Le crapaud enchanté

Le crapaud enchanté, un conte pour enfants

Si vous n’avez pas d’enfants vous-même, il y en a dans votre entourage que vous ne pouvez vous empêcher d’aimer. Ces petits êtres sont friands d’histoires merveilleuses. Qui n’a pas entendu cent fois venant d’un bambin, d’une fillette, d’un neveu ou d’une nièce. “Conte-nous donc un beau conte.” Le plus souvent, celui ou celle à qui cette demande est faite demeure interloquée….

Le crapaud enchanté

Il était une fois, une petite princesse qui, étant entrée dans un bois, par un beau soir d’été, s’assit auprès d’une fontaine. Elle tenait dans ses mains une balle d’or, son jouet préféré, qu’elle se mit à lancer en l’air et à rattraper. Par malheur, au troisième coup, la balle lui glissant des doigts roula dans la fontaine. Aussitôt, la princesse se pencha sur l’eau pour tâcher d’apercevoir sa balle, mais la fontaine était si profonde qu’elle ne pouvait en voir le fond. La perte de sa balle lui causa un très vif chagrin.

Hélas!, soupirait-elle, si je pouvais retrouver ma balle, je donnerais bien pour cela mes belles robes, mes bijoux, et tout ce que je possède.

Elle prononçait à peine ces mots, qu’un crapaud sortit la tête de l’eau et lui dit :

– Princesse, pourquoi pleurez-vous si amèrement?

– Hélas! Répondit-elle que peux-tu faire pour moi, vilain crapaud? Ma balle d’or est tombée dans la source.

Le crapaud répartit :

– Je ne vous demande pas vos perles et vos joyaux, ni vos toilettes. Mais si vous voulez m’aimer, me laisser vivre avec vous et manger dans votre assiette en or, je vous rapporterai votre balle.

Quelles sornettes me raconte ce vilain crapaud! se dit la princesse. Il ne saurait trouver ma balle. Tout de même promettons-lui ce qu’il demande. Elle répondit donc au crapaud :

– Eh bien, si tu me rends ma balle, je te promets ce que tu me demandes.

Le crapaud, aussitôt, piqua une tête, et reparut, la balle entre ses mâchoires, et sauta sur le sol.

La princesse ravie, ramassa la balle, et remerciant à peine le pauvre crapaud, courut au palais, tandis qu’il lui criait :

– Arrêtez, princesse, emmenez-moi comme vous me l’avez promis…

Mais elle ne l’entendit pas.

Le lendemain, tandis qu’elle était à déjeuner avec le roi, son père, la princesse entendit un bruit étranger, tap, tap, dans l’escalier de marbre; et bientôt on frappa doucement à la porte :

– Ouvrez, chère princesse, ouvrez la porte. Rappelez-vous les promesses échangées au bord de la fontaine.

La princesse ouvrant la porte, aperçut le crapaud. Effrayée à cette vue, elle referma vivement la porte et revint s’asseoir. Le roi lui demanda ce qui lui faisait tant peur.

C’est un vilain crapaud, répondit-elle : il m’a sorti une balle de la fontaine, hier, je lui avais promis qu’il viendrait vivre ici, pensant que jamais il ne trouverait son chemin, mais voilà qu’il attend à la porte et veut entrer.

La crapaud frappa de nouveau à la porte. Le roi dit à la princesse :

– Puisque tu as fait une promesse, il faut la tenir, va lui ouvrir.

Elle obéit, le crapaud entra en sautillant dans la pièce et s’approcha de la table.

– Placez-moi sur une chaise, demanda-t-il à la princesse, et mettez-moi près de vous. Approchez de moi votre assiette que j’y puisse manger.

Elle fit comme le crapaud lui disait et lorsqu’il eut mangé à sa faim. Celui-ci lui dit : Je suis las, montez-moi dans votre chambre et posez-moi sur votre petit lit.

L’a princesse l’emporta dans sa main et plaça sur son lit. Il dormit trois nuits sur son oreiller. Le matin de la troisième nuit, la princesse en se réveillant fut toute étonnée d’apercevoir au lieu du crapaud, un beau prince, debout à la tête de son lit.

Il lui raconta qu’une méchante fée l’avait ensorcelé, et changé en crapaud, et qu’il devait rester ainsi jusqu’à ce qu’une princesse l’eut sorti de la source et laisse dormir sur son oreiller trois nuits de suite.

– Vous avez rompu ce charme cruel, termina le prince, maintenant il ne me reste plus qu’à demander votre main.

La petite princesse, ne fut pas longue à la lui accorder. Elle remercia le roi son père de lui avoir enseigné la sage leçon, à laquelle elle devait son bonheur : qu’on doit toujours tenir ses promesses.

Voir aussi :

Monument au crapaud enchanté… Photo de GrandQuebec.com.

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