
Complainte du Canadien errant
La chanson Un Canadien errant, écrite par Antoine Gérin-Lajoie en 1842, a été publiée pour la première fois dans la revue Le Charivari canadien, le 4 juin 1944, sous le titre Le Proscrit et sur l’air de Au bord d’un clair ruisseau. On considère comme version définitive celle qui figure dans le recueil Chansons populaires du Canada, édité par le Foyer canadien, dont Antoine Gérin-Lajoie a été le rédacteur. La chanson fut vite connue dans tout le Bas-Canada.
Les couplets d’Un Canadien errant n’ont guère d’envolée poétique, et, sur leurs six pieds aux rimes uniformément masculines, ces pauvres vers n’ont rien de bien extraordinaire.
Cependant, leur mérite, c’est d’avoir traduit, à un moment donné, le sentiment profond de tous les Canadiens patriotes. Et c’est là, ce qui les a rendus si populaires.
On raconte qu’Antoine Gérin-Lajoie compose cette chanson en 1842, alors qu’il était étudiant au collège de Nicolet. Il la compose à la mémoire des Patriotes déportés en Australie. Il a alors 18 ans.
Un Canadien errant,
Banni de ses foyers,
Parcourait en pleurant
Des pays étrangers.
Un jour, triste et pensif,
Assis au bord des flots,
Au courant fugitif
Il adressait ces mots :
« Si tu vois mon pays,
Mon pays malheureux,
Va dire à mes amis
Que je me souviens d’eux.
« Ô jours pleins d’appas
Vous êtes disparus…
Et mon pays, hélas !
Je ne le reverrai plus.
« Plongés dans mes malheurs,
Loin de mes chers parents,
Je passe dans les pleurs
D’infortunés moments.
Pour jamais séparé
Des amis de mon cœur
Hélas! oui, je mourrai
Je mourrai de douleurs.
« Non, mais en expirant,
Ô mon cher Canada,
Mon regard languissant
Vers toi se portera. »

Un Canadien errant. Photo : GrandQuebec.com.
Pour compléter la lecture :
merci ! Pour ce chant que j’ai toujours aimé, ma mère nous le chantait en se berçant le soir pendant que notre père était parti travailler.