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Le Petit Prince

Le Petit Prince

Le Petit Prince et le Québec

Thomas De Khonink : Un garçon qui a inspiré le Petit Prince

Au printemps 1942, Antoine de Saint-Exupéry a séjourné au Québec pendant cinq semaines, invité par l’éditeur québécois Bernard Valiquette. Sa présence dans la vieille capitale et dans la métropole n’est pas passée inaperçue, et tous les journaux ont rapporté ses commentaires sur la guerre qui faisait rage en Europe, ainsi que sur la littérature…

Le Petit Prince, ce conte philosophique le plus célèbre et le plus lu par les enfants français, était sûrement en gestation pendant ce voyage, car c’est à son retour à New York que Saint-Exupéry en commence la rédaction (le roman sera imprimé simultanément en anglais et en français aux États-Unis  en avril 1943, mais il ne paraîtra en France qu’en 1946).

Le 4 mai 1942, Antoine de Saint-Exupéry prononce une conférence à Québec, au Palais Montcalm. Cette conférence est tenue sous les auspices de l’Institut canadien et  organisée par le docteur Charles De Koninck, résident de la ville de Québec, chez qui Saint-Ex passera la nuit après la conférence.

Après la conférence, un groupe d’intellectuels se retrouvent chez les De Koninck, dans leur grande demeure, au numéro civique 25 de la rue Sainte-Geneviève, dans le Vieux-Québec.

Saint-Exupéry délaisse rapidement les conversations intellectuelles entre adultes pour partager quelques moments avec les enfants présents. C’est en ce moment que l’aîné des De Koninck, Thomas, âgé de huit ans, pose constamment des questions à l’écrivain et c’est lui qui sert d’inspiration au Petit Prince et à son dessin. En fait, la ressemblance entre le jeune garçon de huit ans et les dessins de Saint-Exupéry est frappante. On raconte que Saint-Exupéry aurait lui-même confirmé ce fait dans une lettre à l’intention de Charles de Koninck.

L’une des sœurs de Thomas, Godelieve De Koninck quant à elle, raconte l’anecdote de la façon suivante : « Je le revois, le coude appuyé sur la tablette qui surplombait la cheminée de notre salon quand il était invité à souper. Les cheveux noirs, lisses, une physionomie spéciale mais que j’aurais de la difficulté à décrire ; silencieux, des yeux extraordinaires, profonds, qui nous fouillaient comme des rayons X. Il avait l’air de s’ennuyer. Les adultes passaient à table et je ne sais pas par quelle astuce, mais tout à coup, il se retrouvait avec nous, au sous-sol. Il s’asseyait par terre, nous fabriquait des avions en papier et les faisait voler d’un bout à l’autre de la pièce. Thomas lui posait des questions. Pourquoi ? Quand ? Comment ? Peut-être un peu à la façon du petit Prince… » (Godelieve De Konink, Souvenirs pour demain, éditions Godelieve De Koninck, 2011, p. 48).

Petit Prince

Le Petit prince, vu par le musée Grévin de Montréal. Crédit photo : GrandQuebec.com.

Le garçon qui aurait inspiré le Petit Prince, Thomas De Koninck, raconte cette histoire au journal La Presse en mai 2003, puis au Soleil en février 2006.

Quant à Thomas De Koninck, né le 26 mars 1934 à Louvain, Belgique, il a fait ses études au Petit Séminaire de Québec, à l’Université Laval de Québec et à Oxford. Dans les années 1960, il est devenu professeur à la Faculté de philosophie de l’Université Laval de Québec. Il est reconnu pour ses travaux philosophiques, dont certains lui ont valu le Prix La Bruyère de l’Académie française et le Prix de l’Association canadienne de philosophie. Il n’admet jamais être l’inspiration directe du personnage du roman le plus lu par les enfants français, mais dans le livre qu’il a codirigé avec Jean-Marc Narbonne pour rendre hommage à Thomas De Koninck, Jean-François Mattéi affirme que c’est surtout par humilité que ce philosophe québécois nie avoir été la principale inspiration de Saint-Exupéry.

Notons finalement que les liens de Saint-Exupéry avec le Québec sont restés forts. En effet, c’est dans la revue Amérique française que sa Lettre à un otage a été publiée en primeur en mars 1943. L’auteur-aviateur est disparu en mer le 31 juillet 1944, emportant avec lui les secrets de la création du Petit Prince et alimentant pour toujours la légende de ce petit garçon derrière le grand personnage.

le petit prince

Le Petit Prince, dessin par Antoine de Saint-Exupéry. Domain public, aucune licence nécessaire.

Un bracelet de Saint-Exupéry dans les filets d’un pêcheur

Cinquante-quatre ans après la disparition de l’aviateur-écrivain français Antoine de Saint-Exupéry en juillet 1944 au cours d’un vol de Méditerranée au large de Marseille. Une gourmette en argent à son nom est remontée dans les filets d’un pêcheur marseillais.

“La mer est si grande, une gourmette si petite. C’est miraculeux”, s’exclame Jean-Claude Bianco, le capitaine du chalutier L’Horizon, dans les filets duquel sont remontés le 7 septembre 1998 le bijou ayant appartenu à l’auteur du Petit Prince et deux débris d’avion.

“La gourmette était entourée d’un morceau de tissu qui était comme calciné et pétrifié, qui a été détruit lorsque nous avons brisé les concrétions”, se souvient le pêcheur, qui a confié sa découverte à la COMEX, société spécialisée dans les recherches sous-marines.

Selon German-Henri Delauze, PDG de la COMEX, on peut lire sur la plaque du bijou “Antoine de Saint-Exupéry (Consuelo) – c/o Reynal and Hitchcock, Inc. – 386 4e Avenue N.Y. City – USA”.

Cette adresse correspond à celle des éditeurs de la version anglaise du chef du chef-d’œuvre de l’écrivain, le Petit Prince, a-t-il précisé. “C’est vraisemblablement un cadeau qui lui ont fait ses éditeurs lorsqu’il vivait à New York pendant la guerre”.

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