Ligne du temps : 1890

Ligne du temps : Le Québec en 1890

Quelques statistiques sur le Québec en 1890 : La prison du « Pied-du-Courant » de Montréal contient 3 mille détenus.

Hiver

2 janvier 1890 : Nomination de la première supérieure des Sœurs de Sainte-Anne.

7 janvier 1890 : Ouverture de la quatrième session de la 6e législature du Parlement. Le discours du Trône annonce l’abolition prochaine des ponts à péage et une augmentation du nombre de districts électoraux.

7 janvier 1890 : Emma Lajeunesse (Albani) inaugure la salle de spectacle de l’Auditorium de Chicago dans une prestation lors d’un opéra italien.

9 janvier 1890 : Le curé Antoine Labelle part une autre fois en France pour y recruter des colons qui devraient coloniser le Nord du Québec.

25 janvier 1890 : La nouvelle église de Beauport est détruite par un incendie.

17 février 1890 : L’avocat et enseignant Jules Frémont remporte l’élection à la mairie de Québec.

Printemps – Le Québec en 1890

Mars 1890 : La Young Men’s Hebrew Benevolent Society devient la Baron de Hirsch Institute après avoir reçu de ce baron belge une importante somme pour les aider à accueillir des immigrés juifs venus des pays de l’Est.

19 – 22 mars 1890 : Le Manitoba adopte une loi abolissant les écoles catholiques francophones. Le Manitoba adopte une loi faisant de l’anglais la seule langue officielle de la province. L’immigration ayant permis aux anglophones protestants de devenir majoritaires dans la province, le premier ministre manitobain Greenway abolit les écoles françaises ainsi que les droits au français au Parlement et devant les tribunaux. (Plus tard, en 1916, la loi Thornton abolira complètement l’enseignement du français au Manitoba, pourtant, lorsque la province du Manitoba fut créée en 1870, avec le Manitoba Act, on avait garantit aux Métis que leur système scolaire comprenant les écoles protestantes et catholiques continuerait d’exister).

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2 avril 1890 : Première refonte importante de la carte électorale du territoire du Québec depuis 1853. L’Assemblée législative adopte la loi faisant passer le nombre de districts électoraux de 65 à 73. Fin de la 4e session du 6e Parlement provincial.

2 avril 1890 : Désormais, cent acres de terre seront accordées aux familles avec 12 enfants.

14 avril 1890 : Le port de Montréal débute une autre saison.

20 avril 1890 : Mère d’Youville est nommée Vénérable à Rome. La première Canadienne a être déclarée vénérable par Rome, elle sera béatifiée en 1959. Née à Varennes en 1701, Marguerite d’Youville est la fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Charité. Au début des années 1960, la communauté comptait plus de 7 mille religieuses, administrait 86 hôpitaux, 58 foyers pour personnes âgées, 317 écoles primaires, 147 écoles secondaires et 4 collèges. Marguerite d’Youville fut canonisée en 1990, ce qui en fait la première sainte née au Canada.

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1er mai 1890 : Première célébration de la Fête des travailleurs.

6 mai 1890 : L’asile d’aliénés de Longue-Pointe à Montréal est détruit par un incendie. Environ 150 personnes sont mortes et les pertes matérielles sont évaluées à 1 200 000 $.6 mai 1890 : Le feu s’est déclaré dans une salle voisine de la chapelle, appelle salle Ste-Thérèse. C’est M. l’abbé Bélaud, le chapelain qui s’en est aperçu le premier à la fumée qui pénétrait dans sa chambre.

Il s’empressa de donner l’alarme générale, puis il courut à la chapelle afin de sauver le St-Sacrement et les vases sacrées. Dans les étages supérieurs de l’aile voisine étaient les femmes maniaques et paralytiques. C’est parmi ces malheureuses que se trouvent la plupart des victimes. Le Dr Bourque, le Dr Prieur, le Dr Barolet, les religieuses et les employées se précipitèrent à l’aide.  Mais les maniques refusaient de sortir. L’incendie les fascinait et plusieurs d’entre eux qu’on s’efforçait de pousser dans les escaliers, s’échappaient en poussant des cris sinistres et retournaient dans les salles en flammes. Il restait environ douze femmes paralytiques dans la salle supérieure quant tout-à-coup le feu envahit l’escalier et les enferma dans un cercle de flammes infranchissable.

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Trois sœurs tertiaires, qui s’étaient dévouées héroïquement pour sauver leurs chères malades, ont malheureusement péri avec les paralytiques. Lorsque les pompiers de la ville sont arrivés sur les lieux, le chef a constaté qu’il était absolument impossible d’arrêter l’incendie avec les moyens à sa disposition, et on s’est borné à aider au sauvetage, en arrêtant autant que possible les progrès du feu. Moins de quatre heures après l’alarme, il ne restait de l’immense asile que quelques pans de mur croulant et cinq ou six grandes cheminées construites plus massivement que le reste de l’édifice.

Les patients ont passé la nuit à l’Asile St-Benoit, tenu par les Frères de la Charité, à l’Asile St-Isidore, à la maison d’école, à la buanderie et aux bâtiments des Sœurs, chez les Sourdes et Muettes, à la Providence, rue Fullum, à la maison de campagne des Jésuites, à Maisonneuve. L’hon. R. Thibeaudeau avait aussi généreusement offert sa résidence pour venir au secours de ces infortunés.

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(Voici la description de la tragédie par l’historien Camille Bertrand: 6 mai 1890, une conflagration détruisait de fond en comble les édifices de l’Asile St-Jean-de-Dieu à la Longue-Pointe. Le nombre exact des victimes ne fut jamais connu. On affirma dans le temps que 70 personnes périrent dans les flammes. Aucune partie des édifices n’était à l’épreuve du feu, et tout fut consumé en un rien de temps. Le sauvetage des malheureux aliénés offrait des difficultés insurmontables.

Plusieurs des hospitalisés refusaient tout secours et se rejetaient dans le brasier. D’autres, souffrant de folie furieuse, étaient comme emprisonnés derrière des grillages et il fut impossible de les en délivrer tous. C’était un véritable enfer, où se passèrent des scènes atroces de désespoir, sous les yeux de milliers de personnes, impuissantes à porter aucun secours aux malheureux.

Les Sœurs de la Providence, qui ont charge de cette œuvre de charité, sous la surveillance de l’État, reconstruisirent leur asile sur un plan moderne et complètement à l’épreuve du feu, après une étude comparative des maisons de santé similaires américaines. L’on peut dire qu’un désastre comme celui de 1890 est maintenant impossible. L’Asile St-Jean-de-Dieu est une des meilleures institutions du genre en Amérique et aussi de l’Europe.

Le Québec en 1890

9 mai 1890 : Dissolution du 6e Parlement de la province de Québec.

12 mai 1890 : L’évêque de Trois-Rivières, Louis-François Laflèche, demande au gouvernement fédéral du Canada de désavouer la loi sur les écoles du Manitoba.

19 mai 1890 : Émission des « brefs d’élection ».

23 mai 1890 : À Ottawa, le secrétaire d’État, Joseph-Adolphe Chapleau, annonce qu’il emmène la cause des écoles franco-catholiques du Manitoba en cour.

L’été

1 juin 1890 : Premier concours des terres les mieux tenues est organisé au Québec.

17 juin 1890 : Le Parti national d’Honoré Mercier remporte les élections générales avec 42 candidats élus contre 27 conservateurs, 1 candidat du Parti ouvrier et 6 candidats indépendants. Le ministre Arthur Turcotte est cependant battu dans Trois-Rivières. 276 641 électeurs sont inscrits sur les listes, 158 932 électeurs ont voté.

20 juin 1890 : Création de la loterie de la Province de Québec.

30 juin 1890 :
Honoré Mercier nomme Charles Langelier à la présidence du Conseil exécutif. C’est la première fois depuis 1867 que le premier ministre de la province n’exerce pas cette charge.

2 juillet 1890 : On présente un nouveau drapeau du Québec à Honore Mercier, mais celui-ci rejette la proposition.

9 juillet 1890 : Alphonse Desjardins fonde le journal « L’Union canadienne ».

28 juillet 1890 :
L’énergie électrique arrive à Trois-Rivières.

1er août 1890 : Le monument de Frontenac est la première statue à voir le jour sur la façade de l’Hôtel du Parlement.

26 août 1890 : On installe le sculpture de Louis-Philippe Hébert de nom de La halte dans la forêt devant le Parlement. Avant de parvenir à Québec, cette œuvre reçoit un prix à l’exposition universelle de Paris.

Automne

9 septembre 1890 : Le curé Antoine Labelle se rend une autre fois en France à fin de recruter des colons pour le Nord québécois.

10 septembre 1890 : Charles Berger découvre une « marmite d’or » à Boucherville. Un trésor à Boucherville. À courte distance du quai de Boucherville, sur la propriété de Charles Berger, on avait déjà trouvé une marmite pleine de pièces d’argent et d’or et de piastres espagnoles. Le mercredi, 10 septembre 1890, madame Charles Berger s’assoit devant une fenêtre de sa maison, observant des ouvriers engagés par son mari et occupés à creuser des trous destinés à recevoir les piquètes d’une clôture que l’on redresse.

Elle voit l’un des hommes se pencher et empocher des pièces d’argent. Ses deux compagnons le bientôt imitent. Madame Berger en a assez vu pour demander aux ouvriers d’abandonner leurs travaux jusqu’à ce que l’on ait consulté son mari. L’ex échevin Charles Berger est un homme suffisamment prospère pour que la générosité ne soit pas, pour lui, un luxe inaccessible. Ayant rencontré les ouvriers, il leur recommanda de conserver le fruit de leur découverte et d’en faire l’usage de leur choix. Puisqu’il n’avait pas perdu d’argent, cet argent leur appartenait donc : « Vous pouvez le garder. Finissez ma clôture, mais ne bouleversez pas mon jardin. »

Le trésor se composait de pièces d’argent portant le millésime de 1735.  Frappées à l’effigie du roi de France. Charles Berger resta sourd aux conseils de ceux qui lui suggéraient de retourner la terre de son jardin pour voir s’il n’y découvrirait pas quelque autre trésor. Comble d’indifférence, il ne conserva même pas une des pièces trouvées par ses hommes.

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15 septembre 1890 : On donne un grand banquet à Québec en l’honneur du curé Labelle, « Roi du Nord ».

24 septembre 1890 : Intronisation de la cause de béatification de Mgr François de Laval à Rome.

4 octobre 1890 : Le Canadian Year Book publie les noms des douze plus grandes villes du Canada. La métropole du Canada est Montréal avec 202 000 habitants. Québec est troisième avec 65 000 habitants. Toronto en occupe le deuxième rang.

4 novembre 1890 : Ouverture de la première session de la 7e législature. Le discours du Trône annonce la fondation d’une école d’agriculture ainsi que d’une école normale moderne. On la doitt ériger sur les Plaines d’Abraham à Québec. On nomme Félix-Gabriel Marchand orateur de l’Assemblée législative. C’est le député de Beauce, Jean Blanchet, qui agit comme chef de l’opposition officielle.

11 novembre 1890 : Louis Rubenstein, originaire de Montréal, gagne le titre de champion du monde en patinage de vitesse, en Russie.

21 novembre 1890 :
Mercier présente un projet de loi créant une faculté de médecine pour l’Université Laval de Montréal. Les députés adoptent le projet de loi à l’unanimité le 29 novembre prochain.

Hiver

5 décembre 1890 : Lors de son discours du budget, Joseph Shehyn annonce des dépenses de 5 312 907 $ et des recettes de 3 588 920 $ pour l’année budgétaire 1889-1890.

5 décembre 1890 : Louis Cyr soulève 490 livres avec un seul doigt et établit un nouveau record mondial.

18 décembre 1890 : Un train de l’Intercolonial déraille à Saint-Joseph-de-Lévis au moment où il va traverser un viaduc. Les wagons, remplis de passagers, dévalent le long du talus 20 pieds plus bas. L’accident fait 5 morts. Il semble avoir que le défaut d’un rail qui a cédé sous le poids du train l’a causé. Le convoi ferroviaire, en provenance d’Halifax, déraille dans le village de Lauzon au niveau du pont de fer de la rue Saint-Joseph, situé près des rues Bourassa, François-Bissot et du chantier maritime Davie. Quatre ou cinq wagons tombent sur la rue Saint-Joseph et devant plusieurs résidences. Le pont de fer existe toujours, mais son emprise ne sert plus au transport ferroviaire. On l’utilis pour la piste cyclable du Parcours des Anses.

26 décembre 1890 : Le curé Antoine Labelle démissionne comme sous-ministre de l’Agriculture de la province de Québec.

31 décembre 1890 :
Incendie à la Librairie C.-O. Beauchemin de Montréal.

Le Québec en 1890 sans date exacte :

1890 : Adrien Leblond de Brumath publie son « Histoire populaire de Montréal depuis ses origines jusqu’à nos jours ».

Arrivée au Québec des Pères Eudistes (Société de Vie Apostolique catholique, fondée en France, en 1643, par le prêtre saint Jean Eudes. La société rassemble des prêtres, des diacres et des laïques qui partagent leur vie de prière, leurs expériences et leurs engagements apostoliques).

Ouverture du chemin de fer Vaudreuil/Rigaud.

Arrivée au Québec des Pères Franciscains (Ordre religieux catholique des frères mineurs (o.f.m. – ordo fratrum minorum en latin) ou Ordre franciscain, est né en Italie sous l’impulsion de François d’Assise en 1210. Quatre penseurs ont marqué l’histoire des franciscains: Bonaventure de Bagnorea, Roger Bacon, Duns Scot et Guillaume d’Ockham.

Dernier voyage de la célèbre goélette Four Brothers, construite par Pierre Sébatien Paulier en Gaspésie. Cette embarcation a réalisé plusieurs longs voyages.

La synagogue Beth David (roumaine) emménage dans la bâtisse laissée vacante par la synagogue Shearit Israel à l’angle des rues Chenneville et de La Gauchetière.

1890 : Arrivée des Pères Capucins et des Pères du T.S. Sacrement au Québec.

Le Québec en 1890
L’histoire ancienne, ce miroir où l’on aime à voir le temps présent représenté. (Joseph Joubert, écrivain français). Photo : © GrandQuebec.com.

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