Deux romans à décovrir

Deux romans par Georges Simenon

La nuit du Carrefour

Première édition : Fayard, 1931

On avait vu tour à tour, par les fenêtres sans rideaux, la foule des midinettes et des employés prendre d’assaut, à l’heure de midi, les crémeries de la place Saint-Michel, puis l’animation faiblir, la ruée de six heures vers les métros et les gares, la flânerie de l’apéritif…

La Seine s’était enveloppée de buée.

*

La Seine s’auréola d’un brouillard laiteux qui blanchit et ce fut le jour, éclairant les quais vides.

*

Vous êtes arrivé en France, voilà trois ans, en compagnie de votre sœur Else. Vous avez vécu un mois à Paris. Vous avez loué ensuite une maison de campagne sur la route nationale de Paris à Étampes, à trois kilomètres d’Arpajon, au lieu-dit Carrefour des Trois-Veuves.

*

Vous avez acheté une voiture de 5 CV, d’un type démodé, dont vous vous servez pour faire vous-même vos provisions au marché d’Arpajon. Chaque mois, toujours avec cette voiture, vous venez à Paris.

– Livrer mes travaux à la maison Dumas et Fils, rue du 4-Septembre, c’est exact!

*

C’est un nommé Isaac Goldberg, diamantaire à Anvers…

*

La gendarmerie fait diligence, s’adresse aux employés de la gare d’Arpajon, qui vous ont vu prendre le premier train pour Paris, en compagnie de votre sœur… On vous cueille tous les deux à votre arrivée à la gare d’Orsay… vous niez tout…

*

Et pourquoi Andersen ne se sert-il pas de celle qui est dans son garage pour fuir, au lieu de gagner Arpajon à pied et de prendre le train? Que vient faire ce diamantaire au Carrefour des Trois Veuves?

*

Comme chacun, comme les plus riches, y compris le comte d’Avrainville, j’ai acheté la nouvelle voiture à tempérament

*

Pensez que mon rayon s’étend à trente kilomètres d’Arpajon…

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Faisait chaque semaine, en train ou avion, les places d’Amsterdam, Londres et Paris.

Villa luxueuse à Borgerhout, rue de Campine. Marié. Père de deux enfants, âgés de huit et douze ans.

Mme Goldberg, avertie, a pris le train pour Paris.

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Je suis au Carrefour des Trois Veuves.

*

– Le corps de Goldberg?
– A l’amphithéâtre d’Arpajon…

Maigret rentra chez lui, boulevard Richard-Lenoir.

*

A la gare d’Orsay… Ou plutôt… Cobien vaut la course jusqu’à Arpajon?

*

N’empêche qu’à partir de Bourg-la-Reine, il dormait dans le fond du taxi. Le chauffeur l’éveilla à Arpajon, devant le vieux marché au toit de chaume.

– A quel hôtel descendez-vous?

– Continuez jusqu’au Carrefour des Trois Veuves…

*

A gauche, la route d’Avrainville, piquée d’un poteau indicateur.

*

Maigret descendit, sa valise à la main, paya le chauffeur qui, avant de regagner Paris, prit de l’essence au garage.

*

– A Arpajon ou à Avrainville… trois kilomètres pour Arpajon… Avrainville est plus près, mais vous n’y trouverez qu’une auberge de campagne.

*

– Tu sais pourquoi on appelle cet endroit le Carrefour des Trois Veuves?

*

Le maire d’Avrainville se décide à venir faire un tour…

*

Bref, il a fini par l’acheter à un collègue d’Arpajon…

*

Il avait le même complet qu’au quai des Orfèvres, un complet d’une sûre élégance, qui commençait à se lustrer.

*

Le samedi, il y a en outre les touristes qui gagnent les bords de la Loire et la Sologne…

*

En un horizon de champs, avec un toit de ferme, achevait cette sorte de symphonie de l’Ile-de-France.

*

Vous avez-vous le cadavre, à la morgue d’Étampes?

*

Mon idée est qu’il est venu de Paris, peut-être d’Anvers, en voiture…

*

A droite de la grand-route, en face du garage, le chemin d’Avrainville s’amorçait, non pas planté d’arbres comme la route nationale, amis bordé d’un seul côté par une file de poteaux télégraphiques.

*

L’auberge d’Avrainville était vide.

*

Un camion, venant d’Étampes et se dirigeant vers Paris, s’arrêta pour faire le plein.

*

Un bruit d’embrayage et le camion s’éloignait, abordait à soixante à l’heure la descente d’Arpajon.
– Elle ne viendra plus! Soupira Lucas. Sans doute a-t-elle décidé de dormir à Paris…
*
– Oui, madame… Avrainville… Et il a une branche de sapin au-dessus de la porte…

*

– Vous n’avez vu personne?
– Sauf une voiture qui a demandé le chemin d’Avrainville…
Le commissaire aperçut un feu rouge, sur la route nationale, dans la direction d’Arpajon.

*

Un moment, madame. Je parle à votre mari… Vous venez d’Avrainville… Qu’êtes-vous allez y faire?

*

Mon mécanicien est allé prévenir la gendarmerie d’Arpajon… Il ramènera un médecin… vous permettez? Je ne peux pas laisser le garage tout seul…

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– Il y a moyen de coucher par ici?
– A Arpajon ou à Avrainville… Trois kilomètres pour Arpajon… Avrainville est plus près, mais vous n’y trouverez qu’une auberge de campagne…

*

Le maire d’Avrainville se décide à venir faire un tour…

*

Bref, il a fini par l’acheter à un collègue d’Arpajon… Vouez que c’est crevant, quelques jours après, de retrouver la voiture dans le garage des Trois Veuves!

*

Il avait le même complet qu’au Quai des Orfèvres, un complet d’une sûre élégance, qui commençait à se lustrer…

*

Le samedi, il y a en outre les touristes qui gagnent les bords de la Loire et la Sologne… Notre sommeil est entrecoupé de bruits de moteur et de freins, d’éclats de voix…

*

Vous avez-vous le cadavre, à la morgue d’Étampes?

*

Mon idée est qu’il est venu de Paris, peut-être d’Anvers, en voiture…

*

A Arpajon, aucun hôtelier n’a vendu de champagne la nuit de samedi à dimanche, et je vous défie de trouver dans toute la ville des amandes grillées…

*

Je ne sais pas si vous avez la même impression que moi, en revenant d’Avrainville, tout à l’heure, dans la nuit tombante, je me suis senti désaxé…

*

A droite de la grande-route, en face du garage, le chemin d’Avrainville s’amorçait, non pas planté d’arbres comme la route nationale, mais bordé d’un seul côté par une file de poteaux télégraphiques.

*

L’auberge d’Avrainville était vide.

*

Des camions automobiles, qui font les Halles…

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– Le docteur d’Étampes! Murmura le garagiste. Il est allé en consultation à Arpajon…

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C’est du cresson pour les Halles…

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Un camion, venant d’Étampes et se dirigeant vers Paris, s’arrêta pour faire le plein.

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Sans doute a-t-elle décidé de dormir à Paris…

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Ils parcoururent encore trois fois les deux cents mètres du carrefour, puis Maigret obliqua soudain dans la direction d’Avrainville.

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– Oui, madame… Avrainville, et il y a une branche de sapin au-dessus de la porte…

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Et mon beau-frère, qui est juge de paix à Carcassonne…

– Un moment, madame. Je parle à votre mari. Vous venez d’Avrainville… Qu’êtes-vous allé y faire?

– Avrainville? Moi?…

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Devant la porte de l’auberge, à Avrainville, Lucas attendait le Parquet en montant la garde près de l’auto qui avait amené Mme Goldberg et qui avait été louée par elle à Paris, place de l’Opéra.

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La piste décrivait un arc de cercle pour aboutir au Carrefour des Trois Veuves à égale distance à peu près de la maison des Andersen, de la villa Michonnet et du garage.

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– Je voulais de toute façon vous demander la permission de me rendre à Paris…

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Trois voitures sombres montaient de la côte venant d’Arpajon, tournaient à gauche dans la direction d’Avrainville.

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Écoutez, commissaire! Il faut que j’aille à Paris…

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Il dut serrer le trottoir de plus près, parce qu’un camion, qui revenait de Paris, cornait pour réclamer le passage.

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Trois voitures étaient arrêtées à l’entrée d’Avrainville et des silhouettes s’agitaient.

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Pourquoi n’avez-vous pas accompagné votre frère à Paris?

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– Vous viviez au Danemark?
– Oui… Dans un grand château des bords de la Baltique…

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A Paris, dans les hôtels de second et même de troisième ordre, où nous avons dû descendre, il était atrocement malheureux…

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– Vous n’êtes jamais allés tous deux à Anvers?
– Nous nous y sommes arrêtés une nuit, en venant de Copenhague, voilà trois ans…

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Ce n’est pas tout à fait la même chose qu’en France… Chez nous, comme en Angleterre, dans une famille, il n’y a que le fils aîné, l’héritier du nom, qui compte…

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Ce n’est pas comme l’aristo des Trois Veuves!

*

Si vous demandez des renseignements sur moi à la Tour pointue, on vous dira que j’ai été ramassé deux ou trois fois dans des rafles, parce que ça me plaisait d’aller danser une java, rue de Lappe, surtout du temps que j’étais boxeur…

*

Voilà le camion à Groslumeau qui revient des Halles…

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Je dois regagner Avrainville, dit Maigret.

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Dehors, Maigret tomba dans une atmosphère toute chaude de soleil et, sur le chemin d’Avrainville, il fut précédé par un papillon jaune.

*

On a des renseignements de Paris… Isaac Goldberg y est arrivé dans sa voiture, une Minerva carrossée en grand sport, avec laquelle il avait l’habitude de se déplacer et qu’il conduisait lui-même. C’est dans cette voiture qu’il a dû faire la route de Paris au carrefour…

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– Le corps?
– Ils l’ont emmené à Arpajon… Le juge d’instruction est inquiet… Il m’a recommandé de vous dire de faire diligence… Il craint surtout que les journaux de Bruxelles et d’Anvers donnent une publicité trop large à l’affaire…

*

Dix minutes plus tard, on le rappelait à l’appareil. C’était le Quai des Orfèvres.

*

Nous recevons à l’instant un coup de téléphone de Jeumont… La voiture est là-bas… elle a été abandonnée en face de la gare…

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Est-ce qu’on va arrêter Carl en Belgique?

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Voyage en France coïncide avec vol de deux millions de bijoux commis à Londres, il y a quinze jours. Stop. Lettre anonyme affirmait que les bijoux étaient à Anvers. Stop. Deux voleurs internationaux ont été vus y faisant grosses dépenses. Stop. Croyons que Goldberg a racheté bijoux et s’est rendu France pour les écouler. Stop. Demander description des joyaux à Scotland Yard.

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Il paraît qu’il a l’habitude de dîner avec sa femme à Paris une fois la semaine et de se rendre ensuite au théâtre.

*

L’Escargot, rue de la Bastille. Ensuite il va à l’Ambigu. Il dort à l’Hôtel Rabuteau, rue de Rivoli.

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Ce soir où le garagiste est à Paris… Très ostensiblement.

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Pourriez-vous me dire si vous avez eu cette après-midi des communications pour le Carrefour des Trois Veuves?

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T’assurer d’heure en heure, en téléphonant à L’Escargot, puis au théâtre, puis à l’hôtel, que M. Oscar est toujours à Paris…

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Quand nous avons quitté de Danemark, nous étions ruinés… Mais mon frère était persuadé qu’avec sa culture il trouverait une situation brillante à Paris…

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Un jour qu’il était à Paris, j’ai fait venir un serrurier qui m’a fabriqué une clef de la chambre…

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J’ai acheté un revolver, à Arpajon, lors d’un autre voyage de mon frère à Paris…

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Je puis vous donner l’adresse d’une clinique de Paris… Il y en a une dans la région mais, si le blessé a de l’argent, je conseille Paris…

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A la porte d’Orléans, un homme m’a fait signe d’arrêter ma voiture…

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Il m’a ordonné de traverser Paris et de gagner la route de Compiègne, en prétendant que je devais être confronté avec un témoin.

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Un peu avant Compiègne, la route nationale traverse une forêt…

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A cinq heures, j’étais à Paris, où j’ai loué une chambre.

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Tu t’assureras que le garagiste n’a pas quitté Paris…

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Non ! Quand il va à Paris, il ne revient que le lendemain matin…

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– De la colonie pénitentiaire de Montpellier.

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Le garage était tapi au bord de la route nationale, à cinquante kilomètres de Paris, à proximité de grandes villes de province comme Chartres, Orléans, Le Mans, Châteaudun…

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Un détail surtout était intéressant : chaque soir, des camions de fort tonnage descendaient vers Paris, chargés de légumes pour les Halles.

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Je l’ai pris en filature à la porte d’Orléans…

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Un des types, je l’ai reconnu, est un tôlier des environs de la République… Un autre est marchand de bric-à-brac rue du Temple…

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Et bien! Ils ont marché à cent à l’heure dès le boulevard Saint-Michel.

Téléphone à Arpajon, Étampes, Chartres, Orléans, Le Mans, Rabouillet..

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Commence par Orléans, car ils doivent avoir déjà dépassé Étampes…

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– C’est un grand café de la porte Saint-Martin.
– Je sais… vous avez eu d’autres communications du Carrefour des Trois Veuves?

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Vous allez m’emmener à Paris, naturellement!

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Vous vous êtes mariés au Danemark?

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Car on s’apercevra que je m’appelle de mon vrai nom Bertha Krull et que, depuis un peu plus de trois ans, il y a un mandat d’arrêt lancé contre moi par la police de Copenhague…

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J’ai cinq ans à purger au Danemark pour complicité de vol à main armée et rébellion…

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Profession : mécanicien-garagiste. Ajoutez ex-boxeur professionnel, licence 1920. Champion de Paris poids mi-lourds en 1922…

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C’était un grand chirurgien de Paris, qui avait été appelé pour Carl Andersen.

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Si nous n’y réussissons pas ici, on continuera la séance au Quai des Orfèvres…

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Goldberg était à Anvers… Il avait quelque chose comme deux millions de diamants à laver… Qui est-ce qui a soulevé cette affaire?

– C’est moi ! Dit Else. Je l’avais connu à Copenhague. Je savais qu’il était spécialisé dans les bijoux volés. Quand j’ai lu le récit du cambriolage de Londres et que les journaux ont dit que les diamants devaient être à Anvers, je me suis doutée qu’il s’agissait de Goldberg.

*

File à Arpajon chercher un médecin quelconque, pour assister le professeur…

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Un gars que j’avais connu dans un bistrot de la Bastille…

*

Ça c’est dit à Paris…

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Puis il en est arrivé une que je vois encore et qui était pleine d’argenterie volée dans une villa des environs de Bougival… On a caché tout ça… On s’est mis en rapport avec des brocanteurs d’Étampes, d’Orléans et même de plus loin…

*

– Tu es née à Copenhague?
– Si vous me tutoyez, on va croire que nous avons couché ensemble…
– Réponds…
– A Hambourg.

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– Il a été décapité à Düsseldorf…
– Ta mère?
– Elle se saoule…
– Que faisait tu à Copenhague ?
– J’étais la maîtresse d’un matelot… Hans ! Un beau gars, que j’avais connu à Hambourg et qui m’a emmenée

*

Des gens qui ont leurs entrées à la cour, qui vivent la moitié de l’année dans un des plus beaux châteaux du Danemark et l’autre moitié dans un grand hôtel particulier dont le parc est aussi grand que tout un quartier de la ville.

*

– Nous nous sommes mariés en Hollande sous le nom d’Andersen…

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C’étaient les camions de légumes qui, en revenant à vide de Paris, ramenaient les marchandises volées…

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On l’a conduit une autre fois à Paris et ça a été une de nos plus belles bombes, tandis que sa femme le croyait en tournée d’inspection…

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Andersen doit aller à Paris, car il manque d’argent.

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Parle-t-on à Andersen de le reconduire à la frontière, ou de le confronter avec quelqu’un dans quelque ville du Nord ?

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On lui fait traverser Paris…. La route de Copiègne est bordée de bois touffus…

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C’est par téléphone que l’homme chargé de tuer en avis M. Oscar, de Paris…

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S’il se passe quelque chose d’anormal autour du garage il faut qu’elle téléphone à Paris, à la chope Saint-Martin…

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Ils ont pris la route d’Étampes et d’Orléans.

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Si bien qu’il ne parut pas au banc des témoins lors du procès qui se déroula à Paris.

Contre toute attente, l’extradition d’Else fut refusée et elle eut d’abord une peine de trois ans à purger en France, à Saint-Lazare.

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– Et vous vous obstinez malgré tout?
– Je m’installe à Paris!

*

À la maison centrale de Melun, deux femmes arrivaient ensemble à la visite, comme des amies inséparables.

Mademoiselle Berthe et son amant

Mardi et mercredi je serai à dix heures du matin à la terrasse du Café de Madrid. Je porterai un petit chapeau rouge.

Or, maintenant qu’il était assis à la terrasse du Café de Madrid, on pétillant soleil de mai baignait les Grand Boulevards où n’évoluaient que des silhouettes printanières.

Au moment précis où l’horloge électrique du carrefour Montmartre marquait dix heures, un petit chapeau rouge se faufilait dans la foule et l’instant d’après une jeune personne un peu boulotte s’asseyait à côté de Maigret qui remarquait aussitôt sa respiration haletante.

Cela vous ennuierait de venir chez moi? Ce n’est pas très loin d’ici… Rue Caulaincourt, à Montmartre… Avec un taxi, nous y serons tout de suite.

C’était au 67 bis, non loin de la place Constantin-Pecqueur, entre une boulangerie et le comptoir d’un bougnat. Une maison de Montmartre, comme la plupart des maisons de Montmartre, avec la loge près de la porte d’entrée, un tapis rougeâtre et usé dans l’escalier, des murs en faux marbre jaunâtre et deux portes à bouton de cuivre par étage.

Le printemps des Grands Boulevards était pâle et sans saveur à côté du printemps qu’on découvrait de ce logement perché au-dessus des toits de Paris. En bas, la rue Caulaincourt, où déferlaient autobus et camions, était comme un fleuve sombre et on plaignait ceux qui gravitaient si loin de l’air et du soleil.

Une porte-fenêtre était ouverte sur un long balcon de fer. Tout autour de ce balcon, des géraniums semblaient saigner dans la lumière et un canari sautillait dans une cage où restait encore accroché un peu de mouron du matin.

… Il était campé sur le balcon, d’où il apercevait la place Constantin-Pecqueur. Et là, juste à l’angle de la rue Caulaincourt, il pouvait voir le fameux imperméable beige qui faisait cent pas.

– Ce n’est pas un hôtel, cette maison qui est juste en face?

– L’Hôtel de Concarneau, oui…

– Eh bien! Je vais probablement m’y installer…

A deux heurs, Maigret était à l’Hôtel de Concarneau et obtenait non sans peine une chambre au sixième, juste en face du balcon de Mlle Berthe.

Ne craignez rien! Je ne suis pas bien loin! Juste en face, au cinquièe étage de l’Hôtel de Concarneau.

***

Allô! La P.J.? Passez-moiu l’inspecteur Lacroix, s’îl vous plaît… Oui, Jérôme Lacroix. De la part de son oncle Maigret… C’est toi, fiston? Saute dans un taxi et viens me dire bonjour rue Caulaincourt.

– Comment s’appelle votre établissement?

– Le Zanzi-Bar.

Il reprit l’appareil : Au Zanzi-Bar.

***

Il avait une petite chambre dans un hôtel de la rue Lepic… Il venait souvent, mais seulement dans la journée.

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Vous l’avez lue dans les journaux, mais vous n’y avez probablement pas fait attention… Quatre jeunes gens, la nuit, ont dévalisé le magasin d’un marchand d’appareil de T.S.F. du boulevard Beaumarchais…

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Ma petite Berthe, Comme tu le verras d’après cette lettre, je suis à Calais, d’où il faut que je passe la frontière au plus tôt… Tu n’as qu’à mettre dans L’Intran une annonce disant : « Albert, tel jour, telle heure », et je serai à la gare de Calais.

Voir aussi :

Mademoiselle Berthe et son amant. Photo de Megan Jorgensen.

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