Ligne du temps : le Québec (Bas Canada) en 1868
Le Québec (Bas Canada) en 1868. 10 janvier : John Lemesurier est élu maire de Québec, il occupera ce poste jusqu’au 12 novembre 1869.
Février
19 février 1868 : Dans les années 1860, Giuseppe Garibaldi lutte pour l’unification de l’Italie. Le Vatican craint son action. Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, lance un appel à la jeunesse pour aller le combattre et porter au secours de Pie IX. Le 19 février 1868, des volontaires Canadiens français au nombre de 135 (d’autres sources parlent plutôt de 125) s’embarquent pour l’Italie pour s’enrôler dans le régiment des zouaves pontificaux. Ils y combattront jusqu’en 1871.
Au moment du départ, il y avait une si grande foule, à la station Bonaventure, pour être témoin du départ des zouaves, que plusieurs personnes ont été foulées aux pieds. Les expéditionnaires ont été accompagnés à la station par deux évêques et un grand nombre de prêtres. La collecte qui a été faite à l’église, a produit de six à sept milles piastres. Sur les 135 (125), tous, moins quatre, étaient des cadets de l’école militaire. Au tota, Mgr Bourget réussira à recruter 507 volontaires, répartis en 7 contingents. Gustave-Adolphe Drolet, un avocat montréalais, fut le premier à s’enrôler, après la bataille de Mentana, en Italie, en 1867. Aujourd’hui, la rue Drolet, à Montréal, porte son no. La rue Mentana est une autre rue de la ville qui rappelle ces événements.
Avril
6 avril 1868 : Thomas D’Arcy McGee, député de Montréal-Ouest, prononce en Chambre un vibrant plaidoyer en faveur de la nouvelle Constitution. Le soir même, alors qu’il rentre à la pension où il habite, un Irlandais, Patrick Whelan, membre des Feniens (Fenians) le tue à coup de revolver : les Fenians irlandais étaient contre ! Ce malheureux assassinat politique parut comme un écho des troubles précédents. Thomas D’Arcy McGee, député irlandais de Montréal depuis 1857, fut tué au moment où il entrait au parlement à Ottawa.
Quelque temps avant, McGee avait été élu au cours d’une élection qui avait provoqué beaucoup de désordres. Des partisans d’un M. Devlin, son adversaire défait, s’étaient portés à des actes de violence au comité électoral même de McGee. Un détachement de la cavalerie dut être appelé au Hall pour rétablir l’ordre. L’opinion publique rattacha l’assassinat de McGee à cette affaire d’élection. La mort tragique du député irlandais provoqua les plus vives sympathies autour de sa tombe.
Le conseil municipal, poussé par le sentiment public, vota $1,000, pour les obsèques et offrit $5,000. pour la découverte de l’assassin. Le jour des funérailles fut pour toute la ville de Montréal presque un jour de deuil national. Un nommé Whelan fut condamné à mort et pendu pour ce crime. Il n’en était probablement que le malheureux instrument.
X le Québec (Bas Canada) en 1868
22 avril 1868 : Dans l’après-midi, un événement tragique vient jeter l’émoi dans le village de Saint-Martin, situé sur l’île Jésus (comté de Laval) : dans un bâtiment appartenant au notaire Léo Sauriol, un enfant de huit ans tente d’allumer la pipe qu’il vient de trouver. Malheureusement, c’est tout le village qu’il incendie. Comble de malheur, la pompe à incendie, nouvellement acquise mais non encore installée, reste enfermée dans l’édifice en flammes du notaire Sauriol.
Dans son édition de 25 avril, le journal La Minerve dénombre 52 bâtiments brûlés, dont 12 maisons. La conflagration est d’autant plus inquiétante que part en fumée toute une partie du village – maisons, auberge, boutiques d’artisans, hangars et granges – située le long de la rue Saint-Martin et de la montée de L’Alfred-à-Plouffe. « Rien ne saurait dépeindre la consternation qui régnait dans cette malheureuse localité… Les femmes et les enfants parcouraient les rues avec des cris de désespoir, écrivait le journaliste. Sans assurances, les sinistrés pourront malgré tout recevoir quelque secours, grâce à un comité de notables et d’hommes d’affaires qui se mobilise pour recueillir des fonds.
Mai – septembre
26 mai 1868 : La reine Victoria octroie à la province de Québec ses premières armes.
1er septembre 1868 : Naît à Montréal Henri Bourassa, fils de M. Napoléon Bourassa (artiste de renom), petit-fils de Louis-Joseph Papineau.
23 septembre 1868 : Le journal Le Canadien rapporte que’un nouveau loup cervier a été tué dans le faubourg St. Jean, ces jours derniers. C’est M. Walker, qui demeure au coteau Ste. Geneviève qui a donné ce coup de grâce à l’animal. L’animal poursuivi par plusieurs personnes s’était réfugié dans sa cour.
25 septembre 1868 : Ce matin, vers 6 heures, un loup-cervier, a traversé le fleuve St-Laurent vis-à-vis les moulins à vapeur de MM. Ritchie et Cull. M. John Ritchie, l’un des propriétaires, vit venir l’animal qui nageait comme un poisson et se prépara à lui faire une réception digne de lui. Il ne lui donna pas le temps de gagner terre. Il s’avança quelques pas dans l’eau pour le recevoir, et quand il fut à sa portée il lui lança une pierre si habilement sur la tête que l’animal n’en demanda pas plus. Après avoir battu l’eau quelques instants il expira. C’est le troisième loup cervier qui visite cette localité depuis quelques temps. Deux ont eu le sort de ce dernier et un a pu s’échapper.
Octobre – décembre
9 octobre 1868 : Le Dr. De Martigny de St. Romuald, assisté des Drs. Rinfret et Vanderheyden ampute avec succès la jambe d’un homme de la même localité, âgé de 50 ans. Au patient préalablement les docteurs appliquèrent du protoxide d’azote. C’est le docteur Pourtier de cette ville qui l’administra. L’opération s’accompli en 10 minutes (Le Courrier du Canada, publié le 9 octobre).
20 novembre 1868 : Un vieillard nommé Thomas Slowey du canton de Cranbourne, Dorchester, est mort dans des circonstances bien tristes. Cet homme, qui travaillait aux mines de la Chaudière, partit, il y a quelques semaines, pour retourner chez lui avec quelques provisions. Il était à pied. Pour arriver à sa maison, Slowey avait à traverser une lisière de bois de 12 milles de longueur.
Son absence prolongée ayant inquiété sa famille, on fit des recherches qui aboutirent enfin à sa découverte. On trouva l’infortuné dans la forêt à demi couvert de neige; ses provisions et autres effets qu’il avait à son départ des mines gisaient à côté de lui. On croit que le défunt, après avoir perdu son chemin dans le bois, ne peut le retrouver et succomba finalement au froid et à la fatigue.
Date à concrétiser
1868 : Le premier ministre de la province de Québec, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau (il a occupé le poste de surintendant de l’instruction publique pendant douze ans) crée le ministre de l’Instruction publique. Il introduit le principe de la confessionnalité dans le système d’enseignement. En 1875, les conservateurs, avec la bénédiction de l’Église, supprimeront le ministère.
L’Acte de la Terre de Rupert met fin au monopole de la Compagnie du Nord-Est et le territoire devient partie du Canada.
Premier numéro du journal satirique La Lanterne canadienne, lancé par Arthur Buies.
On construit à Sainte-Pétronille le tout premier club de golf en Amérique du Nord, un petit parcours de trois trous. Dès le milieu du XIXe siècle, des promeneurs du dimanche se rendent à Sainte-Pétronille en traversier et la localité devient lieu de villégiature réputé.
* le Québec (Bas Canada) en 1868
On élie William Workman maire de Montréal (les électeurs le rééliront en 1869 et en 1870 sans opposition). C’est sous son gouverne qu’on commence à améliorer les rues de Montréal, assécher des marécages, changer des canaux d’égout en bois par des tuyaux d’argile vitrifiée, construire des bains publics, implanter un service d’enlèvement quotidien des ordures ménagères et moderniser lu système d’aqueduc. Il plaide aussi en faveur de la transformation de l’île Sainte-Hélène et du mont Royal en parcs publics.
Débute la construction du Chemin de fer intercolonial qui doit relier Halifax avec le reste du Canada.
Joe Beef, l’un des personnages les plus colorés de Montréal, M. Charles McKiernan, surnommé le fils du peuple, ouvre sa cantine.
L’abbé Léon Provancher fonde et dirige Le Naturaliste canadien, première revue scientifique de langue française en Amérique. On la toujours publie au Québec. L’abbé Provancher dirigera la revue jusqu’en 1891.
Parait l’Annuaire de l’Institut Canadien de Montréal. L’Église le mettra à l’Index des Livres interdits par l’Église, en 1869.

Voir aussi :
- Chronologie du Canada avant le XIXe siècle
- Chronologie du XIXe siècle
- Le siècle XX au Canada
- Le XXIe siècle