Légende des fées marmittes

Légende des fées marmittes

Jadis, il y a bien, bien, bien longtemps, de toutes petites fées, des fées minimes de la taille d’une fillette de 4 ans, auraient creusé une grotte dans les parois des dalles de la rivière Oureau à Crabtree.

Les fées y auraient installé une marmiterie, dans laquelle elles fabriquaient des marmites en terre cuite qui servaient à préparer les potions magiques pour la communauté féerique des dalles et des environs. On les appelait les fées marmites…

Nomène était le prénom des fées mères. De sorte que lorsqu’on voyait des fées Nomène, on savait qu’elles étaient des fées mères. Les apprenties fées faisaient souvent éclater leur chaudron en milliers d’étoiles en essayant de nouvelles expériences féeriques, ce qui alimentait leur commerce, qui devenait de plus en plus lucratif.

Or, une nuit, sombre noire, sans lune ni étoile, trois voleurs de grand chemin voulurent s’emparer d’un lot de marmites, qui étaient entassées tout près de l’entrée de leur grotte. La fée gardienne en les apercevant qui longeaient le bord très escarpé de la rivière Oureau à cet endroit avisa vite les autres fées.

Avec leur baguette magique, les fées marmites firent surgir aussitôt une source sur le haut de la paroi rocheuse des dalles en aval leur grotte.

Dans leur fuite les trois malfaiteurs, surchargés des lourds chaudrons, perdirent pieds sur les rochers rendus glissants par l’eau s’écoulant de la nouvelle source. Tombant à la renverse cul par-dessus tête, ils échappèrent les marmites qui roulèrent en cascade vers la rivière et se brisèrent en morceaux sur les rochers.

Le vilain trio qui se débattit dans les rapides de la Ouareau pour rejoindre la rive à la nage, ne sut pas tout de suite que leur avait fait faire cette pirouette inattendue.

Suite à cet événement, on prétendit que les fées marmites auraient déménagé vers un lieu inconnu, puisque leur grotte et la source semblaient abandonnées par les activités féeriques.

On disait avoir aperçu des fées semblables aux chutes Dorwin de Rawdon, à St-Jacques et dans les paroisses voisines. On chuchotait même qu’elles auraient emprunté un couloir secret de leur grotte pour s’y rendre.

Nos aïeuls racontaient aussi qu’en 1822, deux jeunes chasseurs suivaient deux ratons, lorsqu’ils les virent disparaître dans un puits naturel sombre dissimulé sur le bord de la falaise de la rivière. Les deux intrépides réussirent à descendre dans ce trou obscur, humide et secret.

Alors dans ce milieu habité par les fées légendaires, ils entendirent d’étrangers murmures.

Ces murmures étaient mêlés avec le clapotage de l’eau du ruisseau qui coule sur le plancher de la grotte. Ils auraient entendu clairement seize mots, qu’ils répétèrent chacun sept fois en sortant de la grotte. On crut alors qu’ils étaient devenus fous.

Ils notèrent ces mots aussitôt entré chez eux, pour ne pas les oublier. Quand ils les répétaient à ceux qui voulaient les entendre, tous riaient d’eaux, en leur disant qu’ils avaient perdu l’esprit dans la grotte.

Ils répétaient : stalactite, coups de gouge, microgours, stalagmite, concrétion, draperie, diverticule, cascatelle, criquet, métaménardii, collembole, scolioptérix, diptère, Opilions, macalatios, cloporte.

Ils avaient entendu bien d’autres sons indéchiffrables et mystérieux pour eux. Ils n’ont pas pu tous les retenir, disaient-ils. Plusieurs témoins confirmèrent, par la suite, avoir entendu sensiblement les mêmes mots et de les avoir écrit eux aussi comme étant la vérité. S’agissait-il du babillage des fées ? Qui peut savoir ? L’histoire est-elle vérifiable ? Est-ce purement imaginaire ?

Chose certaine, aujourd’hui on peut voir la source que les fées marmites auraient fait surgir du rocher en aval de la grotte. Près de cette source limpide, sur le bord de la rive, on peut aussi observer les morceaux des marmites qu’auraient échappées le trio de voleurs en culbutant sur le rocher qui, d’ailleurs est toujours glissant à cet endroit. Coïncidence ?

On dit même que certains jeunes spéléologues amateurs, qui rampent loin à l’intérieur, entendraient parfois à travers le clapotage du ruisselet, des mots incompréhensibles pour eux. Même qu’un jour, dans un calepin probablement oublié par des visiteurs, un des raconteurs aurait lu des mots semblables à ceux qui étaient entendus par les jeunes qu’on prétendait être déments. Ce raconteur dit avoir retenu par exemple un mot qui sonnait comme « métaménarti ou… »

On prétend aussi que ceux ou celles qui boivent l’eau de la source, font, dans la nuit qui suit leur visite à la grotte, des rêves phénoménaux.

Qui croire ? C’est légendaire ? Réel ?

De toute façon, la féerie laisse peu de gens indifférents en ces lieux préférés. Quant à moi, généralement incrédule, je crois fébrilement aux fées nomènes éphémères des fées aux dalles!!!

Source de la légende : Féerique..

trou de fée
Grotte de Crabtree, source de la photographie : Féerique.

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