’identifie est celui de Joseph-Édouard Turcotte (1808-1864), avocat né à Gentilly Bécancour, admis au Barreau du Bas-Canada en 1836. Sans négliger le droit, il s’oriente dans la politique et sera député des comtés de Saint-Maurice (1841-1844 et 1851-1854), de Maskinongé (1854-1857), de Champlain (1858-1861) et de Trois-Rivières (1861-1864). Ce patriote trop peu connu, orateur puissant, a été propriétaire et rédacteur d’une publication bilingue, de tendance nationaliste et réformiste, le Journal des Trois-Rivières (1847-1853). De plus, il a été maire de Trois-Rivières (1857-1864). fondateur du collège de cette ville et président de l’Assemblée législative du Canada-Uni (1862-1863).
Canton de Routhier
Le canton de Routhier, qui a reçu ce nom en 1916, se trouve à l’est du réservoir Gouin et à la tête du Saint-Maurice. Les rivières Wabano et du Petit Rocher, deux tributaires gauches du Saint-Maurice, arrosent les secteurs nord et sud de cette unité cantonale. Né à Saint-Placide, dans Deux-Montagnes, Adolphe-Basile Routhier (1839-1920) – le premier à orthographier son nom ainsi (non pas Routier, Roudier) – fut admis au barreau en 1861. Nommé à la Cour supérieure en 1872, il en devint juge en chef en 1904. Il s’était établi définitivement à Québec en 1889. Il a été, en 1904 et 1905, administrateur de la province de Québec, en l’absence du lieutenant-gouverneur. Intéressé à l’histoire, il a laissé une œuvre littéraire considérable. Son roman Le Centurion (1909) a été traduit en plusieurs langues. Il est surtout connu comme auteur des paroles de l’hymne Ô Canada qui fut d’abord interprété lors des grandes célébrations de la fête nationale, à Québec, en 1880. Membre fondateur de la Société royale du Canada, il en fut le président en 1915. Proclamation en 1965.
Canton de Berlinguet
Ce canton (proclamation en 1965) inhabité et désigné probablement au début du XXe siècle est situé au nord-est du réservoir Gouin, en Mauricie. Une route et quelques chemins secondaires qui parcourent plusieurs cantons limitrophes y passent également. François-Xavier Berlinguet (1830-1916), fils de Thomas, était architecte, ingénieur civil, sculpteur, entrepreneur et arpenteur. Il a construit une cinquantaine d’églises et dessiné plusieurs décors intérieurs. Il a été président des architectes de la province de Québec (1892), président de la Société de géographie de Québec en 1906-1907 et membre du conseil de direction pendant plusieurs années.
Canton de Sulte
Baigné par de nombreuses étendues d’eau, dont les baies du Sud et de l’Est, les lacs Augustine, Benjamin et Sulte, ce canton est situé au sud du réservoir Gouin. Il appartient au réseau hydrographique de la rivière Saint-Maurice dans laquelle se décharge le réservoir. Les plus hauts sommets, au sud, s’élèvent à quelque 530 m d’altitude. C’est en l’honneur de Benjamin Sulte, né à Trois-Rivières (1841-1923), que cette division géographique inhabitée a été nommée. Exerçant d’abord plusieurs métiers. Sulte est par la suite commerçant, comptable, puis journaliste, collaborant à La Minerve de Montréal et au Canadien d’Ottawa. On le voit ensuite traducteur, puis sous-ministre de la Milice, de 1882 à 1902. Président de la Société royale du Canada en 1904, il est l’auteur d’un grand nombre d’études sur l’histoire canadienne et tout particulièrement d’une Histoire des Canadiens-Français, 1608-1880, publiée en huit volumes entre 1882 et 1884. Plusieurs de ses œuvres ont été colligées par Gérard Malchelosse et publiées sous le titre de Mélanges historiques. Benjamin Sulte a été honoré de son vivant puisque le nom de ce canton non proclamé figure dans Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec en 1916.
Canton de Biard
Situé à une soixantaine de kilomètres au sud du lac Saint-Jean, ce canton rappelle le souvenir du père jésuite Pierr Biard (1567 ou 1568 – 1622). Après son séjour mouvementé et difficile en Acadie (1611-1613), il fut conduit en Angleterre, d’où il il put finalement passer à Calais et rejoindre son ordre, plus précisément à Lyon, et fut employé aux missions populaires comme aumônier militaire et ce, jusqu’à sa mort. Ses œuvres, en particulier sa Relation (composée à Paris en 1614), sont très importantes pour les débuts de l’histoire canadienne. Le canton de Biard, traversé par la route reliant La Tuque et Chambord, est limité à l’est par le Grand lac Bostonnais.
Canton de Bonin
Beaucoup plus arrosé à l’est qu’à l’ouest, ce canton fait partie du bassin hydrographique du Saint-Maurice, notamment par les lacs Bonin et aux Goélands et par la rivière du Petit Rocher. Son relief, dont l’altitude varie entre 502 et 640 m, présente les aspérités et ondulations typiques du Bouclier canadien. Cette unité géographique, désignée vers 1918, est située au nord du hameau de Sanmaur. Elle a été ainsi nommée en l’honneur de Charles-Eudes Bonin (1865-1929), diplômé de l’école des chartes, explorateur du continent asiatique, nommé en 1895 vice résident en Indochine. Il est surtout connu pour son exploration du Tibet (1896-1900) dont le récit a été publié. Cherles-Eudes Bonin a été consul général de France au Canada de 1912 à 1918, ministre plénipotentiaire à Lisbonne et, en 1925, occupait le poste de directeur des archives des Affaires étrangères.
Canton d’Évanturel
Ce canton assez marécageux s’inscrit dans le réservoir Gouin, à 150 km à l’est de Senneterre, en Abitibi. Plus aquatique que terrestre, il est baigné sur la moitié de sa surface par la baie Saraana, où s’étalent plusieurs îles. La surface de son terrain, peu ondulée, s’élève à 502 m. Il a été désigné pour honorer la famille de ce nom, mais tout particulièrement François Évanaturel (1821-1891), avocat né à Québec admis au barreau en 1845. Il a été député du comté de Québec, d’abord de 1855 à 1858 puis de 1861 à 1867, ainsi que ministre de l’Agriculture dans le cabinet Macdonald-Sicotte à Ottawa, en 1862-1863. De 1866 à 1872, il a été propriétaire et rédacteur du journal Le Canadien de Québec, Le nom de ce canton a été publié en 1916 dans Nomenclature des noms géographiques de la province de Québec, premier rapport de la Commission de géographie du Québec.
Canton de Bochart
Ce canton inclus dans la réserve faunique Ashuapmushuan est traversé par la route menant de Saint-Félicien à Chibougamau, on y trouve le lac Chigoubiche. Son est celui de Charles Du Plessis-Bochart, officiel de marine, lieutenant d’Émery de Caen et commis général de la Compagnie des Cent-Associés. Il a fondé un poste de traite à Tadoussac, et fut un aide précieux pour le fondateur de Québec, Samuel de Champlain. S présence en Nouvelle-France n’est attestée qu’entre 1633 et 1636. Nous savons peu de chose sur lui.
Canton Borgia
Ce canton de forme irrégulière est limité au sud par la rivière Bostonnais, situé entre La Tuque et Chambord et traversé par la route qui relie ces deux villes. Il a été désigné, vers 1915, en l’honneur de Joseph Le Vasseur Borgia (1773-1839), né à Québec, avocat, lieutenant , un des fondateurs du Canadien (1806) et député au parlement du Bas-Canada pendant près de vingt ans, de 1808 et 1820, puis de 1824 à 1830. Il était le petit-fils de François-Louis Le Vasseur qui prit le nom de Borgia, selon le père Louis Le Jeune, en raison de la canonisation de de saint François de Borgia (1510-1572) survenue en 1671.
Canton Bourassa
Ce canton chevauchant la rivière Saint-Maurice, voisin sud-est du réservoir Gouin, fut nommé d’après Henri Bourassa (1868-1952), fondateur et directeur du quotidien Le Devoir, de 1910 à 1932, orateur, auteur de plusieurs publications et de brochures, homme public d’envergure nationale et défenseur du nationalisme canadien-français, du catholicisme et de la langue française. Fils du peintre Napoléon Bourassa et de Marie-Julie-Azélie Papineau, il se trouvait le petit-fils du patriote Louis-Joseph Papineau. Député du comté de Saint-Hyacinthe à l’Assemblée législative (1908-1912), il redevint député de Labelle à la Chambre des communes, de 1925 à 1935. Le nom de ce canton est signalé dans Noms géographiques de la province de Québec en 1921.
Canton de Bureau
Homme politique né à Trois-Rivières en 1860, Jacques Bureau exerça le droit au Manitoba, au Wisconsin et dans sa ville natale. Il fut député fédéral de Trois-Rivières de 1900 à 1925, conseiller juridique du Canada de 1907 à 1916, ministre de la Douane de 1921 à 1925 et sénateur en 1935. Il mourut en 1933. Le canton identifié par son nom et signalé dans « Noms géographiques de la province de Québec », en 1921, est situé au sud-est du réservoir Gouin, à l’une des têtes de la rivière Saint-Maurice et à peu de distance du barrage Gouin élevé dans le canton de Levasseur, au nord du canton de Bureau.
Canton de Buteux
Situé au nord du réservoir Gouin dans une région abondamment arrosée et couverte de forêts, ce canton a été nommé en l’honneur du père jésuite Jacques Buteux (1599-1652) qui arriva à Québec en 1634. Il fut aussitôt envoyé à la mission de Trois-Rivières dont il devint supérieur en 1639. Au cours de son deuxième voyage qu’il effectuait chez les Attikameks, au printemps de 1652, dans le bassin supérieur de la rivière Saint-Maurice – appelée alors Rivière des Trois-Rivières -, escorté d’une soixantaine de représentants de cette nation, de quelque Français et d’un Huron, il fut attaqué et tué par une bande d’Iroquois. Il a laissé une « Relation » du premier voyage qu’il avait fait l’année précédente au même endroit. Le nom est publié dans « Noms géographiques de la province de Québec », en 1921.
Canton Buies
On trouve le canton de Buies au sud-ouest du réservoir Gouin. Le territoire est parsemé de plans d’eau, le lac Buies notamment, et pratiquement inhabité, si on excepte le hameau de Clova. Désigné en 1916, ce canton rappelle l’écrivain Arthur Buies (1840-1901). Né à Montréal d’un père d’origine écossaise et d’une mère canadienne-française, tous deux décédés en Guyane anglaise où le père était gouverneur, le jeune Buies fut élevé par ses grands-tantes qui étaient alors seigneuresses de Rimouski. St trouvant en Europe en 1860, il s’enrôla dans les troupes de Garibaldi et combattit pour la cause de l’unité italienne. De son retour à Montréal, en 1862, il entreprit ses études en droit et devint avocat en 1866. Sa vraie vocation se trouvait cependant dans le journalisme et les terres. La « Lanterne », fondée en 1868, dura moins d’une année mais fut très remarquée par son opposition très vive à George-Étienne cartier et par son anticléricalisme, qui fit comparer Buies à Voltaire. L’Indépendant, publié pendant quelques mois en 1870, comportait au début une page en anglais et trois pages en français. Libéral et anticlérical, Le Réveil, organe radical de l’Institut canadien, commença à paraître en mai 1876 mais ne résista pas à la sévère interdiction de l’archevêque Taschereau dès l’automne de cette même année. Sa rencontre avec le curé Labelle, en 1879, allait réorienter complètement la carrière de Buies, qui s’intéressa dès lors à la colonisation et publia plusieurs ouvrages de porté géographique sur les régions du Québec, notamment le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, L’Outaouais supérieur, les Laurentides, la Vallée de la Matapédia. Très soucieux de la qualité de la langue, il publia plusieurs opuscules sur les anglicismes et la terminologie. Buies fut en outre un ardent apôtre de l’histoire et de la géographie dans les programmes scolaires.
Canton de Brochu
Ce toponyme a été attribué en l’honneur de Michel-Delphis Brochu (1853-1933), médecin de Québec, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval. Aliéniste, il était directeur général de l’asile de Beauport au début du XXi siècle,établissement nommé par la suite Hôpital Saint-Michel-Archange, puis centre hospitalier Robert-Giffard. Il est connu également pour avoir été le promoteur du Premier congrès des médecins de langue française en Amérique tenu à Québec, au Château Frontenac, en 1902, de même que le premier président de l’Association des médecins de langue française de l’Amérique du Nord. Le canton, en grande partie couvert par le réservoir Gouin, est signalé en 1921, dans « Noms géographiques de la province de Québec », donc du vivant du docteur Brochu.
Canton Cadieux
Cadieux est le nom attribué à un canton situé à environ 45 km au nord-nord-ouest de La tuque et mentionné dans la nomenclature intitulée : « Les cantons de la province de Québec » (1913). Il est traversé par la rivière Saint-Maurice qui, à cet endroit, prend le nom de Réservoir Blanc à cause du barrage du Rapide-Blanc qui bloque les eaux de la rivière à l’extérieur du canton ; celui-ci est également arrosé par la rivière Pierriche, la Petite rivière Pierriche, la rivière Cadieux et les Quatre Lacs sur le cours de la rivière Jolie, ses principaux tributaires. Ce territoire inhabité dont le relief varie approximativement entre 400 et 500 mètres d’altitude porte le nom de Jean-Baptiste Cadieux, guide forestier qui explora la région du Saint-Maurice en 1827. Selon l’historien Benjamin Sulte, il était peut-être un descendant du fameux Jean Cadieux, voyageur des Pays-d’en-Haut qui mourut en héros sur l’île du Calumet en 1709.
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