Elisabeth Bathory : La comtesse sanglante
Parmi les plus grandes criminelles de l’histoire de l’humanité, citons la comtesse Elisabeth Bathory.
Elle est née en Hongrie, enn 1560, d’une famille de sang royal, comptant dans ses proches le prince Sigismond de Transylvanie, le roi de Pologne, plusieurs évêques et même un cardinal.
Les descriptions qu’on possède d’Elisabeth Bathory évoquent une femme très belle et coquette, aux gestes gracieux. Très jeune, sa sexualité exacerbée s’accomode autant des hommes que des femmes.
À l’âge de 15 ans, elle épouse Ferencz Nadasdy, un comte de la noblesse hongroise. L’empereur d’Autriche Maximilien de Habsbourg assiste en personne à leurs noces.
Alors que son mari est parti combattre les Serbes, Elisabeth s’installe dans sa citadelle de Czejthe, un château fort aux murs épais et aux sous-sols percés de cave profondes.
En se promenant dans le village proche avec l’un de ses amants, elle croise une vieille dame et se moque de ses rides hideuses. L’autre qui l’a entendue lui répond : Un jour tu me ressambleras. Dès lors, Elisabeth Bathory devient obsédée par la peur de vieillir. Un matin, elle gifle l’une de ses servantes qui lui avait tiré les cheveux en la coiffant et lui brise le nez. Du sang coule sur ses mains. On raconte que la comtesse aurait remarqué que sa peau, à cet endroit, était devenue plus blanche et plus douce. Intriguée, Elisabeth se baigna le visage dans une bassine pleine du sang de cette même servante, et aussitôt son visage lui sembla rajeuni.
Dès lors, Elisabeth Bathory va commencer par saigner ses propres femmes de chambre, puis monter une équipe pour kidnapper des jeunes filles vierges et les ramener au château. Satisfaisant du même coup ses penchants sadiques (que son mari en souriant appelait « son amusement quand elle s’ennuie »), elle fait aménager des salles de torture dans son château et passe des heures à supplicier les jeunes filles puis à les saigner, aidée par une équipe d’assistants.
Elle les mord pour boire directement le sang à la source (ce qui inspirera probablement plus tard Bram Stoker pour son Dracula) pour finir par se baigner dans de grandes bassines remplies de leur sang.
Les hurlement en provenance du château sont si assourdissants que les moines du monastère voisin s’en plaignent. L’empereur e voudra jamais accorder le moindre intérêt à ces doléances qui sont vite oubliées. Même les parents des victimes n’osent témoigner.
La comtesse Bathory, se sachant protégée par l’empereur en personne, ne se donne même plus la peine de se cacher. Elle installe une salle de torture itinérante dans son carrosse afin de se distraire durant ses longs voyages.
Cependant, elle a l’impression que le sang bleu des vierges de la noblesse est plus efficace pour lutter contre la vieillesse que celui des paysannes. C’est ce qui la perdra. Les parents des victimes commencent à se liguer. Elle perd progressivement ses soutiens,, et sera finalement arrêtée en août 1610. On découvre alors des filles emprisonnées et à moitié vidées de leur sang dans des cellules minuscules, des cadavres enterrés et également le cahier où Elisabeth Bathory a noté les noms et les supplices infligés à plus de 600 de ses victimes.
Après un procès au cours duquel tous ses complices racontèrent dans les détails les dix années de crime (il semble que d’autres aristocrates proches de l’empereur aient participé aux orgies sadiques, ce qui avait renforcé son sentiment d’impunité), ces derniers seront brûlés sur le bûcher. Quant à Elisabeth, étant de noble souche, elle sera condamnée à être emmurée vivante dans son château.
Au bout de la troisième année, remarquant que personne ne vient plus saisi la nourriture dans le trou aménagé à cet effet, on considéra qu’elle était morte.
Edmond Wells, Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome VII. Bernard Werber, Troisième Humanité. Éditions Albin Michel et Bernard Werber, Paris, 2012.
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