Légende de la Noyée

La légende de la Noyée

(par l’auteur inconnu, probablement Madame Judith Turcotte)

L’homme de la terre, n’a semble-t-il, d’yeux que pour la terre sur laquelle repose ses pieds, la terre pétrie de ses mains, la terre qu’il ensemence, la terre qui le récompense de tant de labeur. Mais parfois, en ses jours de repos, ses yeux vagabondent au loin sur les monts et les pré qui l’entourent et ce n’est souvent qu’au soir de sa vie que débordent, en de élans poétiques, les visions d’une âme sereine, d’où naissent les légendes qui se perpétuent d’âge en âge.

C’est ainsi que naquit le symbole de cette légende La Montagne de la Noyée. En réalité, l’ensemble de trois montagnes forme cette figure topographique qui, observée d’un certain angle, nous laisse imaginer un corps d’une femme impassiblement étendu comme sur un lit d’eau, à demi submergé, laissant à découvert son ventre gonflé, son buste, le profil de son visage et sa longue chevelure flottant au fil de l’eau.

Cette héroïne de la légende aurait vécu il y a très longtemps, au temps des premiers indiens. Un chef de tribu, peut-être, pour obéir à une loi ancien, ou pour répondre aux convenances du temps, interdit le mariage de son fils et de celle qui portait déjà secrètement en son sein le fruit de leur amour. Aveuglés par le chagrin, la mort dans l’âme, les deux amoureux se séparent et dans le désespoir de non retour, ils vont cacher leur amour au fond de la mer. Puis les eaux se retirent et c’est ainsi que le Dieu de l’amour fit apparaître la montagne de la noyée d’un côté de l’horizon et de l’autre côté, plus discrètement, La Face de l’Indien.

paysage maine
Paysage. Photo, droit d’auteur Maria Polotskaia.

La Noyée a été immortalisée nombre de fois par des peintres, des écrivains, des chansonniers, des chasseurs d’images sur pellicules, tout comme le furent aussi d’autres montagnes qui entourent ce bijou de Charlevoix qu’est Notre-Dame-des-Monts, tels la montagne du Four, le mont Elie qu’on dit être le plus haut de la chaîne des Laurentides, le Gros Monts au pied duquel s’étale Charlevoix presque tout entier et bien encore d’autres.

Laissez donc libre cours à votre imagination lorsque vos yeux scrutent cette magnifique chaîne des Laurentides et peut-être y découvrirez vous, avec les yeux de votre cœur, le symbole d’une légende qui n’aura d’égale que la triste beauté de la LÉGENDE DE LA NOYÉE.

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