Le fricot sinistre

Le fricot sinistre. Légende de chez nous

Le fricot sinistre : Voici une légende racontée oralement de génération en génération et qui donne une idée de l’état d’esprit à Saint-Vincent, de l’île Jésus au lendemain de la cession de la Nouvelle-France à l’Angleterre.

Dans la nuit du 7 au 8 mars 1761, c’était sous la loi martiale, un crime fut commis, dans le rang Saint-Elzéar, dont le triste héros fut rapidement appréhendé, condamné et exécuté. Un dénommé Paul, natif de France, que la guerre avait sans doute endurci, tua à coups de hache, dans leur maison, Charles Bélanger, 29 ans, sa femme Angélique Monarque, âgée de 34 ans, leur fils Charles de 15 ans et une petite cousine Charlotte Bélanger de 11 ans d’âge, dans le but de s’emparer des écus d’argent que Bélanger, dont il avait été « l’homme engagé », conservait soigneusement dans un coffret.

Dénoncé par Bélanger, qui vivait encore quand les voisins découvrirent le malheur le matin suivant, Paul qui demeurait caché dans les bois, se voit bientôt arrêté, conduit à Ville-Marie. On le juge et on le pend court. Puis par ordre de justice, ses restes furent « encagés » et exposés durant un an suspendus à la branche d’un arbre au-dessus du Chemin du Roi (route 138 d’aujourd’hui). C’est en face de la maison où le quadruple meurtre avait eu lieu. Ce fait est historique. La légende s’en empare aussitôt pour la dramatiser davantage.

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On rapportait qu’un habitant de ce même rang St-Elzéar du nom de Valiquette, un jour qu’il faisait ses invitations pour un repas, à la naissance de l’un de ses enfants, aurait, étant un peu éméché, en passant au-dessous du pendu encagé, cinglé un coup de fouet à ce pauvre Paul, en l’invitant à son fricot.

Le plus merveilleux, c’est que le « pendu y serait allé avec sa cage au grand effroi de l’assistance et qu’il aurait prié Valiquette d’aller le trouver à son tour, l’un des soirs suivants, sur le coup de minuit, au pied de son arbre. Valiquette, le curé consulté, serait allé au rendez-vous macabre, mais en tenant dans ses bras l’enfant nouveau-né, un petit innocent, pour se protéger. La-dessus, l’abbé Proulx, l’ancien vice-recteur de l’Université Laval, a bâti un drame tragico-comique, qui a eu du succès sur nos scènes écolières.

(Tiré des Mémoires de la Société Royale du Canada. Texte de l’abbé Élie Auclair).

Le fricot sinistre

Notons qu’avant la fondation de la ville de Laval, le gouvernement crée la ville de Saint-Vincent-de-Paul, le 23 janvier 1952. M. Léopold Beausoleil élu par acclamation le premier maire. Les échevins élus furent MM. Omer St-Aubin, Alfred Naud. Hector Gauthier, Adélard Poirier, Jean Chartrand et Aldérc Deautels. On nomme le secrétaire-trésorier Aimé Gagnon.

À une élection tenue en 1956, les résidents élissent M. Rodolphe Lavoie maire. Il demeure maire jusqu’en 1965. Lors de la fusion, les membres du conseil sont : MM. J.-Paul Brousseau, Roland Desrochers. Aussi André Audette, Lionel Gauthier, Rosaire Brisson et Hector Gauthier. Le greffier est M. Alexandre Prévost.

La ville de Saint-Vincent-de-Paul, comme telle, a connu treize ans d’existence. Cela avant le regroupement des municipalités de l’île Jésus qui a eu comme résultat la création de la ville de Laval.

Voir aussi :

L'effroyable écriture d'un grand nombre de manuscrits est la principale cause des coquilles. En général, les plus mauvais calligraphes se lisent très bien eux-mêmes, et ils en tirent naturellement la conséquence que le compositeur les déchiffrera tout aussi bien qu'eux: comme cette conséquence n'est rien moins que rigoureuse, il en résulte les plus affreuses coquilles. (Eugène Boutmy Dictionnaire de l'argot des typographes (1883). Photo de Megan Jorgensen.
L’effroyable écriture d’un grand nombre de manuscrits est la principale cause des coquilles. En général, les plus mauvais calligraphes se lisent très bien eux-mêmes, et ils en tirent naturellement la conséquence que le compositeur les déchiffrera tout aussi bien qu’eux: comme cette conséquence n’est rien moins que rigoureuse, il en résulte les plus affreuses coquilles. (Eugène Boutmy Dictionnaire de l’argot des typographes (1883). Photo de Megan Jorgensen.

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