
Seeker, extrait du roman
par Jack MacDevitt
Adam Wescott avait mené à bien quatorze missions pour le compte de Survey sur une période de plus de quinze ans allant de 1377 à 1392.
Je commençai par la plus récente, et remontait dans le temps, passant en revue chacune des missions qu’il avait partagées avec Margaret. C’était peut-être un brin exagéré, mais je ne voulais rien négliger.
Les vols Survey étaient en règle générale des objectifs globaux. Il s’agissait de choisir un amas stellaire, d’y aller, de prendre des clichés, de recueillir les relevés des capteurs, de mesurer tout ce qui était en vue puis de passer à la suite. Adam avait un intérêt tout particulier pour la mécanique des étoiles de la classe G lorsqu’elles approchent de leur phase d’embrasement d’hélium. Trois de ces missions, incluant la dernière, concernaient le sujet, sans qu’il soit question pour autant de négliger l’étude d’autres aspects de la « lumière stellaire » centrale (ainsi dénommait-on généralement l’étoile la plus brillante du secteur) ou du système planétaire dans sa globalité. L’hélium restait néanmoins le point le plus important. Du coup, toutes les étoiles de l’itinéraire choisi étaient âgées.
Je visitai chaque système avec eux, examinai les images, feuilletai, page après page, tous les détails collationnés sur chaque soleil, sa constante de gravitation, sa masse, son domaine de températures et ainsi de suite. Durant leur carrière conjointe, les époux Wescott avaient découvert quatre mondes abritant de la vie – lors de leur première sortie ensemble, lors de leur troisième, puis deux mondes lors de leur septième. J’entendais leurs voix, celle d’Adam assez basse, caractéristique d’un chercheur calme et méthodique en toutes circonstances, et celle de Margaret : douce et voilée, elle contrastait davantage avec son maintien plein d’assurance et d’autorité.
Je les entendis évoquer la seule fois où ils avaient pensé avoir détecté des signes d’intelligence, dans une forêt qui ressemblait à une cité. Même s’ils ne départaient pas de leur ton professionnel, on sentait qu’il y avait de l’électricité dans l’air, jusqu’à ce que, quelques minutes plus tard, ils réalisent qu’ils avaient sous les yeux un phénomène parfaitement naturel. Leur déception était évidente.
« Il y a probablement quelqu’un là, quelque part … à part les Muets. Mais il y a tant d’endroit où chercher… D’après certains experts, quand nous aurons découvert une troisième espèce, notre propre évolution nous aura menés au-delà de notre propre humanité. »
Il n’était fait mention nulle part d’une épave ni de Margolia.
Je fis une copie des archives. À présent, il me fallait trouver quelqu’un qui soit au fait des procédures Survey…

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