Le roi qui ne pense qu’à manger

Le roi qui ne pense qu’à manger – un conte ancien

Il y avait, une fois, un roi qui avait toujours faim.

Pour déjeuner, il avait mangé toute une pamplemousse, un plat de jambon et de six oeufs, un grand bol de gruau avec de la crème, six morceaux de pain grillé avec de la marmelade et quatre tasses de café.

Pour diner, Sa Majesté le roi gourmand avait empiffré deux bols de soupe aux légumes, un brochet, un poulet rôti tout entier, un grand plat de pommes de terre en purée, un plat de mais, une salade aux asperges et aux petits pois verts, une assiette de crème fouettée avec des cerises, un fromage d’Oka, deux poires et six tasses de thé.

Maintenant, il était trois heures de l’après-midi et le roi avait encore faim!

– J’al faim! dit-il à son premier ministre découragé. J’ai très faim! Le fait es, que je me meurs de faim!

Le premier ministre alla dire au chambellan que le roi avait faim, qu’il avait très faim. qu’il se mourait de faim.

À son tour, le chambellan dit au chef cuisinier que le roi se mourait de faim.

Celui-ci se disposait à envoyer au roi un plateau de beignes et un pot de lait.

— Des beignes et du lait! se récria le chambellan. Que voulez-vous qu’un roi qui crève de faim fasse de cela?

– Mais, que faire! dit le cuisinier. Il n’est que trois heures et je soupe: ne doit avoir Heu qu’à six heures. Il n’y a rien de préparé. Je vais perdre ma place de chef si je ne trouve pas de quoi manger!

À ce moment passait un colporteur qui criait dans la rue: “De la vaisselle, de la belle vaisselle à vendre! »

Que voulez-vous que j’en fasse? lui dit le cuisinier. Sa Majesté se meurt de faim et je n’ai que des beignes à lui offrir.

— Qu’à cela ne tienne, répondit le colporteur. J’ai ici ce qu’il vous faut. Une vieille fourchette et une: vielle théière.

– Le roi ne mange pas de la vaisselle, répartit le cuisinier en courroux.

— Attendez. dit le colporteur. Pas si vite! Il ne faut pas juger les choses par l’apparence. Cachez-moi dans le château et je vous donne ma fourchette et ma théière. Elles sont enchantées et elles vous apporteront tout ce que vous désirez boire et manger. Vous n’avez qu’à dire à la théière magique:

— O théière magique, je me meurs de soif!

Et à la fourchette:

— O fourchette magique, je me meurs de faim!

– Eureka, s’écria le cuisinier. Ma fortune est faite.

Ce cri fut si puissant que les jumeaux qui passaient par là, sur le porte-poussière magique, l’entendirent et se demandèrent ce que cela voulait bien dire!

Voir aussi :

“Selon les astronomes modernes, l’espace est limité. Voilà une pensée très réconfortante, particulièrement pour les gens qui ne se rappellent jamais où ils ont mis les choses.” (Woody Allen / Destins tordus). Illustration de Megan Jorgensen.
“Selon les astronomes modernes, l’espace est limité. Voilà une pensée très réconfortante, particulièrement pour les gens qui ne se rappellent jamais où ils ont mis les choses.” (Woody Allen / Destins tordus). Illustration de Megan Jorgensen.

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