Au feu !

Au feu !

Comme la plupart des municipalités québécoises ayant déjà une histoire plus que centenaire, Saint-Zéphirin-de-Courval n’échappe pas à la tradition des racontars. Des contes sont jadis nés dans Courval et nous sont aujourd’hui parvenus grâce à l’étonnante mémoire de la tradition orale.

Voici donc, deux contes qui, à l’époque parcoururent les chemins de Saint-Zéphirin colportés autant par les notables que par les quêteux.

Au feu

En cet été de fin du XIXe siècle, la vie suit son cours paisible, mais le feu couve à l’ombre de la forêt.

En peu de temps, l’incendie éclate et prend rapidement des proportions presque gigantesques en raison de la sécheresse qui persiste depuis quelque temps déjà à Saint-Zéphirin de Courval.

On alerte les gens des environs qui viennent aussitôt sur les lieux afin de combattre le feu qui menace déjà plusieurs terres à bois. Cependant malgré la rapidité d’intervention de ceux-ci, l’élément destructeur continue de gagner en force et à s’étendre aux boisés environnants. La situation semble incontrôlable et le feu se déplace en direction de la terre à bois du curé qui est immédiatement averti de la chose.

N.E. Ricard, curé des lieux, décide de prendre les choses en mains et confie à un des ses paroissiens une bouteille pleine d’eau bénite qu’il charge ce dernier de verser sur une ligne continue en bordure de l’incendie.

Le paroissien retourne aussitôt sur les lieux de ce qui se prépare à être un désastre et verse, conformément aux directives reçues du curé Ricard, le contenu de la bouteille en bordure de la ligne d’incendie.

Encore quelque temps l’incendie persistera; mais il s’éteindra de lui-même sans jamais avoir traversé la ligne marquée à l’eau bénite préservant ainsi la plus grande partie des terres à bois de la région.

Le puits

On s’agite beaucoup ce matin-là à Saint-Zéphirin de Courval, le feu embrase un bâtiment du village. Tout le monde travaille à combattre l’incendie qui ne manifeste aucun signe d’affaiblissement. Les réserves d’eau ne sont pas à proximité du brasier ce qui complique le travail des volontaires qui craignent le pire: voir le feu s’étendre à d’autres bâtiments du village.

Le curé Ricard, qui assiste à tout ceci, ordonne à celui qui semble diriger l’ensemble des opérations, de prendre l’eau à même un petit puits situé non loin de là. Le paroissien en question hésite un peu à se soumettre à cette directive, sachant très bien que ce petit puits est presque à sec et que ce geste ne sera pas d’un grand secours.

Tout de même, il décide de se rendre au désir du curé et oriente les pourvoyeurs d’eau vers ledit puits. Le travail se poursuit inlassablement et avec de plus en plus d’ardeur lorsqu’il semble que le feu est en voie d’être éteint. On lance autant d’eau que possible, on veut noyer le feu, et on y réussit; l’incendie est éteint et ce, en grande partie, grâce à un petit puits qui, mystérieusement, fournit beaucoup plus d’eau que sa capacité ne le permettait; on aurait dit que le puits était intarissable.

Source : Site Web de St-Zéphirin-de-Courval. Tradition des racontars.

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Résultat d’un incendie. Image: riganmc / FreeDigitalPhotos.net.

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