L’Art presque perdu de ne rien faire

L’Art presque perdu de ne rien faire

Publié chez Boréal, L’Art de presque perdu de ne rien faire de Dany Laferrière contient des réflexions de l’auteur sur divers sujets, des petites choses qui peuplent le quotidien aux grands enjeux sociétaux.

Ce livre est composé de plusieurs chroniques, dont le point de départ sont les collaborations de l’auteur à l’émission C’est bien meilleur le matin, mais pour Dany Laferrière, il ne s’agit pas de reproduire une collection de chroniques : l’auteur a assorti et retravaillé ces chroniques estivales, pour que son nouveau roman prenne corps, pour lui redonner à la fois de la diversité et une unité de ton, puis un enjeu clair pour que l’ensemble se tienne.

L’Art presque perdu de ne rien faire est surtout, un art de vivre et voici ce que Dany Laferrière lui-même annonce au sujet de cet ouvrage :

Je ne sais pas trop comment qualifier ce livre. J’hésite entre un roman des idées et un essai lyrique. En tout cas, j’essaie de brasser ensemble mes réflexions, mes émotions, mes sensations comme mes rires et mes délires, car je n’ai pas l’impression qu’on arrête de vivre parce qu’on est en train de penser.

Si mes romans sont une autobiographie de mes émotions, ce livre, dans la même veine, est une autobiographie de mes idées. Ce que je pense n’est jamais loin de ce que je sens. Comme si toute cette philosophie me venait de la petite galerie de ma grand-mère, du fond de mon enfance.

Ainsi, l’auteur propose ses réflexions sur le monde qui l’entoure, ce sont ses propres rêveries d’un promeneur solitaire: « C’est un mélange d’éclats biographiques et de réflexions ». Ce monde entraîne le lecteur dans les méandres du cerveau de l’auteur, avec ces textes en mosaïques, mélange de chroniques radiophoniques, de poèmes, de réflexions…

Laferrière nous invite à regarder le monde comme lui : « Un peu de fiction, un peu de réflexion, un morceau de commentaire, une flânerie par ci, une flânerie par là… La chronique est une vieille tradition de la littérature que nous avons laissé tomber. » On flâne à travers sa prose avec des pas de côté, s’arrêtant au détour d’une pensée ou d’une image.

dany laferriere
On suppose que vous vous trouvez à ce moment-là quelque part au sud de la vie. Il faut attendre alors un midi de juillet quand la chaleur devient insupportable. Une cuvette blanche remplie d’eau fraîche sur une petite table bancale, sous un manguier. Vous arrive en sueur d’une demi-journée  agitée pour vous asseoir à l’ombre, sans rien dire pendant un long moment, jusqu’à ce que votre sieste soit interrompue par le bruit sourd d’une mangue qui vient de tomber près de votre pied. Il faut la respirer longuement avant de la dévorer jusqu’à ce qu’il ne reste plus une once de chair ni non plus une goutte de jus. Puis vous vous lavez le visage el torse et  dans la cuvette d’eau avant de retourner à votre chaise. La mangue de midi est la grâce du jour (Extrait du L’art de manger une mangue).

Né à Port-au-Prince en 1953, Dany Laferrière a grandi à Petit-Goâve. Il s’installe au Québec, où son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, paraît en 1985. Le succès est immédiat et le jeune écrivain devient alors l’un des principaux représentants d’une nouvelle génération d’auteurs dans le paysage littéraire québécois. Il écrit ensuite Éroshima, L’Odeur du café (récompensé par le prix Carbet des Caraïbes), Le Cri des oiseaux fous (ce roman lui remporte le prix Carbet des Lycéens), Je suis fou de Vava (Prix du Gouverneur général du Canada de 2006), L`Énigme du retour et plusieurs autres textes à succès. Il a scénarisé quelques longs-métrages, le plus souvent des adaptations cinématographiques de ses romans. Il mène, parallèlement à ses activités littéraires, une carrière de journaliste et de chroniqueur. Ses livres ont été édités en France et ont été traduits dans une douzaine de langues.

Dany Laferrière a de plus été nommé Personnalité de l’année 2009 lors du Gala Excellence La Presse/Radio-Canada.

L’art presque perdu de ne rien faire est le premier livre publié par l’auteur chez Boréal depuis L`Énigme du retour, pour lequel il a remporté le prix Médicis.

Sur la couverture, il y a la photo d’une mangue, un fruit à savourer lentement.

art presque perdu de manger mango
«Toute bibliothèque est un cimetière peuplé de morts qui pensent.» (Dany Leferrière).

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