Ligne du temps : Le Québec (Le Bas-Canada) en 1855
Le Québec en 1855, les événements les plus marquants.
Mars – mai
23 février 1855 : Reprise de la session du parlement, qui avait été ajournée le 18 décembre 1854.
5 mars 1855 : Comparution à la barre de la Chambre du notaire Jean Gagné, du comté de Saguenay, qui, en participant à l’altération de « livres de poll » et à l’inscription de faux noms à la dernière élection, se rend coupable de violation des privilèges de la Chambre. On le condamnera à la prison pour 24 heures.
7 mars 1855 : Comparution à la barre de la Chambre de Joseph-Magloire Hudon, fonctionnaire d’élection de Rivière-Ouelle, dans le comté de Kamouraska. La Justice l’accuse de corruption et de fraude. Ces délits commises lors de la dernière élection dans ce comté. La Cour le condamne à la prison pour 24 heures. Pour avoir participé à l’inscription frauduleuse et illégale de noms dans un « livre de poll ».
19 mars 1855 : Présentation de la première d’une série de 60 pétitions venant de diverses villes et villages du Bas-Canada. Présentées en Chambre au cours du printemps 1855, pour demander que le siège du gouvernement de la colonie se fixe d’une façon permanente.
10 avril 1855 : Rapport du comité spécial nommé pour étudier les irrégularités commises à la dernière élection dans le comté de Lotbinière. Le comité admet que des votes illégaux ont été inscrits. Pourtant pas en nombre suffisant pour changer la majorité des votes accordés au député élu, John O’Farrell.
28 avril 1855 : Deux projets de loi sur les élections. L’un pour établir le vote au scrutin secret. L’autre pour instaurer le suffrage universel. Le Parlement rejette les deux.
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2 mai 1855 : Rejet de motions pour faire biffer le vote de certains députés concernant l’octroi d’une aide financière à la Compagnie du Grand Tronc. La raison : parce qu’ils seraient actionnaires de cette compagnie. Les députés admettent qu’ils sont actionnaires. Toutefois ils prétendent ne pas avoir d’intérêt personnel dans la question.
15 mai – 15 novembre 1855 : Cinq ans après la première exposition universelle de Montréal, on organise une seconde exposition canadienne au même endroit. Cela en vue de l’exposition universelle de Paris de 1855 qui ouvre ses portes le 15 mai et restera ouverte jusqu’au 15 novembre. On voit la foire de Montréal comme une préparation et une « succursale » de l’exposition de Paris. La deuxième foire de Montréal remporte un succès identique à la première. Quant à l’exposition de Paris, le pavillon canadien en France était sous la direction d’un M. Alfred Perry. Cette fois le Canada se vit décerner 93 médailles pour ses plus beaux exhibits.
27 mai 1855 : Ouverture de l’exposition universelle à Paris. Joseph-Charles Taché y représente le Canada. Il est l’un des principaux organisateurs du pavillon du Canada. Au terme de sa mission, M. Taché sera fait chevalier de la Légion d’honneur par Napoléon III.
30 mai 1855 : Sanction du projet de loi sur les droits de vote. En vertu de la loi pourra exercer son droit de vote celui qui a 21 ans révolus et qui est, depuis six mois, dans les cités ou villes, propriétaire ou franc-tenancier, locataire ou occupant d’une propriété foncière évaluée à au moins 75 louis, ou ayant une valeur annuelle de sept louis et dix chelins, et en dehors des cités ou villes, d’une propriété de 50 louis, ou d’une valeur annuelle de cinq louis.
Le Québec en 1855 – L’été
13 juillet 1855 : Pour la première fois depuis la capitulation de 1760, un navire militaire français navigue sur les eaux du fleuve Saint-Laurent. La frégate «La Capricieuse» entre dans le port de Québec en mission commerciale et la visite a un extraordinaire retentissement chez les Canadiens-Français. La terrasse, les quais et tous les points qui ont vue sur le fleuve sont remplis d’une foule immense qui, en voyant le tricolore d’artimon, se met à crier des hourras.
La France reparut sur nos bords. Le navire de guerre « La Capricieuse », commandé par l’amiral de Belvèze, entrait dans le port de Montréal, aux acclamations de toute la population française. Il y avait cent ans que pareil spectacle n’était offert aux regards réjouis du peuple canadien. L’amiral français avait surtout pour mission d’étudier sur place les moyens de rétablir des relations plus suivies. Ainsi que des rapports d’affaires entre la France et son ancienne colonie. L’heure était en effet favorable pour une reprise de contact entre les deux pays. Alors que l’Angleterre et la France étaient unies dans la guerre de Crimée.
Le Québec en 1855 – l’automne
Septembre 1855 : La prise de Sébastopol est l’occasion de réjouissances publiques également partagées par les Anglais et les Canadiens de Montréal. Aussi, lorsque le 39e régiment britannique, qui avait servi dans la guerre de Crimée, fut transféré à Montréal l’année suivante, toute la population fit-elle aux vétérans une grandiose réception. Quand les deux vaisseaux, le « John Munn » et le « Québec » entrèrent dans le port, une salve d’artillerie salua les vainqueurs de Sébastopol. Sur les quais, civils et militaires se mêlèrent au milieu des acclamations de la foule.
Adresses, parade militaire, arcs de triomphe, banquets marquèrent cette journée mémorable. La dernière guerre avait comme ravivé l’esprit militaire au pays. Ainsi, la Couronne autorisa un groupe de citoyens à former le 100e Régiment royal du Prince de Galles. Il se compose de 600 hommes. Après quelques mois d’exercices à l’île Ste-Hélène, le premier régiment canadien régulier s’embarqua pour l’Angleterre. On le versa dans l’armée britannique permanente.
8 octobre 1855 : Toronto devient la capitale de l’Union du Canada. Le gouverneur Head quitte Québec pour Toronto, officialisant ainsi un nouveau déplacement de la capitale. En même temps, on entreprend le déménagement de l’Administration et du siège du gouvernement.
17 novembre 1855 : La Grand Trunk inaugure la ligne ferroviaire Montreal – Brockville. Il s’agit de la première section de la ligne Montréal – Toronto que l’on mettra en opérations en octobre 1856.
Pour compléter la lecture :
- Nouvelle-France, ligne du temps
- XIXe siècle, ligne du temps
- XXe siècle, ligne du temps
- XXIe siècle, ligne du temps