Gardénia ou la morgue
Après avoir longé plusieurs couloirs, Gardénia se trouva face à une imposante muraille. Elle pouvait voir des masses vaporeuses le surmonter et elle comprit du coup qu’elle ne rejoignait pas le plafond. À l’arrière, cette même brume lui coupait toute possibilité de rebrousser chemin, car sa forte concentration l’empêchait de voir l’allée qu’elle venait de traverser.
Elle se résolut donc à l’escalader. L’irrégularité de la construction faisait qu’il y avait des briques en saillies qui lui donnaient des points d’appui. Elle en trouva un vers la gauche où elle posa le pied adéquat, puis un autre vers la droite un peu plus haut (quel heureux hasard!). Ayant saisi le rythme, elle n’hésitait plus et escaladait la surface comme un marchepied. Cela tenait du rêve…
Mais quand elle fut à une bonne hauteur, elle ne trouva plus de briques qui dépassaient. Elle ferma les yeux pour retrouver sa synchronisation de départ. Elle devait aussi retrouver son insouciance de gamine, celle qu’elle avait juste avant de douter et d’interrompre son action.
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