Voir Québec et mourir
La deuxième bataille des Plaines d’Abraham
Vous trouvez les rues de nos villes trop agitées avec ces manifs d’étudiants aux carrés rouges? Le roman Voir Québec et mourir va vous réconcilier avec l’actualité.
Écrit par Jean-Michel David, qui a travaillé cinq ans en psychiatrie à l’hôpital Notre-Dame, ce thriller à saveur politique tient le lecteur en haleine et accroché jusqu’au bout.
Dans Voir Québec et mourir, l’auteur imagine un troisième référendum sur la souveraineté, déclenché par un Parti québécois revenu au pouvoir. Et vous vous en doutez, ce référendum voit le OUI l’emporter.
… Plaines d’Abraham, le 24 juin 2014. En ce soir de la Saint-Jean-Baptiste, le premier ministre du Québec Georges Normandeau annonce la tenue d’un troisième référendum pour le 14 juillet suivant, opération soigneusement planifiée depuis des mois.
Cette déclaration est le point de départ d’une palpitante aventure et l’Histoire se met en branle à une allure folle… Le résultat du référendum déclenchera une guerre ouverte…
Le premier ministre du Canada Jonathan Roof ne lâche pas le morceau à tel point que le M. Trudeau, avec son Acte des mesures de guerre, fait figure d’un enfant de chœur.
Jonathan Roof mobilise donc les Forces armées canadiennes et la Gendarmerie royale pour empêcher le Québec d’accéder à l’indépendance. Par contre, les services secrets canadiens se mettent au service du Québec souverain grâce à leur chef Curtis Taylor, originaire de Chicoutimi.

D’abord idéologique, la lutte se transporte dans les rues. Des clans grouillants de politiciens, policiers, militaires, agents secrets, jeunes nationalistes, gangsters, mafia italienne, motards criminalisés s’affrontent…
Des centaines de bombes explosent, la résistance s’organise et la lutte s’intensifie pour atteindre son paroxysme lors de la seconde bataille des Plaines d’Abraham … L’hécatombe se prépare…
Le Québec uni combat les envahisseurs fédéraux. Les motards, la police, les étudiants, la mafia, les militaires de Valcartier, de Bagotville et de Sain-Jean tombent par milliers…
Le roman est composé de trois parties. Dans la première nous assistons à la présentation des personnages et de leurs influences sur les événements qui mènent jusqu’au référendum. Dans la seconde partie, on assiste à l’exécution des plans préparés dans la première partie. C’est un passage violent qui laisse sans souffle et qui prépare l’arrivée de la troisième partie que l’on pourrait comparer à la réaction suite à l’état de choc.
Jean-Michel David mène le sujet avec une certaine notion d’humanité et d’humour, dénuée de cynisme et de naïveté. Il se peut, le roman ne se taillera pas une grande place dans l’histoire de la littérature québécoise, en raison de ses situations improbables et peu crédibles, mais on passera un bon moment et on sourira en reconnaissant quelques personnages et situations, même si l’analyse politique sur laquelle repose ce roman est très sommaire (ajoutez à ça des commentaires désobligeants sur les militaires et une vision on dirait simpliste et naïve du modus operandi des gouvernements).
D’autre côté, les implications du choix référendaire, ainsi que les racines qui le portent, sont bien présentées, ce qui permet au lecteur de s’interroger lui-même sur ses convictions.
Mais enfin, il s’agit du premier livre de Jean-Michel David et on peut dire qu’un nouvel écrivain intéressant est né au Québec, et on a bien hâte de lire ses prochains textes.
À noter que plus la lecture avance, moins il est aisé de mettre le texte de côté pour faire autre chose, alors prévoyez du temps.
La bande-annonce inspirée du roman Voir Québec et mourir.