Le monstre du lac Champlain
Depuis Samuel de Champlain, lors de son exploration du énorme lac Champlain en été 1609, jusqu’aux observations des témoins datant de quelques semaines, le phénomène du monstre du lac Champlain attire des curieux. En effet, en Amérique du Nord, Champ (tel est son nom) est l’objet, d’une énorme publicité, à l’instar de Memphré (lac Memphrémagog), de Ponic, le monstre du lac Pohénégamook, d’Ogopogo et ça malgré la concurrence de son cousin européen de Loch Ness (notons qu’aux États-Unis la vox populi propulse Champ au rang de monstre du Loch Ness américain).
Il se peut, Nessie, le fameux monstre du Loch Ness est plus connu, mais il n’en reste pas moins que son frère résidant du lac Champlain est très célèbre.
Ce lac baigne les terres des états américains de New York et du Vermont, ainsi que le Québec. À Port-Henry, un petit village américain à la pointe sud du lac, personne ne doute de son existence et la bête figure sur les vitrines, les poteaux indicateurs, les T-shirts et les macarons.
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Des observations du monstre se sont répétées régulièrement depuis le XIXe siècle. Par une décision officielle datée du 6 octobre 1980, la municipalité de Port Henry a interdit de poursuivre les monstres marins: «toutes les eaux du lac au voisinage de Port Henry seraient interdites à quiconque ferait du mal, poursuivrait ou tuerait le monstre marin du lac Champlain». Comme s’il était encouragé par cette résolution, le monstre fit de multiples apparitions dès 1981.
Il existe même des photos de Champ, dont celles reproduites par le prestigieux New York Times.
Les témoignages s’amoncellent. M. Charles Mazurowsky a vu le monstre apparaître juste devant la rive. C’était comme une tête de cheval sans oreille avec un long cou. La bête a posé pour M. Mazurowsky pendant une minute.
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Le 7 juillet 1981, Mlle Kelley Williams, 19 ans, a vu une énorme masse sombre surgir des eaux calmes. La brave fille a eu le temps de saisir son appareil et de prendre quatre photos (rappelons qu’à l’époque les cellulaires faisaient l’objet des sériés SF les plus fantaisistes). La jeune femme a fourni divers détails sur ce qu’elle a vu. La texture de la peau de la créature lui apparut grenue, noirâtre et luisante. C’est surtout l’énorme dimension de la chose qui a retenu l’attention de Mlle Williams, en effet le dragon du lac était plus grand que deux chevaux ensemble.
La jeune fille a même dessiné une silhouette qui évoque le plésiosaure. Le fait que Mlle Williams travaillait au stand de sandwichs de son père, ainsi le lendemain, son père a dû engager deux garçons de plus pour toute la nouvelle clientèle qui est venue même de New York (la prospérité économique de la famille Williams n’a aucun rapport avec l’histoire, évidemment).
Mme Zoe Zarynski, de Saratoga Spring, a rassemblé une collection d’environ 150 observations qui remontent jusqu’au début du XIXe siècle. Mais on croit que les Amérindiens observèrent la créature. En fait peut-être par Samuel de Champlain, lui-même.
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En général, les descriptions de Champ correspondent à celles d’autres monstres lacustres. Cependant des témoignages varient. En effet, Champ mesurerait entre 4 et 12 mètres. (D’où l’hypothèse d’une famille entière de monstres abritée dans le lac). Il aurait un cou long et vertical. D’ailleurs une peau brun sombre, une tête chevaline, et deux ou trois bosses.
Aujourd’hui, la chasse à Champ est devenue le jeu favori des jeunes riverains le long des rives de cet énorme lac de 230 kilomètres de longueur. Ils traquent le pauvre dragon jusqu’aux marécages où il va enfoncer sa lourde échine, couverte d’épaves et de troncs verts de vase.
Selon plusieurs hypothèses, la créature connue sous le nom de Champ serait un plésiosaure. C’est-à-dire un animal préhistorique disparu il y a des dizaines de millions d’années. Difficile de se prononcer en l’absence de la dépouille de l’animal.
Même si certains chercheurs pensent à une survie possible de ce grand saurien. D’autres, comme un investigateur du Loch Ness, Roy Mackal, voient plutôt en Champ un zeuglodonte. C’est une sorte de baleine primitive. L’existence réelle de Champ n’ayant été attestée, son étude relève de la cryptozoologie. Il est donc préférable de laisser Champ onduler dans le lac et se laisser photographier pour le plus grand plaisir des touristes et donc de l’économie locale.
Voir aussi :
- Monstre du lac Memphrémagog
- Monstre du lac Pohéhégamook
- Monstre du lac Aylmer
- Monstre Ogopogo
- Bataille du lac Champlain
votre legende est bonne
la légende me semble bonne, pourquoi pas ?
vous etre vraiment cave