Ligne du temps : Le Canada du 1er janvier 1777 au 31 décembre 1799
(Le Canada entre 1777 et 1799 : dès la fin de l’invasion américaine à la fin du siècle)
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1777 : Construction de la première synagogue au Québec (Shearith Israel) sur un terrain appartenant à la famille de Lazarus David, à l’angle de la Petite rue Saint-Jacques et de la rue Notre-Dame.
1778 : Publication du premier journal uniquement français : La Gazette littéraire de Montréal.
20 mars 1778 : Reconnaissance par la France de l’indépendance des Treize Colonies américaines.
1782 : Le Traité de Paris reconnaît l’indépendance des États-Unis d’Amérique composés des anciennes treize colonies anglaises. La révolution américaine est donc un succès, mais le Canada (l’ancienne Nouvelle-France) perd la vallée de l’Ohio. Des colons anglais, hollandais, irlandais, écossais et américains loyaux à l’Angleterre (environ 6000 Loyalistes) quittent le nouveau pays et viennent s’établir au Canada. Plusieurs s’installent sur des terres confisquées aux Acadiens. Ainsi, la Nouvelle-Écosse est divisée en deux, et le New Brunswick sera fondé en 1784. Dès lors, le Canada n’a plus une population uniquement exclusivement française et amérindienne, mais les francophones sont toujours les seuls à se désigner comme «Canadiens» et le resteront encore longtemps, tandis que les anglophones se désignent comme « les Anglais, les Écossais et les Irlandais ».
13 juin 1783 : 197 hommes, dont 25 de Rivière-des-Caps, se mettent au travail pour faire carrossable le sentier du Grand-Portage. Après 18 jours de travail, ils atteignent la rivière du Loup. Ils se font alors relayer par un autre contingent de 300 hommes qui œuvre jusqu’au 20 juillet. Pendant trois ans, soldats et miliciens se succéderont pour terminer le travail. La nouvelle voie élargie mesurera de 22 à 24 pieds (6,7 à 7,3 mètres), avec des fossés de chaque côté, est enfin praticable par des voitures à cheval. Le sentier du Grand-Portage devient donc le chemin du Grand-Portage.
X Canada entre 1777 et 1799
1783 : L`Angleterre signe la paix avec la France et l’Espagne et reconnaît l’indépendance des États-Unis. Cette signature intervient alors qu’une expédition française est en préparation. Commandée par Lafayette, les expéditionnaires avaient entre autres pour objectif la reconquête du Canada français après la prise de la Jamaïque avec l’aide des Espagnols.
3 septembre 1783 : Signature du traité de Versailles. La Grande-Bretagne reconnait l’indépendance des États-Unis. À partir de l’indépendance des États-Unis débute l’immigration des Loyalistes.
4 novembre 1783 : Le premier club de golf officiel en Amérique est fondé. Nommé le Royal Montreal Golf Club, il existe encore aujourd’hui.
1784 : La population francophone du Bas-Canada est de 113 000 âmes.
21 avril 1785 : Le lieutenant-gouverneur Henry Hamilton donne son accord à une ordonnance du Conseil législatif établissant les procès par jury dans les affaires de commerce et d’injures personnelles. La nouvelle loi modifie une partie des lois civiles françaises remises en vigueur par l’Acte de Québec. Dans le cas de procès opposant des sujets nés en Grande-Bretagne, en Irlande et dans les colonies et provinces d’Amérique, les jurés seront choisis exclusivement parmi les anciens sujets. Dans les procès entre Canadiens, tous les jurés seront Canadiens ; dans les procès mixtes, « les jurés seront composés d’un nombre égal de chacun, s’il en est ainsi requis par l’une des parties ».
X Canada entre 1777 et 1799
14 juillet 1789 : Prise de la Bastille. Craignant que la population francophone n’appuie trop volontiers la révolution française, le gouvernement du Canada pourchasse sans merci toute personne soupçonnée de sédition.
1790 : John Franks, d’origine juif, est nommé chef de la brigade antiincendies de Québec.
14 janvier 1790 : Présentation à Montréal de l’opéra Colas et Colinette, le premier opéra comique dont la composition et une représentation ont lieu au Québec et vraisemblablement en Amérique du Nord. L’inoffensif ouvrage encourt les foudres du clergé montréalais qui ne peut toutefois en empêcher la représentation. Malgré la présence d’un personnage féminin, tous les rôles sont tenus par des hommes. L’opéra fut présenté à nouveau avec succès en 1805 et 1807, à Québec et le livret de l’opéra fut édité à Québec par l’imprimeur John Neilson. En 1988, l’Ensemble Nouvelle-France présentait Colas et Colinette lors de l’inauguration du Musée de la civilisation de Québec, et le reprenait pour Radio-Canada en 1989.
10 juin 1791 : Sanction royale de l’Acte constitutionnel qui partage le Canada, par la rivière Outaouais, en deux provinces : le Haut-Canada et le Bas-Canada.
26 décembre 1791 : L`Acte constitutionnel du Canada divise la colonie en deux provinces, le Haut-Canada et le Bas-Canada. L`Acte constitutionnel donne la qualité d’électeur à tous les propriétaires, à partir d’un seuil assez modeste, sans distinction de sexe, ainsi, des femmes propriétaires ont le droit de vote. C’est la première version d’une constitution canadienne. Le Parlement de Grande-Bretagne accorde aux députés canadiens la permission d’utiliser le français dans l’enceinte et dans le journal de l’assemblée.
Canada entre 1777 et 1799
1791-1804 : Révolution haïtienne menée par les esclaves Toussaint-Louverture et Dessalines, Haïti devient le premier pays indépendant de l’Amérique latine en se libérant du joug français.
1792 : Premières élections de l’histoire du Québec. La chambre d’assemblée du Bas-Canada, malgré le fait que la population soit française à 95%, est formée de 35 Canadiens et de 15 Anglais, mais Jean-Antoine Panet est élu président de la chambre du Bas-Canada. Les groupes anglophone et francophone s’affrontent en chambre dès la première séance. Le gouverneur, à la demande des députés anglophones, déclare que les textes de lois devront être rédigés en anglais. Le gouverneur et les conseils législatif et éxécutif renversent toutes les initiatives des Canadiens français. C’est une impasse politique complète du parlementarisme truqué qui durera cinquante ans.
1792 : La ville de Montréal décrète que le centre de la ville se trouve dans l’axe de la rue Saint-Laurent et que la numérotation partira vers l’ouest et vers l’est à partir de cet axe.
11 juin 1792 – 27 juin 1792 : Premières élections de l’histoire au Canada.
Canada entre 1777 et 1799
1er août 1792 : La première revue bilingue est publiée au Canada. Le fondateur et ses collaborateurs n’auraient pu choisir un titre plus ronflant. Lisez bien : The Quebec magazine, or useful and entertaining repository of science, morals, history, politics, etc. particularly adapted for the use of British America, by a society of gentlement in Quebec – Le Magasin de Québec, un recueil, utile et amusant de littérature, histoire, politique, etc. etc. particulièrment adapté à l’usage de l’Amérique britannique, par une société de gens de lettres. Le titre abrégé: Qubec Magazine – Le Magasin de Québec. Le fondateur de la revue s’appelait Samuel Nelson.
17 décembre 1792 : La première séance du parlement s’ouvre après avoir été reportée quatre fois.
18 décembre 1792 : Jean Antoine Panet est élu président de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada à 28 voix contre 18.
27 janvier 1793 : À Paris, Jean Basset présente à la Convention nationale un mémoire en faveur d’une reconquête du Canada. Des rumeurs au Canada veulent qu’une attaque soit imminente.
23 septembre 1793 : Le gouverneur Dorchester demande à la Chambre d’assemblée de sévir contre les étrangers menaçant le gouvernement britannique au Canada et contre tout citoyen séditieux. La requête est adressée aux partisans de la France révolutionnaire au Canada.
26 novembre 1793 : L’Assemblée législative adopte une loi suspendant l’Habeas Corpus et enrôle de facto tous les hommes de 18 à 60 ans du Bas-Canada dans la milice sous crainte d’une attaque imminente des révolutionnaires.
Canada entre 1777 et 1799
1793 (date exacte à concrétiser) : Nomination de l’évêque anglican Jacob Mountain. Conformément à ses recommandations et suite à l’incendie du couvent des Récollets le gouvernement décide d’y bâtir la nouvelle cathédrale anglicane. On l’élevera de 1799 à 1804.
28 janvier 1794 : Michel-Eustache-Gaspard-Alain Chartier de Lotbinière est élu président de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada.
1795 : Selon un recensement, à Québec, les Britanniques (et ce malgré qu’ils soient la nette minorité) représentent 65 % des membres des professions libérales et 44 % des hommes d’affaires.
7 mai 1796 : Adoption par la Chambre d’assemblée du Bas-Canada de la loi sur les ponts et les chemins. Cette loi stipule que les chemins royaux auront trente pieds (9,15 mètres) de largeur. Ils seront sous le contrôle du grand voyer. Les habitants devront nettoyer les fossés et entretenir les chemins. On les également soumettra à 12 jours de corvées. Ils peuvent s’en dispenser à raison d’un chelin et trois deniers par jour.
17 juin 1796 : Début des élections. On les tient à l’époque durant plusieurs semaines.
Canada entre 1777 et 1799
9 octobre 1796 : On convoque les habitants du faubourg Saint-Roch de la ville de Québec à une assemblée pour élire les inspecteurs de chemins. La réunion tourne à l’émeute. Les présentes insultent un magistrat et sa vie menacée. La Justice accuse quatre personnes. Par la suite on condamnera trois d’entre à diverses peines. Quant à la quatrième, « elle s’est soustraite aux recherches ».
26 janvier 1797 : On réélit Jean Antoine Panet président de la Chambre d’assemblée du Bas-Canada.
27 avril 1797 : Robert Prescott devient gouverneur général du Bas-Canada.
1er août 1798 : Le contre-amiral Horatio Nelson anéantit la flotte du vice-amiral français François Paul Brueys D’Aigaïlliers à Aboukir.
10 janvier 1799 : À la demande du gouverneur Robert Prescott, on chante dans toutes les églises du Bas-Canada un Te Deum. Cela pour souligner la victoire des Anglais sur les Français à Aboukir. La Chambre d’assemblée du Bas-Canada vote la somme de 20 000 £ . Cette somme est pour aider l’Angleterre dans sa guerre contre la France.
3 juin 1799 : Sanction royale d’une loi de la Chambre d’assemblée. C’est pour l’érection des palais de Justice de Québec et Montréal.
29 juillet 1799 : Le gouverneur Prescott quitte le Bas-Canada. En son absence, c’est son second, le lieutenant-gouverneur Robert Shore Milnes, qui lui succède.