Guillaume et le grain de maïs – 1
1 Version sonore
Guillaume et le grain de maïs 1
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2-Transcription
Tacatac tacatac tacatac (cuillères musicales)
Je vais vous raconter l’histoire de Guillaume, un vieux garçon de 24 ans qui habitait dans les environs.
Pauvre Guillaume, il avait pas grand chose dans la vie. Il avait pas de sous, pas de maison, pas de meuble. Il avait rien, je vous dis. Puis en plus, il avait pas trouvé de femme. C’est pas parce qu’il avait pas essayé, mais ça avait jamais marché… Fait qu’il s’était dit qu’il continuait puis que peut-être qu’un jour, ça arriverait.
Alors pour gagner sa vie, notre Guillaume travaillait dans les maisons privés, un p’tit peu partout, puis dans les commerces environnants. Guillaume habitait à Saint-Henri. Dans ce temps-là, c’était pas développé comme aujourd’hui. Alors un matin, Guillaume s’est levé pour aller travailler à Verdun sur une ferme. Il y avait même des fermes à Verdun, dans ce temps-là. Puis sur son chemin, il a trouvé un p’tit grain de maïs par terre. Il s’est dit : » Ah, un p’tit grain de maïs. Il est bien beau, tout jaune, tout doré. J’ai pas grand chose, moi, dans la vie. Tiens, je vais le garder, ça va me faire un porte-bonheur! «
Il l’a mis dans sa poche puis il s’est en allé à Verdun chez Rose-Aimée, une fermière qui produisait des légumes. Il est arrivé là puis il a dit : » Aujourd’hui Rose-Aimée, j’ai quelque chose de spécial, j’ai un p’tit grain de maïs puis j’voudrais pas le perdre. C’est mon porte-bonheur, c’est tout ce que j’ai dans la vie. « – Mets ça sur le bord de la fenêtre… qu’elle a dit. Il l’a mis sur le bord de la fenêtre puis il est allé travailler. Au bout de quelques heures, ses paniers étaient bien pleins de pommes de terre, de choux, de carottes, de navets. Il s’en revenait puis il voit-tu pas ma Rose-Aimée qui s’en vient toute énervée :
– Guillaume, Guillaume, mon coq ! Mon coq !
– Qu’est-ce qu’il a ton coq ?
– Mon coq ! Mon coq !
– Qu’est-ce qu’il a ?
– Mon coq a sauté sur le bord de la fenêtre puis il a mangé ton grain de maïs !
– Ah non ! Pas mon grain de maïs. C’était mon porte-bonheur, c’est tout ce que j’avais dans la vie, moi, un grain de maïs. Écoute Rose-Aimée, ton coq, donne-moi-le !
Rose-Aimée a rechigné un p’tit peu mais comme elle connaissait Guillaume depuis longtemps puis qu’elle l’aimait pas mal, elle a dit : » Bon, c’est correct, je vais te donner mon coq. Après tout, c’est lui qui a mangé ton grain de maïs. » Alors mon Guillaume est reparti avec son coq sous le bras.