Accouchement et les superstitions reliées à l’accouchement
Les superstitions sur l’accouchement se fondent sur la croyance que certains signes ou certains actes peuvent entraîner des conséquences négatives ou positives, attirer la bonne fortune ou repousser le mauvais œil…
Les mystères qui président à une naissance ont toujours intrigué et inquiété les hommes. Beaucoup d’ignorance, de peur ancestrale et de rites bizarres sont à l’origine des superstitions passées. La plupart consistaient à ouvrir les fenêtres et les portes de la maison, à desserrer les nœuds des cordages ou à dénouer les tresses des chevelures féminines. Dans le nord de la France, par exemple, on allait même jusqu’à détacher les animaux et, pour se protéger des sorcières, placer sous le lit de la parturiente la hache, l’arc ou l’épée du mari.
Chez les Arabes, dont les femmes doivent impérieusement se tourner vers La Mecque pour enfanter, la délivrance s’accompagnait de puissants « uouyous » lancés par les voisines. On les chargeait de déchirer en petits morceaux une étoffe ayant appartenu à l’accouchée. En cas de travail laborieux, il était d’usage de faire brûler des cierges bénis au gui l’an neuf. Les sonneries de cloche aux premiers cris du bébé appelaient donc sur sa tête d’innombrables vertus et une chance permanente.
Cracher sur le nourrisson tout juste sorti du ventre de sa mère le protégeait de ses ennemis. Cet acte devait éloigner d’ailleurs les mauvaises influences. Différentes offrandes étaient également censées attirer la prospérité sur le nouveau-né : des sous jetés sous son berceau pour les Corses, du fromage distribué aux miséreux pour les Gascons, du vin offert des Bourguignons. Dans le nord-est de l’Hexagone, la femme qui accouchait d’un bébé mort-né devait sortir de sa chambre par la fenêtre sous peine d’être condamnée à ne mettre au monde que des enfants non-viables.
D’après l’Ancien Testament, l’accouchée est impure pendant quarante jours au cours desquels son mari ne doit pas l’approcher bibliquement. Les relevailles faisaient donc l’objet d’une festive cérémonie en présence du bébé. On le plaçait au milieu d’une pièce où se réunissaient les invités de la famille.
Si, au cours de sa première sortie, la mère rencontrait un homme, son prochain enfant serait alors un garçon. En revanche, si c’était une femme, elle accoucherait d’une fille.
On perçoit généralement la mort d’une parturiente en couches comme un signe de malignité par son entourage, exception faite pour les Aztèques qui l’honorent au même titre qu’un guerrier disparu au combat et des Français, qui l’assimilent à l’ange gardien de leur enfant.
(Tiré du Grand Dictionnaire des superstitions, par Jean-Michel Pedrazzani. Éditions Contre-Dires, 19, rue Saint-Séverin, 75005, Paris. 2011).